Une découverte exceptionnelle. L’image de la nouvelle du lendemain de Noël commence à se dessiner, lorsque tous les médias annoncent la nouvelle de ce qui a été défini par beaucoup comme une “découverte exceptionnelle”, la thermopolis décorée qui est réapparue lors des fouilles de Regio V dans le Parc Archéologique de Pompéi. En réalité, il ne s’agit pas d’une nouveauté : la thermopolis, comme nous l’expliquions dans notre article du 26 décembre au matin (parmi les premiers à diffuser la nouvelle), a simplement été explorée de manière plus approfondie (ce qui a d’ailleurs permis de révéler de nouvelles décorations, dont les images ont été diffusées pour la première fois le 26 décembre), mais elle avait déjà été découverte un an et demi plus tôt. Sans compter qu’il y a environ quatre-vingts thermopoles à Pompéi : peut-être pas aussi somptueux que celui découvert en 2019, mais en tout cas la découverte d’un thermopole ne représente pas en soi quelque chose d’exceptionnel. L’exceptionnalité réside plutôt dans les possibilités d’étude offertes par les matériaux trouvés, puisque, selon les techniciens du parc, un environnement similaire n’a jamais été fouillé à une telle profondeur.
Peu de journaux ont souligné ces aspects : Artslife surtout, qui, dans un article de Massimo Mattioli, en plus de stigmatiser la “superficialité des journalistes qui [...] se gardent bien de vérifier les communications”, se demande comment il est possible de trouver des images de la thermopolis “vendues comme une découverte sensationnelle” dans un “documentaire qui a certainement pris des mois à produire”. En effet, la nouvelle de la découverte est arrivée la veille de la diffusion sur Rai Due du docu-film Pompei ultima scoperta, un documentaire dont le directeur du parc lui-même (aujourd’hui directeur par intérim), Massimo Osanna, est le protagoniste et le narrateur, relatant, avec une certaine emphase, les découvertes de Pompéi au cours de ces dernières années. Il y avait aussi l’association Mi Riconosci , selon laquelle la clameur détourne l’attention du magagne, et Il Manifesto, avec un article de Valentina Porcheddu, qui mettait en relation la soi-disant “découverte” avec la manifestation des travailleurs quelques jours plus tôt: les images de la thermopole“, écrit la journaliste le 27 décembre, ”ont rebondi dans les médias à peu de distance de la protestation des employés de la billetterie des parcs archéologiques de Pompéi et d’Herculanum, qui (en raison de la fermeture prolongée des sites due à la pandémie) n’ont pas reçu leurs indemnités de licenciement depuis des mois“. Ainsi, tout en étonnant par un sensationnalisme vide, l’archéologie de Pompéi tente de dissimuler une fois de plus les graves problèmes qui affligent les ”travailleurs culturels".
En tout cas, sur le plan de la communication, ce n’est pas particulièrement nouveau pour la direction actuelle du parc : même à l’occasion d’une découverte récente (les restes de deux victimes), il y a eu beaucoup de sensationnalisme autour d’une nouvelle que d’autres experts ont qualifiée de “ridicule” par rapport à l’émoi qu’elle avait suscité. Pourtant, même dans ce cas, les journaux ont fait leurs gros titres.
On a donc l’impression que la “nouvelle” de la thermopole déjà découverte était une sorte de “bande-annonce” grandiloquente pour le documentaire qui devait être diffusé le lendemain. Pour compléter le tableau, un article de Giorgio Gandola, paru dans le quotidien La Verità, met l’accent sur la corrélation entre la... découverte répétée un an et demi plus tard (une “brioche rassise”, selon Gandola), et le documentaire. “Il semble que le Thermopolium, écrit Gandola, ait été mis en lumière par le Père Noël lui-même et offert en cadeau au ministre de la Culture, Dario Franceschini, qui, dans les déclarations et les interviews de ces derniers jours, a oublié de souligner un fait relevé hier avec sagacité par Italia Oggi : la découverte date d’au moins un an et demi et a été utilisée comme une horloge pour lancer un documentaire français sur Rai2”.
Pour Gandola, il s’agit donc d’un “semi-taroque”, d’un “coup de pub astucieux” qui a toutefois permis au documentaire d’atteindre une part de 11,4%, avec 2.976.000 téléspectateurs rivés à leur téléviseur pour voir défiler les images de Pompéi. Bien sûr, certains diront qu’il était bon de faire de l’agitation et du sensationnel si l’objectif était de faire connaître le Parc. Il est évident que du point de vue journalistique, l’information doit toujours être correcte, même si l’intention du “semi-tarocco” est de diffuser la culture (on ne peut toutefois pas déroger à la justesse de l’information en se basant sur de nobles intentions). Mais selon Gandola, d’autres aspects doivent être examinés, à commencer par le fait que Pompeii ultima scoperta n’est pas une production italienne : il s’agit en fait de Les dernières heures de Pompéi, qui a déjà été diffusé en France en mars 2020. Sur Rai2, le même film a été rediffusé, avec l’ajout des premières minutes d’introduction, qui utilisent les nouvelles images, celles diffusées dans les médias le 26 décembre. Un docu-film produit par Gedeon Programmes, en coproduction avec la RAI, le Parc archéologique de Pompéi, la société américaine CuriosityStream, la société belge AT Prod, la RTBF (télévision publique belge) et le fonds de coproduction de l’UER (Union européenne de radio-télévision). Et diffusé dans plusieurs pays (France, Belgique, Allemagne) plusieurs mois plus tôt qu’en Italie, où il n’est arrivé que le 27 décembre dernier.
La RAI, “la première société culturelle italienne”, écrit Gandola, “a acheté le documentaire, a construit l’incipit sur la restauration rapide au premier siècle de notre ère, l’a diffusé et a continué à collectionner les compliments”. Techniquement, comme l’explique le directeur Giammaria, “nous l’avons mis à jour avec l’équipe interne”. Il est curieux, dit Gandola, de constater qu’une section comme Rai Documentari, dédiée et financée par des fonds publics, se limite à mettre à jour les initiatives d’autres personnes après les avoir payées très cher. Nous attendons des signes de réveil de la part de la Commission parlementaire de contrôle“. Tout cela intervient en outre au moment où l’on apprend que le fameux ”Netflix de la culture", projet fétiche du ministre Franceschini, est en train de se développer en dehors de la RAI, en collaboration avec une société privée et à un coût qui n’est pas des moindres. “Franceschini, conclut Gandola, pense son Netflix en dehors de la RAI, ou en tout cas en n’exploitant que très peu ses ressources internes. Fier de sa légion d’honneur, il a un œil pour la cinématographie française, même si c’est pour illustrer Pompéi. Résultat, les coûts publics augmentent et la structure murmure”.
Sur la photo (crédit Parco Archeologico di Pompei), des techniciens au travail sur la thermopolis découverte en 2019.
La découverte exceptionnelle de Pompéi : un "semi-taroque" pour promouvoir un documentaire français ? |
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