La protestation des travailleurs culturels , lancée par l’association Mi Riconosci ? Je suis un professionnel du patrimoine culturel: il s’agit d’une vaste mobilisation, dans toute l’Italie, qui entend dénoncer, disent les organisateurs, l ’état de négligence et de désintérêt qui affecte les lieux culturels et les centaines de milliers de travailleurs du secteur.
En effet, près de trois mois après la fermeture de toute l’Italie en raison de l’urgence Covid-19, plusieurs lieux culturels (musées, monuments, archives, bibliothèques, parcs archéologiques et naturels) sont toujours fermés : les lieux culturels publics qui ont rouvert ne sont que 80 (soit environ 15 % du total), et souvent avec des services réduits. Il en va de même pour les instituts non étatiques, dont certains n’ont pas encore rouvert ou ne prévoient pas de le faire (le cas des musées civiques de Florence, fermés parce que la municipalité estime qu’il n’est pas économiquement viable de les ouvrir, a fait l’objet de nombreuses discussions).
Pour ces raisons, une protestation a été proclamée, animée par le slogan Senza Cultura Nessun Futuro (Sans Culture Pas d’Avenir), qui a pour symbole un œil avec un zéro barré à la place de la pupille. Une manifestation qui, expliquent les activistes, est “ouverte à tous les travailleurs du patrimoine culturel et des arts du spectacle, ainsi qu’à tous les citoyens qui se préoccupent du sort des espaces culturels”.
“La situation est dramatique et urgente, mais le ministère de la culture semble l’ignorer”, explique Daniela Pietrangelo, éducatrice de musée et activiste de Mi Riconosci. “De nombreuses grandes entreprises du secteur cherchent à réduire leur personnel et à transférer leurs services en ligne. Sur les 55 milliards de la relance du DL, moins d’un pour cent est consacré à l’énorme secteur de la culture et du divertissement : des dizaines de milliers d’institutions ne recevront pas un seul euro. Dans ces conditions, des centaines de milliers de personnes qui avaient perdu leur emploi depuis fin février risquent de ne pas le retrouver, et beaucoup d’autres risquent de le perdre. Des milliers de théâtres, de musées, de bibliothèques, de cinémas, risquent de ne jamais rouvrir”.
“Pour la citoyenneté”, concluent les militants, “être privé de culture à un moment aussi délicat peut avoir des conséquences désastreuses, en augmentant les inégalités et l’exclusion sociale, en mettant en danger nos communautés et notre démocratie. Un risque inutile, que nous prenons uniquement en raison d’un manque de planification et de prévoyance”.
Manifestation des travailleurs précaires de la culture le 27 mai : "pas d'avenir sans culture". |
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