Le mystère de l'église paroissiale de Montesorbo en Romagne


Dans la Romagne intérieure, aux portes du Mercato Saraceno, parmi les cyprès, se dresse l'église paroissiale de Montesorbo. Un édifice très ancien qui cache le mystère de son origine parmi les pierres et les briques.

Loin du tumulte de la route, à 441 mètres d’altitude, isolée à mi-chemin entre les villages de Sarsina et de Ciola, dans la Romagne intérieure, une petite mais précieuse église à l’âge mystérieux se dresse sur le chemin de San Vicinio. Il s’agit de l’église paroissiale de Montesorbo, nichée à l’ombre de longs cyprès séculaires, dans la vallée solitaire entre les fleuves Savio et Borello, près de Mercato Saraceno. D’une facture admirable et d’un plan roman, l’église paroissiale ne se détache pas du paysage, mais s’y adapte en suivant la ligne sinueuse de l’horizon.

Reconnu comme monument national pour sa valeur historique et artistique, l’édifice de Santa Maria Annunziata, c’est son nom, semble modeste et rural grâce à la tromperie optique des matériaux simples avec lesquels son extérieur est composé, à savoir la brique, le grès et l’enduit. Mais en y regardant de plus près, grâce à plusieurs éléments (le panorama qu’elle découvre, sa composition particulière, chaque détail de la construction, le type d’objets trouvés à l’intérieur, les fragments et les spolia conservés, et même la présence d’une Vierge à l’Enfant, c’est-à-dire une détrempe sur toile de lin), l’église d’apparence humble se transforme incroyablement en un édifice d’une noblesse raffinée.

Cette beauté reste cependant enveloppée de mystère. C’est comme si l’église paroissiale n’avait jamais voulu être connue, comme si elle avait toujours voulu rester quelque peu impénétrable. La tradition des études locales a vu dans la présence nombreuse de matériel architectural et sculptural antique la préexistence sur le même site d’au moins un temple romain, dédié à la déesse Cérès. L’hypothèse est certes fascinante, mais il n’y a pour l’instant aucun élément capable de l’étayer sérieusement, puisque, comme nous le verrons, il y a des dates différentes pour les trouvailles et leurs parties.

Pieve di Montesorbo. Photo : Municipalité de Mercato Saraceno
Pieve di Montesorbo. Photo : Commune de Mercato Saraceno
Pieve di Montesorbo. Photo : Municipalité de Mercato Saraceno
Pieve di Montesorbo. Photo : Municipalité de Mercato Saraceno
Pieve di Montesorbo. Photo : Municipalité de Mercato Saraceno
Pieve di Montesorbo. Photo : Municipalité de Mercato Saraceno

Montesorbo est une réalité singulière, c’est le prototype d’autres églises paroissiales de la région où l’art et la foi, le long de la route du pèlerinage de San Vicinio, se sont rencontrés, compensés et amalgamés. Mais son unicité est également due à une autre série de facteurs concernant les différentes phases de stratification, les nombreux documents, découvertes, ruines, fragments... et, surtout, les dates contradictoires qui amènent les érudits à se “disputer” sur la vérité de ses origines.

La première mention de l’église paroissiale, un document de 1223 (qui nous est parvenu dans une copie datée du 3 octobre et qui concerne la vente de divers biens par Cacciaguerra da Montepetra à l’évêque de Sarsina et Berardo), la rendrait compatible avec le plan manifestement roman de la demeure.Mais lorsque nous visitons l’intérieur à croix grecque, nous remarquons les pièces et les fragments présents, la mensa paléochrétienne du maître-autel, les colonnes (enfouies sous le sol sur plus d’un mètre) et le chapiteau de l’autel de la cathédrale. les chapiteaux des nefs romaines, les splendides reliefs de facture et de figuration lombardes (semblables aux sculptures de Cividale del Friuli), les restes de plutei du haut Moyen Âge, une dalle avec une croix et une épigraphe de l’art carolingien, les quatre splendides chapiteaux de la cathédrale de Cividale del Friuli.Les quatre splendides arcs d’un ciboire du haut Moyen Âge avec des figures d’aigles, de paons, de monstres marins, la dalle de l’évêque Florentius du Xe siècle, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est très difficile de définir une fois pour toutes l’âge et l’exécution de la petite église.

Pourtant, dans la documentation retrouvée, un parchemin de Ravenne daté de 867 mentionne, même si c’est de manière indirecte, l’église paroissiale de Montesorbo. Il faut cependant attendre 948 pour avoir la première véritable attestation de la pieve. Plusieurs facteurs contribuent à compliquer son “déchiffrement”.

Même si une reconstruction fiable de ses phases architecturales est assez difficile à réaliser, la lecture des nombreuses et importantes trouvailles conservées en son sein conduirait au contraire à une hypothèse qui voit, pour commencer, l’église comme un édifice paléochrétien original érigé vers le VIe-VIIe siècle, probablement pour des raisons de dévotion liées à saint Vicinio. La mémoire historique de saint Vicin, que la tradition maintiendra encore longtemps, pourrait en effet motiver le transfert laborieux de matériaux romains réutilisés et la persistance d’un riche mobilier artistique.

Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Église paroissiale de Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano
Pieve di Montesorbo. Photo : Anna De Fazio Siciliano

Une deuxième phase, entre le VIIIe et le IXe siècle, verra l’enrichissement du mobilier liturgique avec le ciboire, dont les fragments sont clairement d’origine lombarde. Le chantier commandé par l’évêque Florentius, attesté par les restes de sa dalle funéraire, pourrait remonter au Xe siècle. L’intervention romane, peut-être concentrée sur la seule abside, date du tournant des XIIe-XIIIe siècles. En 1442, le ciboire actuel a été construit en réutilisant les colonnettes du ciboire précédent, qui avait peut-être été ruiné par une série de tremblements de terre. C’est à cette époque, c’est-à-dire après la construction du baldaquin, que la Vierge à l’Enfant a probablement été placée.

Devenue rapidement un objet de culte, la petite détrempe (60 x 40 centimètres), restaurée en 1961, a été attribuée à plusieurs mains : Antonio Corbara la place dans la culture d’Urbino, Andrea Emiliani à Bartolomeo di Maestro Gentile da Urbino, Pietro Zampetti à un peintre ombrien et, enfin, Bonita Cleri l’attribue à un artiste anonyme du XVe siècle à la langue “adriatique”.

Outre la détrempe de dévotion représentant la Vierge, ce petit monument comprend également un fragment très rare, situé dans le lapidaire de la nef droite, qui montre une main, un visage et une croix alignés en bas-relief. Même sur ce point, les spécialistes ne sont jamais parvenus à une opinion unanime, mais l’hypothèse la plus convaincante est celle qui en ferait un prédécesseur de nos panneaux de signalisation, et qui aurait donc indiqué aux pèlerins un lieu de prière et de rafraîchissement.

Outre l’agrément de l’expérience, s’arrêter ici, le long des localités de l’arrière-pays romagnol, demande donc réflexion. L’église paroissiale ne doit certainement pas être comptée parmi les monuments religieux importants de la région, être asphyxiée, passer comme l’une des diverses étapes touristiques de la Romagne vallonnée ; elle doit au contraire exiger qu’une étude plus approfondie et transversale conduise à d’autres aventures plus responsables dans l’étude scientifique et à d’autres interprétations audacieuses, au moins sur des thèmes tels que son origine et sa richesse en artefacts. Au contraire, elle risque de rester enfermée dans ses mystères et, dans ce cas, elle a le droit de revendiquer le respect religieux de ses secrets que, peut-être, en fin de compte, elle ne veut pas vraiment révéler...


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