Dans le jardin de la Villa Barbarigo, dans le plus ancien labyrinthe de verdure du monde


Le labyrinthe de la Villa Barbarigo à Valsanzibio (Padoue) présente de nombreuses particularités : il s'agit du plus ancien labyrinthe de verdure au monde et il se trouve au centre d'un jardin qui a été construit comme une colossale offrande votive après que la famille Barbarigo a été sauvée de la peste de 1630-1631.

Le plus ancien labyrinthe de verdure du monde se trouve au milieu des collines verdoyantes des Euganées : il s’agit du labyrinthe de la Villa Barbarigo à Valsanzibio, un hameau de Galzignano Terme, situé au pied du mont Gallo, qui s’élève à 385 mètres au-dessus du niveau de la mer. La villa existait déjà au XVe siècle et appartenait aux Contarini, l’une des familles les plus illustres de Venise. À la fin du XVIe siècle, elle passe à la famille Barbarigo, et l’histoire du complexe devient alors résolument singulière : le noble Giovanni Francesco Barbarigo (parfois appelé “Zuane” Francesco Barbarigo dans le dialecte vénitien) a voulu l’entourer d’un majestueux jardin symbolique, un cas rare sur notre continent, à lire et surtout à parcourir comme un sentier de purification. Le jardin est en fait un colossal ex voto: la famille Barbarigo avait réussi à échapper à la peste de 1630-1631, celle racontée par Manzoni dans ses Promessi Sposi(Les fiancés), en se réfugiant dans la vallée de Sant’Eusebio (d’où le nom de “Valsanzibio”), dans les collines euganéennes.) dans les collines euganéennes, et Giovanni Francesco, qui venait d’acheter la villa et le terrain, pour remercier Dieu de l’avoir sauvé, lui et ses enfants (sa femme était malheureusement décédée avant que la décision de quitter Venise où la maladie faisait rage ne soit prise), décida de mettre en place l’entreprise.

Le jardin entourant la villa n’a donc pas été construit pour démontrer le prestige de la famille, mais pour rendre gloire au Seigneur. Il devait donc avoir un but spirituel plutôt que récréatif. Zuane Francesco, cependant, mourut prématurément et ne parvint pas à achever les travaux à temps : ce sont donc ses fils, Antonio et Gregorio (ce dernier devint cardinal et fut ensuite canonisé en 1960 par Jean XXIII, il est donc vénéré comme un saint par les catholiques d’aujourd’hui), qui mirent un terme à l’œuvre qu’il avait commencée. Ainsi, en 1669, le jardin, conçu par l’architecte pontifical Luigi Bernini (Rome, 1612 - 1681), frère cadet du plus célèbre Gian Lorenzo Bernini, pouvait enfin être considéré comme achevé. Après l’extinction de la famille Barbarigo en 1804, la villa et son jardin passèrent aux héritiers : d’abord la famille Michiel, puis la famille Martinengo da Barco, ensuite la famille Donà delle Rose et enfin la famille Pizzoni Ardemani, qui est aujourd’hui propriétaire de la Villa Barbarigo.

L’itinéraire de purification dans le jardin de Villa Barbarigo commence par le Pavillon de Diane, sorte de grande façade baroque, qui constituait l’entrée du jardin par les voies fluviales (dans l’Antiquité, en effet, on pouvait rejoindre Valsanzibio directement en bateau à partir de Venise). Le parcours mêle spiritualité chrétienne et mythologie : Diane, déesse de la chasse, est en effet considérée comme la patronne du jardin et comme une sorte de représentante de Dieu sur terre. On traverse le pavillon attentivement observé par le masque barbu qui fait allusion à la famille Barbarigo et on arrive au théâtre d’eau, alimenté par de l’eau nouvelle et pure, symbole du début du chemin et de la libération du péché, en quittant l’eau stagnante qui conduisait le visiteur au pavillon de Diane. On quitte ensuite l’eau pour rencontrer l’air dans la Peschiera dei Venti, symbole de la poursuite du chemin de purification, qui investit ici le visiteur d’un air frais et pur. Nous arrivons ensuite au cœur du jardin, où se trouve la fontaine de la Pile, le centre exact du parc, à partir duquel commence le parcours actif du visiteur, qui est maintenant appelé à s’essayer à ce que le jardin lui propose, en commençant par le labyrinthe.

Villa Barbarigo à Valsanzibio
Villa Barbarigo à Valsanzibio. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Villa Barbarigo à Valsanzibio
Villa Barbarigo à Valsanzibio. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Pavillon de Diana. Photo : Villa Barbarigo
Le pavillon Diana. Photo : Villa Barbarigo
La Viale delle Peschiere. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
La Viale delle Peschiere. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
La Peschiera dei Venti. Photo : Villa Barbarigo
La Peschiera dei Venti. Photo : Villa Barbarigo
La fontaine de Pila. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
La fontaine de Pila. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae

Près de l’entrée, les statues d’Argo et de Mercure mettent en garde le visiteur : Argo, le gardien du labyrinthe, endormi mais impossible à tromper car son corps est entièrement parsemé d’yeux qui voient tout (et bien qu’Argo soit endormi, certains yeux restent ouverts), symbolise la conscience du visiteur qui ne peut être trompée, car il n’est pas possible de se tromper soi-même. Mercure s’applique à jouer de la flûte, signifiant qu’en ce moment il n’est pas dans la tromperie, et il invite le visiteur à se mesurer en toute sérénité au labyrinthe. Nous voici donc dans le labyrinthe, entièrement constitué de haies de buis et datant de 1664-1669 (la plupart des plantes sont celles plantées à l’époque et sont soigneusement entretenues chaque année). Le tracé ressemble beaucoup à celui des labyrinthes romains, avec des méandres divisés en quatre quadrants, comme ceux que l’on trouve dans les mosaïques antiques(comme celles de Crémone et de Piadena).

Le labyrinthe représente les difficultés que le chrétien rencontre sur son chemin, comme dans beaucoup d’autres jardins où le labyrinthe est habillé de significations liées à la religion. Le visiteur est appelé à faire des choix qui le conduisent vers le centre, en essayant d’éviter les obstacles. Le premier est la recherche de l’entrée elle-même, située dans une position qui n’est pas facile à trouver, ce qui signifie que même pour commencer sa recherche, il faut de la volonté, il faut faire preuve de vertu. Les impasses rencontrées dans les quadrants, sept au total, sont des allégories des sept péchés capitaux: s’arrêter devant les impasses, c’est s’abandonner à la perdition, et ce n’est donc qu’en les évitant, ou en revenant sur son chemin, qu’il est possible d’atteindre le centre. Le parcours du labyrinthe est long d’environ un kilomètre et demi, et le schéma prévoit qu’il faut passer par tous les quadrants pour atteindre le centre. Cette situation devient une métaphore du chrétien qui se repent de ses péchés, se repent et retrouve le chemin du salut, pour être à nouveau détourné par d’autres erreurs, d’autres problèmes à corriger, d’autres pièges à éviter. Ce n’est qu’au bout de ce chemin que l’on arrive au centre, où se trouve une tour d’où l’on peut voir le labyrinthe d’en haut, allégorie du chrétien qui reconnaît le rôle qu’il a sur terre, une prise de conscience qui lui permet de poursuivre son chemin.

Après une courte halte dans la grotte de l’Ermite, pour réfléchir et méditer sur les acquis, on peut poursuivre le parcours. Les statues représentant l’allégorie de la fécondité et de la salubrité obligent à traverser l’île des lapins, une petite île qui symbolise la fécondité qui entraîne l’alternance des générations et permet ainsi au visiteur de franchir les frontières du temps, personnifié par une statue qui le représente sous les traits du dieu mythologique Cronos : Cette statue symbolise l’esprit humain qui parvient à transcender l’espace et le temps, s’ouvrant ainsi à la purification et au salut. L’itinéraire se poursuit sur le Gran Viale où l’on rencontre pour la première fois la Fontaine des Jeux, symbole des pièges que l’on peut rencontrer sur le chemin : ceux qui s’assoient sur les bancs autour de la fontaine, croyant avoir atteint la purification, sont en fait perfidement frappés par les éclaboussures d’eau (l’œuvre est d’ailleurs également connue sous le nom de Fontaine des Blagues). La fontaine est entourée de quatre statues : les deux premières sont celles de Polyphème et de Timée, symboles respectivement de l’aveuglement et de la défaite, et nous exhortent à réfléchir sur nos fragilités, qui peuvent nous faire nous arrêter alors que nous sommes proches de nos objectifs (comme cela vient de se produire à la fontaine des Jeux). Les deux statues féminines sont Ope et Flora, la première faisant allusion à la fertilité et la seconde au printemps : elles sont donc une invitation à poursuivre notre chemin sous le signe du renouveau.

Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le labyrinthe. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
Le Gran Viale. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
La Grande Avenue. Photo : Alessandro Pasquali / Projet Danae
L'île des lapins. Photo : Villa Barbarigo
L’île aux lapins. Photo : Villa Barbarigo
L'escalier Sonnet. Photo : Villa Barbarigo
L’escalier des sonnets. Photo : Villa Barbarigo
La place des révélations. Photo : Villa Barbarigo
La place des révélations. Photo : Villa Barbarigo

. Photo : Villa Barbarigo

En continuant le long du Gran Viale, nous arrivons à la Scalinata del Sonetto (Escalier du Sonnet), où nous lisons un sonnet dont nous ne connaissons pas l’auteur (peut-être Gregorio Barbarigo lui-même), mais qui résume le sens de l’itinéraire (et que nous sommes obligés de lire parce que certains jets nous barrent le chemin) : “Curioso viator che in questa parte / Giungi e credi mirar vaghezze rare / Quanto di bel, quanto di buon qui appare / Tutto deesi a Natura e nulla ad Arte // Qui il sol splendenti i raggi suoi comparte / Venere qui più bella esce del mare / Sue sembianze la Luna ha qui più Ici ne vient pas troubler la fureur de Mars // Ici Saturne ne ruine pas ses parties / Ici Jupiter se réjouit et son visage est serein / Ici Mercure perd toute sa fourberie // Ici n’est pas le lieu des pleurs, ici est le siège du rire / Ici n’est pas le lieu de la foudre dans la cour / Ici est l’Enfer et ici le Paradis”. Nous sommes donc prêts à accéder à notre destination, le Piazzale delle Rivelazioni (Place des Révélations) : huit statues allégoriques (Beauté, Abondance, Délice, Bonheur, Repos, Vertu ou Agriculture, Génie, Sagesse ou Solitude) entourent la Fontaine de l’Extase, symbole de la purification qui a eu lieu, de la rencontre avec Dieu.

Considéré comme l’un des plus importants jardins baroques d’Italie et d’Europe, le jardin de la Villa Barbarigo dispose tous ses éléments symboliques de manière à guider le visiteur dans une expérience de réflexion et de croissance personnelle. Aujourd’hui, la Villa Barbarigo est ouverte au public et son jardin est soigneusement entretenu afin de préserver sa beauté et son importance historique. La visiter signifie avoir une occasion unique et authentique de se plonger dans l’histoire et la beauté du baroque vénitien, dans un jardin conçu comme un chemin de salut, dans un trésor du patrimoine italien.

Dans le jardin de la Villa Barbarigo, dans le plus ancien labyrinthe de verdure du monde
Dans le jardin de la Villa Barbarigo, dans le plus ancien labyrinthe de verdure du monde


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