Nous voici arrivés à la douzième étape de notre voyage dans les musées italiens à la recherche d’animaux, de créatures et de lieux fantastiques. Cette fois-ci, l’itinéraire s’arrête dans la région des Marches à la recherche des présences dans les musées de la région. Voici ce que nous avons trouvé ! Le projet est réalisé par Finestre sull’Arte en collaboration avec le Ministère de la Culture pour promouvoir la fréquentation des musées, lieux sûrs et adaptés à tous (familles, enfants, amis, couples, collègues, visiteurs individuels...), à travers un point de vue différent.
Selon la mythologie grecque, c’est le cheval ailé qui fut apprivoisé par le héros Bellérophon et qui accompagna ce dernier dans l’entreprise qui le conduisit à vaincre la Chimère, une autre créature fantastique. Toujours selon le mythe, Pégase frappa de son sabot le mont Hélicon, faisant jaillir une source appelée “Hippocrène” (c’est-à-dire “source chevaline”), qui devint alors sacrée pour les muses. Ici, nous voyons Pégase dans une paire de boucles d’oreilles en or fin, travaillées en forme de cheval ailé: l’orfèvre antique qui a réalisé ces deux pièces a travaillé toute la partie avant pour lui donner la forme du cheval ailé. Il s’agit d’une pièce d’orfèvrerie élégante qui peut être comparée à l’orfèvrerie de la Méditerranée orientale: elle a été trouvée dans la tombe d’une femme, avec d’autres bijoux, dans la nécropole de Montefortino di Arcevia. Selon les experts, cet objet date de la fin du IIIe siècle avant J.-C. et démontre la qualité de la production d’orfèvrerie atteinte dans la région à cette époque.
Le Museo Archeologico Nazionale delle Marche abrite un somptueux sarcophage romain datant d’environ 150 ans après J.-C., dans lequel est racontée toute l’histoire de Médée. La version la plus célèbre est celle racontée dans la pièce Médée d’ Euripide: la magicienne Médée avait aidé Jason et les Argonautes à conquérir la Toison d’or, et les deux s’étaient unis par l’amour. Après quelques années, Jason abandonna Médée pour épouser Glauce, fille du roi de Corinthe Créon: Médée se vengea en faisant mourir Glauce et Créon d’une manière atroce, et en tuant, bien que tourmentée par le chagrin, les enfants qu’elle avait portés à Jason, puis elle s’envola vers Athènes sur le char du Soleil. Le sarcophage, découvert au XVe siècle, était considéré comme si important dans l’Antiquité que même Pierre Paul Rubens l’a dessiné lors d’un de ses séjours à Rome (il était en fait visible dans le Cortile delle Statue del Belvedere au Vatican: il n’est arrivé à Ancône qu’en 1927 à la suite d’une acquisition destinée à enrichir les collections du musée archéologique naissant de la ville). Un grand griffon est représenté sur l’un des côtés du sarcophage: cette créature légendaire avait le corps d’un lion et la tête et les ailes d’un aigle, et était considérée dans l’Antiquité comme une créature sacrée pour le dieu du Soleil. C’est donc pour cette raison qu’on la retrouve dans un sarcophage relatant le mythe de Médée.
Un omphalos (terme qui peut également être traduit en italien par “onfalo” et qui signifie littéralement “nombril”) est une pierre sculptée qui, dans l’Antiquité, avait une valeur religieuse importante (elle était en effet généralement placée dans la partie centrale et la plus sacrée d’un sanctuaire antique, généralement dédié au dieu Apollon): l’omphalos le plus célèbre de l’Antiquité gréco-romaine est celui du sanctuaire de Delphes), et pouvait être décoré de scènes, de figures, de motifs ornementaux. On ne sait pas où était utilisé l’omphalos aujourd’hui conservé au musée archéologique d’État d’Urbisaglia, mais étant donné la présence des deux sphinx (ces créatures fantastiques qui avaient la tête et la poitrine d’une femme, le corps d’un chien, des ailes d’aigle, des pattes de lion et une queue de serpent), on suppose que cette pierre était également liée au culte d’Apollon: au sanctuaire de Delphes, il y avait en effet deux grands sphinx au-dessus de deux hautes colonnes, qui jouaient le rôle de gardiens du temple.
Dans la Grèce antique, on appelait kylix une grande coupe à vin en céramique, en forme de coupe plate, avec deux anses sur les côtés: la coupe, très large et fine, reposait sur un pied élancé, et était décorée à la fois au fond et dans la partie centrale, celle qui était remplie de vin. Ce kylix attique de l’Antiquarium Statale de Numana est un kylix à fond blanc et à figures noires, au profil arrondi, à l’intérieur entièrement noir (à l’exception du rondeau central représentant un discobole), et à l’extérieur décoré de figures de satyres, certains jouant de la lyre et d’autres de la flûte. Le kylix étant utilisé lors des banquets, il était normal qu’il soit décoré de scènes évoquant des moments de fête, d’oisiveté et d’amusement: cette œuvre ne fait pas exception, avec les satyres, créatures mi-hommes, mi-chèvres, jouant de la musique.
De nombreuses lampes à huile nous sont parvenues de l’époque romaine: elles étaient les outils d’éclairage les plus répandus dans le monde romain. Elles étaient fabriquées en terre cuite, en bronze ou dans d’autres matériaux, et avaient un corps arrondi qui servait de réservoir pour le combustible (généralement de l’huile, qui était introduite par un trou d’alimentation), une poignée et un bec (bien qu’il y ait parfois plus d’un bec). Ils étaient produits dans tous les types et étaient généralement décorés des scènes les plus diverses: celui conservé au musée archéologique d’Ascoli Piceno représente un satyre, créature fantastique au corps mi-homme (partie supérieure), mi-chèvre (partie inférieure) et aux cornes de chèvre, à côté d’un animal fantastique, une sorte de dragon. Le satyre est en train de jouer d’une tibia, la double flûte typique, tandis que l’animal est couché et le regarde: comme les satyres étaient souvent représentés chevauchant des animaux fantastiques ou des monstres divers, il est probable qu’ici l’auteur anonyme de cette lampe à huile ait simplement voulu représenter les deux créatures ensemble à un moment où le satyre ne chevauche pas l’animal, mais prend un moment pour jouer.
La conformation actuelle du château est en effet due à Giovanni della Rovere, seigneur de Senigallia entre 1474 et 1501, qui avait parmi ses symboles le sphinx sans ailes, couronné de sept serpents reliés par un ruban portant l’inscription: “Hinc nostras licet estimare”, c’est-à-dire “d’ici il est juste d’estimer nos (vertus)”. La devise est complétée par une autre phrase: “Seram haec semper nec mors mihi seva negabit”, c’est-à-dire “Je les conserverai toujours, et la mort cruelle ne me les enlèvera pas”. Jean s’occupait du sphinx parce qu’il se considérait comme un nouvel Œdipe capable de vaincre avec acuité la ruse maléfique (les serpents) du sphinx qui, vaincu, se jette de la falaise (donc sans ailes qui puissent la protéger) dans laquelle tombent les voyageurs qui, sur la route de Thèbes où se trouve le sphinx, ne parviennent pas à résoudre la question qu’elle leur pose. L’intelligence de l’homme remporte ainsi une victoire sur la mort elle-même. Jean, selon cette mentalité, incarne la virtus de la Renaissance: ce qui a été accompli dans la vie livre à la postérité, par la mémoire, l’immortalité de l’homme valeureux, et la Rocca en est un exemple.
Ce saint Michel, du peintre siennois Andrea di Bartolo (Sienne, vers 1360 - 1428), fait partie d’un polyptyque démembré: l’archange est représenté sur un fond doré, sous un arc en ogive polylobé, et avec ses attributs iconographiques typiques l’armure (dans ce cas également dorée, extrêmement raffinée et recouverte d’un manteau rouge irisé bordé d’or), la lance et, bien sûr, le dragon qui, dans cette peinture raffinée, est retenu précisément par la pointe de la lance. Le dragon, dans les tableaux dont le protagoniste est saint Michel, est le symbole du diable, du mal, qui a été vaincu par les armées angéliques commandées par l’archange Michel: c’est pourquoi, dans les peintures anciennes, ce saint est toujours représenté comme un chevalier fort, beau et élégant. Cette œuvre se distingue par ses couleurs douces, la finesse de ses détails et sa préciosité, autant de caractéristiques typiques de l’école siennoise à laquelle appartenait Andrea di Bartolo: il était le fils d’un autre grand peintre local, Bartolo di Fredi, et avait étudié en observant les œuvres de Spinello Aretino et de Simone Martini.
Le panneau du Miracle de l’hostie profanée est l’une des œuvres les plus célèbres de Paolo Uccello et, dans l’un des compartiments où l’histoire est divisée, on peut voir deux diables. L’œuvre, peinte entre 1467 et 1468 comme prédelle du retable de la Communion des Apôtres peint par Giusto di Gand pour l’église Santa Maria di Pian di Mercato de la confrérie du Corpus Domini d’Urbino, raconte un événement relaté par le chroniqueur Giovanni Villani au XIVe siècle et qui s’est déroulé à Paris en 1290: le protagoniste est un usurier juif qui achète une hostie consacrée à une femme (premier épisode). Le juif et sa famille mettent le feu à l’hostie, qui se met miraculeusement à saigner, attirant l’attention de quelques gardes (deuxième épisode). L’hostie est alors reconsacrée (troisième épisode) et la femme sacrilège qui l’avait vendue est exécutée (quatrième épisode), de même que le juif et sa famille, qui sont brûlés sur le bûcher (cinquième épisode). Enfin, dans le sixième et dernier épisode, les diables et les anges se disputent l’âme de la femme. L’histoire reflète donc l’opinion extrêmement négative que les Européens de l’époque avaient des Juifs. L’œuvre, explique l’érudit Andrea Bernardini, “est peinte dans le langage mature de Paolo Uccello, caractérisé par des formes et des couleurs fantastiques et par ses inventions originales en matière de perspective”.
Cette œuvre singulière et unique de Federico Zuccari (Sant’Angelo in Vado, 1539 - Ancône, 1609) a été réalisée à la suite d’un incident qui a suscité l’indignation de l’auteur. En 1581, l’artiste avait été chargé par Paolo Ghiselli, intendant du pape Grégoire XIII, de peindre une œuvre pour la chapelle familiale de l’église Santa Maria del Baraccano à Bologne, sur le thème de la procession de Grégoire le Grand. L’œuvre ne plaisant ni à Ghiselli ni aux artistes bolonais, l’artiste est moqué et humilié, et Ghiselli décide de s’adresser à un autre artiste, Cesare Aretusi. Pour compenser la disgrâce subie, Federico Zuccari peint, avec Domenico Cresti dit il Passignano, une énorme caricature, la Porta Virtutis, qui est exposée sur la façade de l’église de la guilde des peintres le jour de la Saint-Luc (patron des peintres) en 1581. Lors de l’exposition, Zuccari expliqua l’œuvre à toutes les personnes présentes: ce geste lui valut cependant de nombreux ennuis juridiques. Une version peinte à petite échelle de la grande caricature originale, que l’artiste offrira plus tard au duc Francesco Maria II Della Rovere, est conservée à Urbino. Il s’agit d’une allégorie de l’environnement de la peinture à Bologne: le grand arc au centre est la porte de la vertu, où l’on voit Minerve, déesse de la sagesse, monter la garde au-dessus de la porte pour éloigner les créatures symbolisant les qualités négatives. Ce sont les créatures monstrueuses que l’on voit à ses pieds et quelques animaux: le sanglier et le renard sont les symboles de l’ignorance, la femme tourmentée par les serpents est l’envie, le satyre crachant du feu est le ministre de l’envie. Au-dessus d’elle, volent les quatre qualités de l’art (dessin, coloriage, invention et décoration), symbolisées par quatre anges qui portent en triomphe le retable de Federico Zuccari, tandis que la personnification de la présomption montre le roi ignorant Midas, caractérisé par des oreilles d’âne (en référence, bien sûr, au mécène), le retable de la plus mauvaise qualité.
La ville de Castelli, dans les Abruzzes, est l’un des principaux centres italiens de production de céramique: les ateliers des artisans qui produisaient la majolique se sont surtout développés entre le XVIIe et le XVIIIe siècle (bien que les premières œuvres modernes des céramistes castelliens remontent au XVe siècle). C’est toutefois entre le XVIe et le XVIIe siècle que les ateliers les plus importants ont été créés et se sont développés, transmettant l’activité de génération en génération: il s’agit notamment de l’atelier Gentili, auquel appartenait l’auteur de cette céramique conservée à la Galleria Nazionale delle Marche d’Urbino, Carmine Gentili (Castelli, 1678 - 1763). Les céramistes de Castelli se distinguaient par leurs œuvres très colorées (presque toujours dans les tons de bleu et de jaune), représentant même des scènes complexes, comme cette Galatée emportée en mer par un triton: Galatée était une Néréide, c’est-à-dire une nymphe marine, et elle est souvent représentée avec ses compagnons ou des créatures fantastiques de la mer. Le triton, que l’on voit ici avec un gros poisson alors qu’il tente de toucher l’une des autres nymphes, était une créature marine mi-homme mi-poisson: ces êtres, tous issus du dieu Triton, fils du dieu Poséidon et de la nymphe Amphitrite, jouaient le rôle de serviteurs des dieux de la mer.
Animaux et lieux fantastiques dans les musées italiens: Marche |
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