Animaux et lieux fantastiques dans les musées italiens: la Toscane


Sixième étape du voyage à la découverte des animaux fantastiques dans les musées italiens: la Toscane. Méduses, sphinx, centaures et autres créatures fantastiques vous attendent dans les musées de la région !

Le voyage à la découverte des animaux, des créatures et des lieux fantastiques de la péninsule italienne se poursuit en Toscane, où il en est à sa sixième étape. Le projet Finestre sull’Arte, en collaboration avec le ministère de la Culture, a pour objectif d’emmener les visiteurs dans les musées et les lieux de culture pour apprendre et en même temps s’amuser en compagnie de la famille et des enfants, car ce sont des endroits sûrs. Découvrons ensemble les animaux et les lieux fantastiques que la Toscane a à offrir.

1. La Chimère d’Arezzo au Musée archéologique national de Florence

La Chimère d’Arezzo est devenue un symbole du Musée archéologique national de Florence: c’est en effet l’une des œuvres les plus importantes du musée, à ne pas manquer. Il s’agit d’un bronze étrusque exceptionnel qui présente les caractéristiques d’une chimère, c’est-à-dire un lion dans une attitude agressive, la gueule ouverte, le dos arqué d’où jaillit une tête de chèvre et, à la place de la queue, un serpent mordant une corne de chèvre. Monstre de la mythologie grecque, la chimère combine trois animaux différents dans son corps et est souvent considérée comme l’incarnation des forces destructrices. Selon le mythe, la chimère vivait en Lycie, où elle détruisait tout en crachant des flammes par ses trois bouches. Le héros Bellérophon parvint cependant à la vaincre avec l’aide du cheval ailé Pégase. Datant de la fin du Ve siècle et du début du IVe siècle avant J.-C., la sculpture en bronze a été découverte le 15 novembre 1553 lors de travaux sur un nouveau bastion de l’enceinte d’Arezzo et a été immédiatement reconnue comme un chef-d’œuvre de l’art étrusque, à tel point que le grand-duc Cosimo I de’ Medici a voulu la faire venir immédiatement à Florence. Elle fut d’abord placée au Palazzo Vecchio jusqu’en 1718, puis transférée aux Offices sur ordre de Cosimo III, et enfin, en 1870, au Musée archéologique, où elle fascine encore aujourd’hui les visiteurs.



La Chimère d'Arezzo (fin du Ve siècle-début du IVe siècle av. J.-C. ; bronze, hauteur 78,5 cm ; Florence, Museo Archeologico Nazionale)
Chimère d’Arezzo (fin du Ve siècle-début du IVe siècle av. J.-C. ; bronze, hauteur 78,5 cm ; Florence, Museo Archeologico Nazionale)

2. Le monstre marin du Persée libérant Andromède de Piero di Cosimo aux Offices

Un grand monstre marin aux crocs et à la queue enroulée sur elle-même est représenté au centre de la scène alors qu’il s’apprête à se jeter sur la fille du roi d’Éthiopie, Andromède, qui avait été offerte en sacrifice pour apaiser la faim du monstre. Sur le dos de la monstrueuse créature se trouve le jeune Persée qui la tue courageusement. Le célèbre tableau réalisé par le flair excentrique de Piero di Cosimo entre 1510 et 1515 a en effet pour sujet la libération d’Andromède par Persée, une histoire tirée des Métamorphoses d’Ovide. L’œuvre a été conçue comme un meuble pour la chambre nuptiale de Filippo Strozzi le Jeune et de Clarice de Médicis à l’intérieur du Palais Strozzi. L’imagination de l’artiste a permis d’introduire dans l’œuvre d’étranges instruments de musique joués par des spectateurs, des costumes de style oriental et la triple représentation de Persée, qui plane lui aussi dans le ciel, portant des chaussures ailées et célébrant son exploit. Du palais Strozzi, le tableau est passé dans la collection de Sforza Almeni, valet secret du grand-duc Cosimo I de’ Medici, puis dans les collections des Médicis. En 1598, il figurait déjà dans la Tribune des Offices.

Piero di Cosimo, Persée libère Andromède (1510-1515 ; tempera sur panneau, 70 x 120 cm ; Florence, galeries des Offices)
Piero di Cosimo, Persée libère Andromède (1510-1515 ; tempera sur panneau, 70 x 120 cm ; Florence, galeries des Offices)

3. Triton et Néréide de Max Klinger à la Galleria d’Arte Moderna du Palazzo Pitti

L’un des chefs-d’œuvre les plus célèbres du symboliste Max Klinger, conservé à la Galleria d’Arte Moderna du palais Pitti à Florence: il représente deux jeunes gens enlacés dans les vagues de la mer dans un baiser passionné. La jeune fille à la peau claire et aux longs cheveux roux enroule son bras autour du cou du garçon, tandis que les jambes du jeune homme sont enlacées dans sa queue de sirène. Il s’agit de deux créatures fantastiques représentées dans le tableau, puisqu’il s’agit d’un triton et d’une néréide. Dans la mythologie grecque, les tritons sont issus du fils du dieu de la mer Poséidon et de la Néréide Amphitrite, tandis que les Néréides sont des nymphes de la mer, filles de Nérée et de l’Océanienne Doris. Deux créatures marines donc, de nature bienveillante, qui se laissent emporter par la passion amoureuse à travers les eaux bleu-vert. Max Klinger a réalisé ce tableau en 1895 et il est toujours considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du symbolisme européen.

Max Klinger, Triton et Néréide (1895 ; huile sur toile, 101 x 188 cm ; Florence, Galleria d'Arte Moderna di Palazzo Pitti)
Max Klinger, Triton et Néréide (1895 ; huile sur toile, 101 x 188 cm ; Florence, Galleria d’Arte Moderna di Palazzo Pitti)

4. Les diables dans Saint Antoine abbé battu par les diables de Sassetta, Pinacoteca Nazionale di Siena

Trois démons s’attaquent brutalement à Saint Antoine Abbé, déjà étendu sur le sol, incapable de se défendre contre les coups que lui infligent ces créatures démoniaques à l’apparence mi-humaine, mi-oiseau de proie. Elles le frappent avec des bâtons et même des serpents, que le démon du milieu utilise comme fouets ; le démon de droite le traîne même par ses vêtements. Les coups des démons font partie des dures épreuves que l’abbé Antoine a dû affronter dans le désert pendant la période de sa méditation, lorsque, selon la tradition chrétienne, il devait surmonter les tentations diaboliques. Le tableau est l’œuvre du peintre siennois Stefano di Giovanni, plus connu sous le nom de Sassetta. L’artiste a placé la scène dans un paysage montagneux, entrecoupé de touffes d’herbe et de quelques arbres. À l’origine, l’œuvre, exécutée en 1423, faisait partie de la prédelle du retable de l’Arte della Lana, utilisée par la guilde pour la fête annuelle du Corpus Domini. Depuis le milieu du XIXe siècle, elle appartient à la collection de la Pinacothèque nationale de Sienne.

Sassetta, Saint Antoine abbé battu par des démons (vers 1423 ; tempera sur panneau, 39,5 x 24,5 cm ; Sienne, Pinacoteca Nazionale)
Sassetta, Saint Antoine abbé battu par des démons (vers 1423 ; tempera sur panneau, 39,5 x 24,5 cm ; Sienne, Pinacoteca Nazionale)

5. Le Sphinx du Musée national étrusque de Chiusi

Le sphinx funéraire ailé à visage féminin datant du milieu du VIe siècle avant J.-C. est conservé au musée national étrusque de Chiusi. La sculpture présente le corps d’un félin avec une grande aile qui se replie sur elle-même à son extrémité et la tête d’une femme aux grands yeux allongés et à la chevelure rase qui lui arrive aux épaules, à la manière de Cléopâtre. La figure est assise sur ses pattes arrière, ce qui est habituel pour un sphinx dans l’imaginaire collectif. La sculpture a été réalisée en pietra fetida, un type particulier de calcaire qui caractérise la région de Chiusi et qui est appelé ainsi parce qu’il contient des particules de soufre. Ce type de pierre était très utilisé par les Étrusques de l’ancienne Chiusi, notamment pour la production d’épigraphes, de décorations architecturales et de pierres commémoratives.

Statue de sphinx au visage féminin en pierre fétide (VIe siècle av. J.-C. ; Chiusi, Museo Nazionale Etrusco)
Statue de sphinx à visage féminin (VIe siècle av. J.-C. ; pierre fétide ; Chiusi, Museo Nazionale Etrusco)

6. La Méduse du Caravage aux Offices

Parmi les chefs-d’œuvre de Michelangelo Merisi, plus connu sous le nom de Caravage, figure certainement la Tête de Méduse conservée dans les galeries des Offices. Il s’agit d’un bouclier de parade du XVIe siècle sur lequel le célèbre artiste a peint la tête de Méduse séparée de son corps, déjà coupé par Persée. La tête semble très réaliste: le sang jaillit du cou, la bouche de la créature mythologique est grande ouverte, encore figée dans un cri de douleur, ses yeux sont ouverts dans une expression de terreur et sa chevelure de serpent est encore torsadée et en mouvement. Le Caravage a représenté Méduse dans l’instant qui suit immédiatement le moment où le héros grec lui a coupé la tête. Selon une version du mythe, Persée aurait porté le coup en regardant Méduse se refléter dans le bouclier que lui avait offert la déesse Athéna. La créature mythologique était l’une des trois Gorgones, la plus célèbre, qui avait le pouvoir d’apitoyer quiconque la regardait de son regard. L’œuvre fut offerte en 1608 par le cardinal Del Monte au grand-duc Cosimo II à l’occasion du mariage de ce dernier avec Marie-Madeleine d’Autriche.

Caravage, Tête de Méduse (vers 1598 ; huile sur toile sur bouclier de parade, 60 x 55 cm ; Florence, galeries des Offices)
Caravage, Tête de Méduse (vers 1598 ; huile sur toile sur bouclier de parade, 60 x 55 cm ; Florence, galeries des Offices)

7. Anges et démons dans le Jugement dernier de Beato Angelico au Museo Nazionale di San Marco à Florence

Les anges et les démons divisent en deux parties distinctes le grand tableau du Jugement dernier, peint entre 1425 et 1428 par Beato Angelico et aujourd’hui conservé au Musée national de Saint-Marc à Florence. Avec sa forme trilobée particulière, l’œuvre est dominée en haut au centre par le Christ Juge entouré d’anges. En bas, les tombes découvertes des morts indiquent que le moment du Jugement dernier est arrivé: à gauche, ceux qui seront bénis et qui se dirigent vers les portes de la Jérusalem céleste, avec une élégante danse d’anges et bénis dans une prairie comme un véritable locus amoenus; à droite, les damnés, qui sont frappés avec des bâtons et jetés à terre par des diables noirs, entrent en Enfer. À l’extrémité droite de l’œuvre se trouve en fait la structure de l’enfer, avec à sa base un diable serrant les damnés dans ses membres et les dévorant avec voracité, et dans chaque compartiment du monde souterrain, un châtiment éternel différent que les pécheurs devront subir est montré au spectateur, avec des êtres diaboliques toujours présents. C’est probablement Ambrogio Traversari, frère et érudit, qui a inspiré le programme iconographique de l’œuvre et c’est lui qui a confié à Beato Angelico le pinceau de la vision apocalyptique. L’œuvre a été réalisée à l’origine pour la chapelle principale de l’église Santa Maria degli Angeli.

Beato Angelico, Jugement dernier (1425-1428 ; tempera sur panneau, 105 x 210 cm ; Florence, Museo Nazionale di San Marco) Beato
Angelico, Jugement dernier (1425-1428 ; tempera sur panneau, 105 x 210 cm ; Florence, Museo Nazionale di San Marco)

8. Les créatures de Persée de Benvenuto Cellini dans les musées du Bargello

Le musée national du Bargello abrite la maquette en bronze et en marbre du Persée de Benvenuto Cellini, l’une des statues les plus célèbres de la Loggia dei Lanzi, sur la place de la Seigneurie à Florence. Le Persée triomphant porte une étoffe qui épouse les contours de son corps ; il se tient à l’intérieur d’une niche et, au-dessous de lui, apparaît une sorte de monstre portant une inscription. Le socle de marbre est richement décoré de reliefs de guirlandes, de masques, de têtes de chèvres, d’un monstre à la bouche béante et, sur les côtés, de deux bustes de figures féminines.

Benvenuto Cellini, Persée avec la tête de Méduse (modèle en bronze ; Florence, Museo Nazionale del Bargello)
Benvenuto Cellini, Socle de Persée avec la tête de Méduse (vers 1549-1550 ; bronze et modèle en marbre, 200 x 90 cm ; Florence, Museo Nazionale del Bargello)

9. Créature fantastique dans la lampe à huile padouane des musées du Bargello

Plusieurs lampes à huile en bronze de fabrication padouane datant du XVIe siècle sont conservées au Museo Nazionale del Bargello. L’une d’entre elles, datant du premier quart du XVIe siècle, représente une étrange créature à tête de satyre, la bouche grande ouverte et le corps fait d’une patte d’oiseau. Le goût pour ces créatures extravagantes et grotesques (les têtes reposant sur des pattes de chèvres ou de rapaces abondent dans la production padouane de l’époque) est typique de la culture du XVIe siècle. Les pattes, en outre, sont indicatives de la zone de production, puisqu’elles sont un élément caractéristique de la Vénétie et, plus précisément, de la culture padouane. Il s’agit d’un petit bronze probablement attribuable à l’atelier d’Andrea Briosco, dérivé d’un exemplaire du même artiste.

Manufacture padouane de Lucerne avec créature fantastique (1500-1524 ; bronze ; Florence, Museo Nazionale del Bargello)
Manufacture padouane, Lucerne avec créature fantastique (1500-1524 ; bronze ; Florence, Museo Nazionale del Bargello)

10. Pallas et le Centaure de Sandro Botticelli dans les galeries des Offices

Le tableau à sujet mythologique que Sandro Botticelli a peint entre 1480 et 1485 montre une jeune femme, habillée et coiffée dans le style typique du peintre, tenant une hache de guerre de la main gauche, tandis que de la main droite elle tient par les cheveux un centaure, créature tirée de la mythologie qui a des traits humains de la tête à la taille et des traits de cheval à partir de la taille. Selon des sources littéraires datant de peu de temps après l’exécution du tableau, la figure féminine enveloppée dans des pousses de plantes (peut-être des oliviers ou des myrtes) a été associée à Minerve, déesse de la sagesse, ou à Camilla, guerrière vierge morte au combat en défendant sa patrie et exemple de chasteté. La robe de la jeune fille est également ornée du motif de l’anneau de diamants lié à la famille Médicis. L’œuvre a en effet appartenu à Lorenzo di Pierfrancesco, cousin de Laurent le Magnifique, et pourrait avoir été commandée pour son mariage avec Semiramide Appiani. Le sujet du tableau peut être compris comme la vertu freinant le tempérament passionné et sanguin.

Sandro Botticelli, Pallas et le Centaure (vers 1480-1485 ; tempera sur toile, 207 x 148 cm ; Florence, Galerie des Offices)
Sandro Botticelli, Pallas et le Centaure (vers 1480-1485 ; tempera sur toile, 207 x 148 cm ; Florence, galeries des Offices)

Animaux et lieux fantastiques dans les musées italiens: la Toscane
Animaux et lieux fantastiques dans les musées italiens: la Toscane


Avertissement : la traduction en français de l'article original italien a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.