Avec 759 voix sur un total de 983 présents et votants, Sergio Mattarella a été réélu Président de la République. Il est le deuxième président le plus voté de l’histoire de la République (le record est toujours détenu par Sandro Pertini, élu avec 832 voix). “Je remercie les présidents de la Chambre et du Sénat pour leur communication”, a-t-il déclaré après l’annonce du résultat du vote par les présidents de la Chambre et du Sénat. “Je voudrais remercier les parlementaires et les délégués des régions pour la confiance qu’ils m’ont accordée. Les jours difficiles passés à m’élire Président de la République dans la grave situation d’urgence que nous traversons encore - sur le plan sanitaire, économique et social - appellent au sens des responsabilités et au respect des décisions du Parlement. Ces conditions imposent de ne pas se soustraire aux devoirs auxquels on est appelé - et, naturellement, ils doivent prévaloir sur d’autres considérations et sur les différentes perspectives personnelles - avec l’engagement d’interpréter les attentes et les espoirs de nos concitoyens”. Au cours de son premier mandat de chef d’État, Sergio Mattarella s’est exprimé à plusieurs reprises, lors d’occasions officielles, sur des questions relatives à l’art et à la culture. Nous avons rassemblé ci-dessous quelques-unes de ses interventions les plus intéressantes.
Notre pays a le privilège de posséder un grand patrimoine culturel. Nous devons avoir une sensibilité intense envers les jeunes et l’appel à la culture et à son développement en même temps que les avancées technologiques est très important.
Nous, Italiens, disposons d’un patrimoine culturel extraordinaire, que le monde entier admire. Un patrimoine que nous devons certes préserver, mais aussi valoriser, augmenter et intégrer avec de nouveaux projets. L’Italie s’identifie aussi à ses incomparables trésors, c’est l’histoire qui les a façonnés et qui constitue l’ADN de nos villes et de nos populations, c’est l’osmose entre la nature et le travail de l’homme qui a formé le tissu urbain, défini les paysages et donné vie à un modèle social et à une civilisation. Cela ne veut pas dire que nous devons nous sentir les gardiens d’un musée. Au contraire, nos trésors sont habités, vécus, vivants chaque jour. Et c’est précisément notre responsabilité de continuer à les faire vivre dans le temps, afin qu’ils nous aident à renforcer nos liens communautaires et qu’ils deviennent un levier de diffusion de la connaissance, du bien-être et de la croissance des opportunités, dans tous les domaines de la vie de la société. La créativité italienne est le talent que nous avons reçu et que nous ne devons jamais dissiper. La qualité italienne est une combinaison de biens matériels et immatériels, de nature et d’expérience, de génie et de style. C’est la valeur ajoutée de notre vie sociale et une valeur pour notre économie. Investir dans l’art, l’éducation, le patrimoine culturel, la recherche, est toujours rentable. Le rendement sera toujours supérieur à l’engagement des dépenses, parce qu’il nous donne des connaissances pour conserver ce qui doit l’être et des stimulants pour innover, pour transformer avec créativité.
La démocratie a un devoir [...] : elle a besoin de faire croître la culture, de valoriser l’art et la musique, d’investir dans la recherche et la connaissance, à la fois en visant vers le haut - dans la compétition et la comparaison avec le monde entier - et en élargissant sa base. Ce n’est pas un hasard si la Constitution contient, parmi ses principes fondamentaux, un engagement solennel à promouvoir la culture et la recherche. À y regarder de plus près, c’est la qualité et l’essence même de la démocratie qui sont en jeu. Nous le comprenons bien dans une période comme celle que nous vivons actuellement, où nous sommes appelés à faire face à des changements profonds, de portée mondiale, qui remettent en question la cohésion et les modèles sociaux et posent des questions qui dépassent la dimension culturelle et touchent aux racines anthropologiques mêmes. La culture, l’art, la recherche - y compris les voies d’avant-garde que vos Académies expriment - sont donc essentiels à la résilience de sociétés complexes comme les nôtres, plus encore qu’ils ne l’étaient dans le passé, lorsque le rythme des changements était plus lent. Ne pas le comprendre, ou penser que la culture est indifférente au développement social, voire économique, ou, pire encore, qu’elle n’a pas d’importance par rapport à eux, est une erreur que vous ne commettez certainement pas.
L’article 9 de la Constitution, la législation et la jurisprudence clairvoyante de la Cour constitutionnelle alimentent un système généralisé et multiforme de protection et de mise en valeur du paysage entendu comme la forme et l’image de l’environnement, une réalité créée par la communauté humaine et marquée par l’interaction continue entre la nature et l’homme. Un paysage qui n’est donc plus compris comme une liste de biens à préserver, mais comme le résultat d’un processus créatif continu d’adaptation et de transformation des territoires, dans les campagnes comme dans les villes. L’évolution des lieux dans lesquels nous vivons est en effet la conséquence de choix faits par l’homme, le résultat d’une médiation entre l’héritage du passé et les perspectives d’avenir, la mémoire historique et culturelle de la communauté. Trop souvent, ces choix ont dénaturé et défiguré le paysage : spéculation immobilière, urbanisation périphérique sans planification, déforestation sauvage, pollution industrielle portant atteinte aux patrimoines génétiques terrestres et marins. Pour éviter que ces dégénérescences ne se répètent, il est nécessaire de diffuser une conception du paysage comme un bien essentiel et une valeur non seulement culturelle mais aussi civile et économique, capable d’influencer la qualité de la vie individuelle et le bien-être social. Pour protéger et promouvoir le paysage en tant que bien commun, il faut repartir d’une action ponctuelle de politiques d’aménagement et de choix de gestion, basée sur l’interaction entre les niveaux étatiques et territoriaux et, comme l’indique la Convention du Conseil de l’Europe, sur une écoute attentive des communautés locales.
L’œuvre de Léonard reste une source d’inspiration inégalée. Son parcours donne à réfléchir : de sa formation en Toscane - sur laquelle porte l’exposition que nous visiterons bientôt, consacrée aux “origines du génie” - à son séjour à la cour des souverains : Milan, Rome, puis la France. Que serait la Renaissance sans l’apport essentiel de politiques de prestige qui se mesurent aussi dans le domaine culturel et artistique ? Un mécénat, celui des cours de l’époque, parfois expression du goût et de l’intérêt esthétique mais aussi, à d’autres moments, volonté d’afficher les richesses possédées et la puissance d’un État. A côté de la confrontation des armes (un terrain qui n’était pas étranger aux recherches de Léonard), celle de la culture. À notre époque, heureusement, c’est à cette dernière que nous sommes confrontés. Cela nous rappelle l’importance du soutien institutionnel à la culture. Cela nous rappelle aussi le devoir de mettre en valeur [...] la contribution de Léonard à l’humanisme. Une contribution qui, presque de manière karstique, revient chaque fois qu’il apparaît nécessaire de réfléchir à la liberté de la recherche, de la culture ou, plus simplement, à la liberté avec un grand “l” ; et à la dignité de la personne.
Je suis bien conscient que les arts du spectacle, en général, et le spectacle vivant en particulier, sont parmi les secteurs les plus touchés par les conséquences de la pandémie, au-delà des interventions significatives du gouvernement pour soutenir le secteur. Il s’agit d’un appauvrissement - économique et culturel, ce dernier n’étant pas compensable - qui ne peut durer longtemps. Car le cinéma, le théâtre, la musique, la danse, en un mot l’art, ne sont pas des éléments supplémentaires de la vie sociale. Beaux, nobles, réconfortants, mais dont on peut se passer face à des problèmes plus graves et plus urgents. Au contraire, ils en sont un élément indispensable. La pandémie nous a obligés à fermer les portes des cinémas et des théâtres, comme dans les périodes sombres de l’histoire de l’humanité, quand les scènes et les décors sont vides, quand les orchestres se taisent et que personne ne danse. [L’art, la créativité, la culture ne peuvent qu’insuffler la volonté de construire demain. Les spectateurs se reconnaissent dans les histoires du cinéma. Et ils veulent continuer à rêver, à penser, à s’enthousiasmer, à se passionner. Le cinéma est un réseau de connexion qui nous donne le sentiment de faire partie de la communauté, de son expérience et de ses espoirs pour l’avenir.
L’art, avec sa créativité, ne s’arrête pas providentiellement. Il continue à nous fournir et à nous donner des œuvres, des interprétations, des émotions. Les institutions, véritablement liées à la société et à la vie du pays, ont la tâche - et je voudrais ajouter le devoir - de les reconnaître, de les accueillir.
Je suis vraiment très heureux qu’avant la fin de mon mandat de sept ans, les travaux de ce grand projet, un choix d’une grande importance, puissent commencer. Je souligne qu’il s’agit d’une grande opération culturelle, qui donne à la ville de Rome, en son centre, un lieu d’étude dynamique, qui conserve un grand patrimoine de la culture de notre pays et qui est tournée vers l’avenir, car c’est en recueillant et en mettant à la disposition des chercheurs, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain, ce grand patrimoine que la bibliothèque contiendra, que nous projetterons dans l’avenir la culture que notre pays a accumulée au cours des siècles. La culture qui est l’âme de notre pays et qui rend ses perspectives d’avenir plus rassurantes, car sans cette dimension, toute autre activité, engagement ou aspect de la vie sociale perd de son sens et peine à trouver sa propre dimension et sa propre conscience. Je suis très reconnaissant de ce qui a été fait. Trois ans, c’est raisonnablement court pour un travail aussi exigeant, et c’est une grande réussite : le projet que l’architecte Botta nous a offert et qui, avec tant d’habileté et de sagesse dans l’image et la division, permet de faire vraiment de ce bâtiment et de ce complexe une réalité vivante dans le centre de la ville. Le Quirinal est ravi d’avoir mis ce bâtiment à disposition à cette fin, et ce que nous réalisons ensemble et commençons aujourd’hui est vraiment une grande contribution à l’avenir de notre pays.
Mattarella réélu Président de la République. Toutes les fois où il a parlé d'art et de culture |
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