Coronavirus, les conseillers culturels des grandes villes italiennes demandent au gouvernement de soutenir la culture

Les conseillers culturels des plus grandes villes italiennes ont écrit une lettre au gouvernement et aux présidents régionaux pour demander un soutien au secteur, qui a besoin de mesures urgentes et efficaces. Nous publions le texte de la lettre ci-dessous.

Au gouvernement de la République italienne, aux présidents des régions

La lutte contre la propagation de Covid-19 exige des sacrifices de la part de tous. Et nous devons tous suivre strictement les règles et minimiser les contacts : Oui, #iorestoacasa. La suspension totale des activités culturelles a été la première des mesures de réduction de la socialité, d’abord dans les régions du nord, puis dans toute l’Italie. Des mesures pour absorber ses impacts sont maintenant indispensables et ne peuvent pas être reportées. La production et les services liés aux arts du spectacle, aux arts visuels, au cinéma, à l’édition, aux musées, aux bibliothèques et aux archives, et aux expériences culturelles en général, reposent en grande partie sur des travailleurs qui ont peu de garanties et qui, dans une période comme celle que nous vivons, risquent tout. Ce sont des femmes et des hommes qui vivent souvent d’une économie faite de passion mais avec des marges de survie très faibles, de risque permanent. Artistes et opérateurs aux contrats atypiques, numéros de TVA, freelances, travailleurs occasionnels ou journaliers, etc. Parfois regroupés en associations, coopératives, petites entreprises, réseaux et aussi, bien sûr, salariés, souvent de manière temporaire. Tout le monde de la culture repose également sur leurs épaules et, sans interventions de soutien rapides, il ne pourra pas se remettre de la crise, ce qui aura des conséquences très graves pour tout le pays.

La vie culturelle est un trait distinctif de l’Italie et une ressource fondamentale du pays : c’est notre meilleure carte de visite dans le monde, elle fournit des emplois qualifiés à des millions de personnes, c’est un facteur déterminant pour le bien-être et la qualité de la vie, pour la démocratie et la cohésion sociale.

Nous demandons donc immédiatement
-déclarer l’état de crise pour l’ensemble du secteur culturel public et privé
-étendre tous les instruments disponibles de protection de l’emploi prévus dans l’état de crise à toutes les catégories de travailleurs, quel que soit le type de contrat de travail
-étendre, même temporairement pour les mois à venir l’accès au revenu de citoyenneté aux opérateurs - avec ou sans numéro de TVA - du secteur culturel - introduire des instruments de protection des travailleurs dans un secteur où la précarité est structurelle
- intervenir auprès du système bancaire pour suspendre temporairement le paiement des crédits à court et moyen terme et prolonger les délais d’échéance pour une durée égale à celle de la suspension
- élargir le nombre de bénéficiaires du FUS et considérer la période d’interruption de l’activité due à des dispositions étatiques avec des critères qui ne génèrent pas de réduction des contributions allouées, ainsi qu’allouer des ressources extraordinaires pour compenser la baisse des recettes propres des organismes, institutions et organisations
- adopter des règles spécifiques pour autoriser les autorités locales à déroger aux règles générales et spécifiques concernant l’octroi de subventions aux activités culturelles et la perception de taxes et d’impôts locaux.

La culture a toujours eu une grande capacité à générer de la confiance, un sens de la communauté, de l’espoir, à imaginer de nouveaux scénarios, même dans les situations historiques les plus difficiles. De nombreuses initiatives ont déjà été prises par les professionnels de la culture pour être proches de nos concitoyens dans leurs foyers. Et il y en aura encore beaucoup d’autres.Ilest urgent que la République italienne fasse sa part pour soutenir ce monde.

Premiers signataires :
Luca Bergamo, adjoint au maire chargé de la croissance culturelle - Rome
Adham Darawsha, Conseiller pour la culture et la participation démocratique - Palerme
Filippo Del Corno, conseiller pour la culture - Milan
Eleonora De Majo, Conseillère pour la Culture et le Tourisme - Naples
Barbara Grosso, conseillère pour les politiques culturelles, d’éducation et de jeunesse - Gênes
Francesca Leon, conseillère pour la culture - Turin
Matteo Lepore, conseiller pour la culture et le tourisme - Bologne
Paola Mar, conseillère pour le tourisme, la toponymie, la décentralisation et les municipalités - Venise
Ines Pierucci, Conseillère pour les politiques culturelles et touristiques - Bari
Tommaso Sacchi, conseiller pour la culture - Florence

Coronavirus, les conseillers culturels des grandes villes italiennes demandent au gouvernement de soutenir la culture

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