Ce n’est pas seulement au cours des dernières années que l’art est devenu plus global, il l’a toujours été. Mais de nombreux directeurs de musées occidentaux ont consciemment ou inconsciemment ignoré ce fait. Au moins depuis la légendaire exposition Magiciens de la Terre en 1989 au Centre Pompidou à Paris et la documenta 11 en 2002, organisée par Okwui Enwezor, ce fait ne pouvait plus être ignoré. Bien sûr, il y a autant de bon et de mauvais art en dehors de l’hémisphère occidental qu’à l’intérieur de celui-ci. Mais ces dernières années, de nombreux événements et expositions nous ont montré que l’art ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe ou de l’Amérique du Nord, et qu’au-delà de celles-ci, il existe de nombreux lieux fascinants et des personnalités artistiques remarquables à découvrir, qui jusqu’alors avaient souvent été marginalisés ou simplement ignorés.
À supposer que ce ne soit pas volontaire, il semble y avoir deux raisons principales à cette ignorance: d’une part, une méconnaissance de l’art non occidental (qui pourrait prétendre connaître l’art de tous les pays du monde ?) et, d’autre part, un personnel composite très peu nombreux, le personnel de la plupart des musées étant généralement composé d’Occidentaux blancs, souvent formés uniquement à l’histoire de l’art européen. Il ne s’agit pas d’une accusation, ni d’un dénigrement, car j’appartiens moi-même à cette espèce. Mais pour que les musées soient plus inclusifs à l’avenir, à la fois en termes de politique d’exposition et d’acquisition, et donc d’expansion des collections, il faudrait que quelque chose change. Par exemple, il est possible de trouver et de recruter des conservateurs et des chercheurs non occidentaux (projet par projet) par le biais de programmes d’échange institutionnels ou d’appels à propositions internationaux. Grâce aux canaux numériques, il est possible (de manière sous-optimale, il est vrai) de découvrir l’art de régions marginalisées, même en période de pandémie, sans avoir à voyager à l’autre bout du monde. Au Kunstmuseum de Wolfsburg, nous travaillons actuellement à une exposition mondiale sur l’art et le féminisme pour 2022 et nous nous appuyons sur un réseau international d’artistes, de conservateurs et d’universitaires pour pouvoir refléter la plus grande diversité possible dans l’exposition et la publication qui l’accompagne. Tout cela fonctionne très bien et je suis persuadée que l’une ou l’autre œuvre d’art sera finalement acquise pour notre collection.
L’exposition Magiciens de la terre au Centre Pompidou en 1989. Photo de Béatrice Hatala |
Prajakta Potnis, Capsule I (2012 ; impression numérique sur tissu, caisson lumineux en aluminium et source de lumière, 183 x 304 x 12 cm ; Wolfsburg, Kunstmuseum) |
Pour une pratique d’acquisition inclusive, il semble logique d’inclure davantage de positions non occidentales, marginalisées ou étrangères dans les programmes d’exposition afin de détourner l’attention de l’exposition et de la collection d’œuvres de “vieux hommes blancs” d’Europe ou des États-Unis. Le fait que les femmes artistes soient de plus en plus exposées dans les grands musées ces dernières années est un début, mais on est encore loin de l’égalité des droits ou de l’égalité, tant dans les pratiques d’exposition que sur le marché de l’art. Sans parler des positions non occidentales, qui ont été jusqu’à présent largement exclues. Un examen esthétique et académique est donc une première condition préalable à un changement des pratiques d’exposition, afin de développer par la suite des critères d’évaluation pour les acquisitions.
Le temps est venu de remettre en question le monopole eurocentrique de l’esthétique ou, mieux encore, de le briser. À moyen terme, je souhaite que cette volonté d’une plus grande diversité se reflète également dans une collection telle que celle de notre musée. Nous avons déjà commencé à développer la collection de manière plus inclusive, c’est-à-dire plus diversifiée, et nous avons pu inclure des œuvres d’artistes indiens, ghanéens et sud-africains l’année dernière et cette année. Le point de départ temporel de la collection du Kunstmuseum Wolfsburg est ancré dans l’année 1968, qui a eu une importance internationale, une période de bouleversements, mais aussi de nouveaux départs ; en ce sens, c’est aussi une tâche et une obligation à l’avenir de continuer à développer la collection de manière “planétaire” et inclusive dans la direction de l’avenir et de prendre de plus en plus en considération les artistes et les positions non occidentaux dans les expositions et les acquisitions. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra justifier la revendication d’un musée du 21e siècle actif à l’échelle mondiale.
Cette contribution a été publiée dans le numéro 10 de notre magazine Finestre Sull’Arte on paper. Cliquez ici pour vous abonner.
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