Comme c’est le cas depuis de nombreuses années pour le conservateur “élu” en fonction, le nouveau conservateur de l’exposition internationale d’art de la Biennale de Venise 2026, Koyo Kouoh, fraîchement nommé, est présenté comme un super-réalisateur, un super-auteur, mais en réalité, le conservateur d’art n’est pas censé créer quoi que ce soit : il est censé sélectionner, soutenir, faciliter et écrire.
Au cours des 30 dernières années, le commissaire d’exposition a eu une fonction importante pour sélectionner et commander une multitude d’artistes et être en mesure d’assurer le meilleur projet possible pour le client. Cette forte personnalisation, en présence de tant d’artistes qui sont souvent faibles parce qu’ils sont homologués et interchangeables, a conduit à des expositions et des projets faibles, dont le résultat est un vide substantiel. En effet, d’une part, le commissaire n’est pas un artiste, il n’est pas un “auteur créatif” qui crée son propre contenu, et d’autre part, nous avons tant d’artistes qui traversent une phase de transition, une phase néo-maniériste dans laquelle les langages dérivés et prévisibles ne parviennent pas à avoir un impact et à être vraiment significatifs. Quels souvenirs gardez-vous des dernières grandes expositions internationales telles que les Biennales, Documenta et Manifesta ? En fait, nous ne nous souvenons que du nom du ou des commissaires. Les œuvres, qui devraient être les protagonistes, se perdent dans notre esprit dans un grand chaudron d’installation où rien ne peut être distingué.
Au début des années 1990, le conservateur a joué un rôle fondamental, car après la fin de la guerre froide et la rupture de l’opposition entre le bloc soviétique et le bloc occidental, partout dans le monde, comme dans le domaine politique, nous avons assisté à la croissance de tant d’individualités artistiques, dans notre domaine en particulier, qui devaient être gérées et ordonnées afin de réaliser le projet d’exposition. Avec les deux crises que l’art contemporain a traversées en 2001 et 2008, l’incidence et le langage des artistes se sont considérablement affaiblis et, par conséquent, le conservateur d’art, bien que perdant de sa pertinence au profit de la dimension de la galerie d’art (un nouveau camp de concentration d’instances culturelles et commerciales), est resté fondamental pour mettre en place un projet artistique ou une exposition en fonction des exigences du client, qu’il s’agisse d’un client public ou privé.
Au début de l’année 2024, le nouveau président de la Quadriennale di Roma, Luca Beatrice, qui est également commissaire d’art, a été présenté ; puis au printemps, les six commissaires qui réaliseront autant d’expositions en 2025 ont été présentés ; ensuite une conférence de presse a été organisée pour les présenter, mais sans encore nommer un seul artiste ; puis à nouveau à l’automne des vidéos très glamour en noir et blanc ont commencé à circuler sur les canaux sociaux de la Quadriennale où le président et les commissaires présentaient leur idée de l’art et de l’art contemporain, mais toujours pas de trace d’œuvres et d’artistes.
Comme ce fut le cas pour la dernière Biennale de Venise, la dernière Documenta en 2022 et les dernières expositions Manifesta, la Quadriennale présentera une très longue liste d’artistes dont personne ne se souviendra dans quelques années. En revanche, nous nous souviendrons sans doute distraitement du nom du commissaire et des commissaires. Au vu des chiffres de la dernière Biennale de Venise (sur 700 000 entrées, seuls 4 476 catalogues ont été vendus), plus personne n’achète le catalogue de ces grands événements, reléguant les œuvres et les artistes dans l’oubli le plus complet, si cela s’avérait nécessaire.
Attention : il ne s’agit pas de faire la guerre aux conservateurs. Le conservateur d’art peut jouer un rôle fondamental en stimulant et en facilitant les artistes et la meilleure présentation des œuvres. Souvent, je le dis par expérience personnelle, il ou elle devient une antithèse fondamentale pour la thèse de l’artiste, lui permettant d’arriver à d’excellentes synthèses que l’artiste seul n’aurait jamais pu trouver. Néanmoins, la figure du commissaire ne peut être confondue avec celle du réalisateur ou du super artiste, tout simplement parce qu’il n’en est pas ainsi. Il faut plutôt se concentrer sur les raisons de l’artiste “faible” qui caractérise les dix dernières années et sur la manière de sortir de cette phase transitoire et néo-maniériste, mais c’est un autre sujet.
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