Avant de parler du rôle du critique d’art ou du journaliste qui traite des événements artistiques, je voudrais au moins évoquer la fragilité du système artistique actuel qui a connu pas mal de difficultés ces dernières années, un système qui, il n’y a pas si longtemps encore, contenait en son sein des qualifications spécifiques qui sortaient rarement de leur sphère de compétence. L’historien étudiait et composait des essais, le critique/conservateur partait à la recherche d’artistes, par exemple, in fieri et s’occupait de l’organisation des expositions, de A à Z (je répète: de A à Z), en commençant par le choix des œuvres à transporter, la mise en place dans l’espace, le catalogue dont il suivait les ébauches, la mise en page, etc. Bref, de tous les aspects. Les artistes font les œuvres, les galeristes vendent les œuvres, les collectionneurs achètent les œuvres, les journalistes commentent les expositions.
Tout change, comme vous le savez, et le système de l’art aussi. Et je pars d’une nouvelle qui circule dans les médias. Il s’agit d’un artiste célèbre qui a acheté sa propre œuvre à un prix exorbitant, ce qui a permis une nouvelle évaluation du marché. Encore une fois, rien d’étrange, une telle pratique a également été adoptée dans le passé pour “lancer” l’artiste sur le marché sous-jacent (en citant La canzone intelligente de Cochi et Renato) et lui donner une certaine notoriété. Ici, en revanche, il est un peu surprenant que ce soit l’artiste lui-même qui fasse cette opération, démontrant une très forte capacité économique et une brillante ingéniosité, mais le fond ne change pas: le grand artiste est celui qui coûte cher aujourd’hui, et cela vaut pour les chanteurs, les écrivains, les acteurs de cinéma.
Au-delà de la moralisation stérile, force est de constater que le monde de l’art s’apparente souvent à d’autres secteurs d’activité, le monde de l’entreprise, le monde financier, la publicité, le marketing. La figure du commissaire d’exposition gagne du terrain. Fini le critique “militant”, aux accents belliqueux, qui encourageait et suivait les artistes embarqués dans une sorte de phalange macédonienne.
Sans parler de la perte d’aura ou de la mort de l’art, dont la critique s’est longtemps nourrie, force est de constater que le rôle du critique a lui aussi beaucoup changé, tout comme celui de l’artiste. L’artiste devient parfois commissaire d’exposition, invite lui-même des artistes, porte des vêtements de marque à des fins publicitaires dans des magazines en papier glacé. D’autres, en revanche, se prétendent contre-culturels, alternatifs, jouent le rôle du révolutionnaire postmoderne en embrassant les causes les plus pertinentes du moment, faisant de l’antagonisme maniériste leur cheval de bataille.
Appeler le critique et le journaliste, qui doivent utiliser des langages différents, un chasseur est, à mon avis, trop schématique. Le panorama des images nous arrive comme un tsunami, les temps de réflexion sont de plus en plus schizophrènes, capter l’attention plus de trente secondes relève du miracle. Il y a des artistes et des artistes, des critiques qui ne critiquent pas et des intellectuels honnêtes, des journalistes du régime et des libres penseurs, des chaînes de télévision apologétiques et des diffuseurs intéressants qui proposent des sujets et des réflexions passionnants.
La clarté est nécessaire, la bannière hypocrite de “tout le monde doit comprendre” (tout le monde qui ?) est un masque et avilit le contenu, car même une formule mathématique nécessite un langage approprié, et moi, qui suis un nul en maths, je ne peux pas la comprendre, mais je ne me sens pas exclu, on ne peut pas être un touche-à-tout. Outre les preuves musclées de culture, les expressions inutiles amplifiées, les caresses sous-jacentes du marché et du pouvoir, j’observe que, par exemple, même certains professeurs de philosophie s’appellent philosophes, sans parler des apparitions télévisées où ils s’expriment tous en tant que “pundits”. Il en a toujours été ainsi depuis l’époque où les empereurs de la Rome antique étaient considérés comme des divinités (qui les aurait contredits sans risquer au moins l’enfermement ?), on ne peut donc pas être choqué.
La clarté du langage est une chose. Son appauvrissement en est une autre. Comme le disait Argan, le critique doit travailler aux côtés de l’artiste sans avoir la prétention de le dominer. Et si les commissaires poussent comme des champignons, si les artistes se multiplient à chaque saison, on ne peut pas penser que les critiques soient eux aussi exempts de “critique”, surtout à une époque où l’espace dans les journaux devient de plus en plus étroit pour la culture offerte en pilules à une société liquide.
Cette contribution a été publiée dans le numéro 13 de notre magazineimprimé Finestre sull’Arte Magazine. Cliquez ici pour vous abonner.
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