Soyons sérieux : il n’y a pas d’appel à un autre lieu pour la Joconde, comme l’a laissé entendre ce matin la conseillère à la culture de la Région Lombardie, Francesca Caruso, dans une note. Personne au Louvre n’a encore songé à demander de l’aide, a fortiori à l’étranger, pour chercher quelqu’un qui prenne en charge l’accueil de la Joconde. L’idée du conseiller, diffusée par une note et relancée ce matin par un grand nombre de journaux, est celle d’“accueillir cette œuvre qui représente le mieux l’art et la culture italienne et qui est un patrimoine de l’humanité tout entière”, “en attendant les décisions du gouvernement français quant à son déplacement ou à sa restructuration”.
Le conseiller Caruso, prêt à accepter des appels imaginaires, estime que l’accueil éventuel “aurait une signification encore plus forte s’il était projeté dans la perspective des Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026. Ce serait le meilleur moyen de rendre cette splendeur du génie italien accessible au grand public qui viendra en Lombardie et décidera de visiter les œuvres de Léonard de Vinci dans ce que j’aime appeler le ”circuit Vinciano“”. On ne voit pas bien le rapport entre la Joconde et les Jeux olympiques d’hiver de l’année prochaine, et on ne comprend pas non plus pourquoi la Région Lombardie, au lieu de promouvoir ce qu’elle a déjà sur son territoire, rassemble les foules autour d’un fétiche, à contre-courant de la direction souhaitée par la directrice du Louvre elle-même, Laurence des Cars : le problème, selon Des Cars, est que l’œuvre, “élevée au rang d’icône, exerce une fascination qui ne s’est pas démentie au fil des décennies”, et qu’en raison de cette “ferveur populaire”, le public s’enflamme pour l’œuvre.ferveur populaire, le public se rend en masse à la Salle des États sans qu’on lui donne les clés de compréhension de l’œuvre et de l’artiste, remettant ainsi en cause la mission de service public du musée".
L’idée de promouvoir le territoire à travers l’une des œuvres les plus célèbres du monde, en plus d’être démodée et dépassée (aujourd’hui, toute organisation touristique qui se sait fétiche de son territoire tend à vouloir promouvoir, le cas échéant, son patrimoine moins considéré), ne tiendrait même pas compte du fait que l’éventuelle exposition de la Joconde est contraire à toute bonne pratique culturelle moderne. Car il s’agirait de l’exposition du tableau en dehors d’un cadre solide, en dehors d’une exposition avec une structure scientifique robuste (et il est difficile d’imaginer une nouvelle exposition Leonardo seulement six à sept ans après la gueule de bois Leonardo 2019, l’année du 500ème anniversaire, quand presque tout ce qui devait être dit a été dit et quand tout ce qui pouvait être dit a été exposé) : une exposition, rien de plus. Légitime seulement si elle considère les œuvres d’art comme des monstres.
Mais pas seulement : proposer la Lombardie comme lieu d’accueil temporaire de la Joconde, c’est aussi faire preuve d’une grande négligence à l’égard des vicissitudes du Louvre. Ceux qui suivent les vicissitudes du musée français (et cela devrait théoriquement inclure ceux qui s’occupent de musées par métier ou par mission) savent que le Louvre envisage depuis un certain temps de déplacer le tableau de Léonard de Vinci. Mais pas n’importe où : en avril dernier, Laurence des Cars a fait savoir que le musée envisageait de déplacer le tableau dans une salle dédiée, également à l’intérieur du Louvre. Une salle qui concilie le statut d’icône mondiale de La Joconde et les besoins du public qui souhaite voir sans entraves majeures les tableaux conservés aujourd’hui dans la salle des États, dont la consultation est rendue difficile, parfois presque impossible, par la foule qui assiège le portrait de Léonard de Vinci. Il ne s’agit pas tant des Noces de Cana de Véronèse que des tableaux disposés le long des murs latéraux de la salle : voir ceux qui sont les plus proches de la Joconde n’est pas une mince affaire.
On imagine mal un Louvre se priver de son tableau le plus célèbre en attendant les travaux qui doivent conduire à l’achèvement de la nouvelle salle. En attendant, on ne voit pas pourquoi la Joconde devrait quitter le Louvre. Il est plus facile d’imaginer les résultats plus concrets qu’obtiendront les déclarations de la conseillère Caruso : quelques titres dans les journaux, quelques tweets ou quelques posts de buzzers convaincus qu’une éventuelle exposition de la Joconde sur le sol italien nous est due, quelqu’un qui lui dira que son idée n’a pas de sens, qu’elle n’est rien d’autre qu’une tentative de rassembler de manière populiste le consensus de ceux qui supportent mal l’idée qu’il y ait des œuvres italiennes sur le sol français. Laissons donc la Joconde tranquille. Il y a des sujets plus sérieux.
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