Il est presque sept heures du soir lorsque je marche dans les rues à moitié vides de la ville. Le nouveau dpcm imposant la fermeture des théâtres, des cinémas et des restaurants après 18 heures a déjà des effets sur la sociabilité urbaine. L’ombre longue de la fermeture est de plus en plus tangible à en juger par le bruit des volets qui se baissent et le rythme des pas pressés de quelques passants.
En revanche, dès que j’entre dans le musée archéologique de Florence, je suis accueilli par un gentil monsieur qui mesure la température tandis qu’un autre opérateur distribue les tickets d’entrée aux autres visiteurs qui continuent d’arriver en masse. Pendant un instant, j’ai l’impression d’entrer dans un club clandestin, comme ceux qui s’ouvraient à l’époque de la prohibition en Amérique. Au lieu de cela, je me trouve à l’inauguration de l’exposition Trésors des terres d’Étrurie. La collection des comtes Passerini, patrons de Florence et de Cortona. Un homme distingué, en costume-cravate, raconte avec emphase des passages de l’Iliade devant un magnifique stamnos (grand vase) athénien de 460 av. J.-C. représentant le moment où les Achéens choisissent démocratiquement à qui ils remettront les armes du défunt Achille. Autour de lui, des dizaines de personnes dûment espacées et portant des masques écoutent attentivement. Le guide est Mario Iozzo, directeur du musée archéologique de Florence, qui, avec la conservatrice Maria Rosaria Luberto, archéologue de l’École italienne d’archéologie d’Athènes, accueille depuis des heures les nombreux mécènes venus découvrir cette précieuse collection. Les différentes restrictions ont déjà provoqué une forte baisse de fréquentation des musées florentins. Voir les gens qui sont là est une agréable surprise si l’on considère que l’archéologie à Florence a toujours eu (injustement) moins de visibilité que le récit de la Renaissance qui passe en boucle dans les principales attractions muséales.
Salle de l’exposition Trésors des terres d’Étrurie. La collection des comtes Passerini, patrons de Florence et de Cortone au Musée archéologique national de Florence |
Stamnos athénien à figures rouges (vase à symposium) (470-460 av. J.-C. ; Florence, Musée archéologique national) |
Couvercle figuratif d’une urne funéraire étrusque en pierre “fétide” (seconde moitié du IIIe siècle-début du IIe siècle av. J.-C. ; Florence, Museo Archeologico Nazionale) |
Diadème funéraire étrusque |
Dès l’entrée, je remarque une section consacrée à l’auteur de ce véritable trésor. Sur la photographie couleur sépia, un homme chauve à la longue barbe se détache dans une belle pose: il s’agit du portrait d’un agronome et botaniste renommé, mais aussi de l’un des plus grands collectionneurs du XIXe siècle: le comte Napoleone Passerini(Florence, 1862 - 1951). Fils du riche propriétaire terrien Pietro Passerini da Cortona, il se consacra avec succès aux sciences agricoles, ce qui l’amena à fonder l’Institut agricole de Scandicci, tout en se distinguant en tant qu’éleveur de la meilleure race Chianina. Grâce à sa grande aisance économique, il a pu se consacrer dès son plus jeune âge à l’enrichissement de la collection familiale en parrainant des fouilles et en acquérant progressivement de nouveaux chefs-d’œuvre. Des vastes domaines de Bettolle et de Sinalunga, ainsi que de la colline de Foiano della Chiana, proviennent les trésors de centaines de tombes étrusques avec leurs magnifiques objets funéraires. Certains de ces objets ont ensuite rejoint les collections du Metropolitan Museum de New York ou du Museum of Fine Arts de Boston.
Malgré la dispersion de nombreux objets, cette précieuse collection a récemment été complétée grâce au don de nombreux objets remis par un généreux donateur au Commandement des carabiniers pour la protection des biens culturels à Florence.
Parmi les nombreux vases, bijoux et ustensiles divers, je suis frappé par un diadème funéraire étrusque en feuille d’or, parfaitement conservé et exposé dans une vitrine dédiée. L’or conserve ses caractéristiques même à travers les siècles et c’est l’une des raisons de sa préciosité. Le visage esquissé du support rembourré sur lequel il repose m’incite à imaginer le visage de la personne qui l’a porté. Peut-être n’aurait-il jamais imaginé que son plus beau bijou serait vu des siècles plus tard par d’autres générations d’hommes et de femmes. Elle n’en aurait probablement même pas voulu. Pourtant, ce diadème me fait remonter le temps jusqu’à la splendeur de l’époque étrusque et j’oublie un instant la période incertaine dans laquelle nous vivons.
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