Louis Bienaimé, Bergère (1837 ; Saint-Pétersbourg, Ermitage) |
Il existe deux versions de cette délicate statue. La première date de 1837: elle est signée et datée, et c’est celle que Ricci décrit dans son ouvrage. La commande est prestigieuse: elle est en effet sculptée pour le grand-duc Michail Pavlovic Romanov, frère des tsars Alexandre Ier et Nicolas Ier de Russie. L’intermédiaire idéal était sans doute Nicolas Ier lui-même qui, dès son accession au trône de Russie (en 1825), avait manifesté une grande passion pour l’art italien de l’époque, au point que même les critiques d’art russes décidèrent d’approfondir leurs relations avec l’Italie: Dans les années qui suivirent, le “Journal de l’art”(Chudozestvennaja gazeta) consacra de nombreux articles aux sculpteurs néoclassiques et puristes et accorda une grande attention aux jeunes artistes qui avaient suivi les traces d’Antonio Canova et de Bertel Thorvaldsen. Parmi eux, Luigi Bienaimé, né à Carrare en 1795.
Luigi Bienaimé, Bergère (1854-1855 ; Saint-Pétersbourg, Ermitage) |
Il n’y a pas de différences majeures entre les deux œuvres: la plus visible, si l’on exclut la différence de taille (la version de 1837 est plus haute d’environ un demi-mètre), est le chien accompagnant la bergère, présent dans la version la plus ancienne, qui, par rapport à la plus récente, présente également un drapé aux plis légèrement plus épais à la hauteur des cuisses. La pose, en revanche, est identique. La jeune fille est entièrement nue, à l’exception d’un voile autour de ses jambes, et tresse une guirlande de fleurs. Elle est prise dans une expression attentive, concentrée sur son travail. C’est une jeune fille, on le devine aux traits de son visage, et son beau corps nu est imprégné d’une fraîcheur juvénile qui frappe l’observateur, avec sa silhouette élancée, élégante et non dépourvue d’une certaine sensualité. Bienaimé a pris soin de rendre les mains, effilées et aux doigts allongés qui semblent presque caresser les fleurs, et les pieds, délicats et féminins, l’un reposant naturellement sur le sol et l’autre sur le rocher sur lequel la jeune fille s’appuie. Ces caractéristiques font de la Bergère de Bienaimé l’une des réalisations les plus intéressantes du néoclassicisme, dont l’artiste de Carrare était l’un des partisans les plus convaincus, puisqu’il fut l’élève du plus “pur” des néoclassiques, Bertel Thorvaldsen. On peut donc considérer la Bergère comme une sorte d’hymne à la beauté idéale, à la grâce et même à la grande simplicité, qui furent parmi les valeurs fondatrices du néoclassicisme.
Détail du visage de la Bergère de 1854-1855 |
Détail de la Bergère de 1854-1855 |
Le public italien, pendant quelques mois, a la possibilité de voir en direct la version la plus récente de la Bergère (en plus de la Bacchante dansante et d’autres œuvres de Luigi Bienaimé) à l’exposition Canova et les maîtres du marbre (à Carrare, Palazzo Cucchiari, jusqu’au 4 octobre 2015): une occasion vraiment intéressante de voir ces œuvres et d’autres d’une beauté extraordinaire et du plus haut intérêt historique et artistique, ainsi que d’approfondir les relations culturelles fertiles entre Carrare et la Russie au cours du 19ème siècle.
La Bergère de 1854-1855 à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg |
Avertissement : la traduction en français de l'article original italien a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.