L'art de Giovanni Ozzola, un photographe qui explore l'infini avec la lumière


Giovanni Ozzola (Florence, 1982) est un jeune photographe qui fonde sa poétique artistique sur la conceptualisation de l'infini et de l'exploration, en commençant par une analyse du tissu tangible du monde à travers la lumière.

Né en 1982 à Florence, Giovanni Ozzola est un artiste multidisciplinaire qui vit et travaille aux îles Canaries. La photographie, la vidéo et même des médias plus traditionnels constituent la base de sa poétique artistique, une recherche fondée sur la conceptualisation et la représentation, à la fois géographique et introspective, de l’infini et de l’exploration, ainsi que de la lumière et des épiphanies qu’elle peut révéler. Son travail est basé sur l’observation et l’examen incessants du tissu tangible du monde, en se concentrant surtout sur ces événements minuscules, apparemment sans importance, qui ponctuent la nature quotidienne. Les levers et les couchers de soleil, le mouvement de l’eau, les espaces intérieurs et extérieurs sont, pour Ozzola, des sujets actifs au sein d’une investigation profonde qui se concentre sur les instants fugaces et les petites perceptions qui sont capturées au moment de la transition et amplifiées dans leur transitoire intrinsèque.

Les clichés d’Ozzola nous confrontent à une question fondamentale : comment nos yeux observent-ils et perçoivent-ils le monde et ses transformations sous l’effet de la lumière ? Et, par rapport à cela, quelle est l’influence de la capacité de notre cerveau à adapter la réalité à sa propre idée de la réalité ? Il est très courant pour les artistes d’explorer et de discuter de la capacité du cerveau humain à corriger les couleurs et la luminosité, un processus qui fait appel à la fois à la connaissance et à la mémoire, car le cerveau adapte constamment la perception visuelle aux changements de l’environnement.

Cependant, avant que le cerveau n’accomplisse cette fonction, il y a la vision nue, et l’intention d’Ozzola est toujours d’assujettir l’instrument photographique à la pureté de cette expérience et de faire en sorte que la machine ressemble en tous points à un œil séparé du cerveau.

Giovanni Ozzola. Photo : Ela Bialkowska / Galerie Continua
Giovanni Ozzola. Photo : Ela Bialkowska / Galleria Continua
Giovanni Ozzola, Chambre verte (2003 ; impression lambda sur Dibond, 126 x 153,5 cm)
Giovanni Ozzola, Green Room (2003 ; impression lambda sur Dibond, 126 x 153,5 cm). Crédit : Gazelli Art House
Giovanni Ozzola, Fauteuil dans une autre pièce (2007 ; impression lambda sur Dibond, 184 x 125 cm)
Giovanni Ozzola, Fauteuil dans une autre pièce (2007 ; impression lambda sur Dibond, 184 x 125 cm).
Crédit :
Gazelli Art House
Giovanni Ozzola, Settembre (2008 ; impression lambda sur Dibond, 70 x 70 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Septembre (2008 ; impression lambda sur Dibond, 70 x 70 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Empty Room with Light (2011 ; impression jet d'encre sur papier, 47 x 60 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Empty room with light (2011 ; impression jet d’encre sur papier, 47 x 60 cm).
Crédit
: Galleria Continua

Suivant les traces du peintre et photographe hongrois László Moholy-Nagy, qui a théorisé que la photographie avait assumé le rôle d’une prothèse visuelle auxiliaire activant une vision “sans préjugés, ce que nos yeux, liés par des lois associatives, ne peuvent pas faire”, Giovanni Ozzola cherche également à restaurer l’image de l’homme et de la femme.Avec la photographie, Ozzola cherche également à rétablir la visibilité d’un monde totalement immunisé contre les interférences psychologiques qui, au contraire, contaminent la vision humaine, une visibilité qui comprend des distorsions et des déformations que notre œil a tendance à intégrer à sa propre expérience intellectuelle. Cela se produit par le biais de liens associatifs formels et particuliers, créant une image conceptuelle. On peut d’ailleurs noter avec curiosité que, dans ses clichés, les murs ne sont jamais blancs: les couleurs se contaminent, vibrent, exsudent, c’est-à-dire dépassent leurs limites locales, comme lorsque l’œil les perçoit pour la première fois dans un lieu plein de lumière et de contrastes.

Les thèmes et les sujets récurrents dans les œuvres d’Ozzola sont apparemment simples: les intérieurs, les pièces inondées de lumière, les fenêtres, les portes, les horizons, l’eau et les visions nocturnes de la nature qui nous entoure sont autant d’éléments qui s’entremêlent avec un concept très profond, celui de l’horizon, qui agit comme un fil conducteur pour tous les sujets représentés. Et, dans ce cas, c’est la lumière qui raconte l’histoire : la lumière du jour comme celle de la nuit sont capables d’envelopper les choses, de les brouiller, d’en dissoudre les contours et, enfin, de les ramener au monde sous forme d’apparitions et de présences immatérielles. Comme si la lumière elle-même était capable de produire une perte de conscience chez l’observateur, de dilater les frontières du moi vers l’horizon lumineux et d’anticiper ainsi un état ultérieur de régénération, même sur le plan visuel. C’est le cas dans toute une série d’œuvres précoces, dont Poltrona in un’altra camera (2007) et Camera verde (2003), où les objets semblent trouver leur point d’équilibre au contact de la lumière, dans le halo de lumière qui les investit par l’arrière, les enveloppant.

Giovanni Ozzola, Porth Nolloth Winter (2015 ; impression jet d'encre sur Dibond, 216 x 150 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Porth Nolloth Winter (2015 ; impression jet d’encre sur Dibond, 216 x 150 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Through a day #6 (2016 ; impression jet d'encre sur papier, 48 x 70 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Through a day #6 (2016 ; impression jet d’encre sur papier, 48 x 70 cm). Crédit
: Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Tenerife otoño colour (2018 ; impression giclée sur papier, 150 x 216 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, Tenerife otoño colour (2018 ; impression giclée sur papier, 150 x 216 cm).
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Galerie Continua
Giovanni Ozzola, La Vida y la muerte me estan desgastando (2023 ; impression giclée sur papier, 224 x 150 cm). Crédit : Galerie Continua
Giovanni Ozzola, La Vida y la muerte me estan desgastando (2023 ; impression giclée sur papier, 224 x 150 cm).
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Galleria Continua

S’il est vrai que la lumière joue un rôle central dans la transformation de l’horizon et le réassemblage visuel ultérieur de l’image, les photographies d’Ozzola sur l’obscurité, l’apparition de choses dans l’obscurité, marquent une transition ultérieure dans son travail. L’obscurité devient un puissant révélateur de nouvelles formes et relations entre les choses et, comme la lumière, parvient à transporter l’observateur dans une dimension d’incertitude et d’inconnu, l’amenant à chercher un point de vue et sa propre position spatiale. Les images réelles et mentales se superposent. La lumière, ou son absence, reste l’idée génératrice.

Dans ses dernières œuvres, la lumière et l’obscurité semblent coexister dans un équilibre esthétique parfait. Dans des œuvres telles que La Vida y la muerte me estan desgastando (2023), le contraste entre la lumière et l’obscurité se dissout dans une visibilité absolue et nette des choses qui se trouvent au premier plan, comme les peintures murales et les graffitis sur le mur. En même temps, un horizon silencieux se manifeste à travers des ouvertures et des fenêtres de différentes formes, matérialisant lentement l’agitation humaine.

Les œuvres de Giovanni Ozzola nous parlent de l’inconnu, qui n’est autre que notre lendemain : d’abord transportés dans des lieux où l’esprit trouve réconfort et refuge, notre perspective est brisée, altérée, laissant place à l’immensité et à la peur. L’horizon devient lointain et inaccessible, redoutable et invitant, un lieu où nous nous laissons déranger pour, peut-être, nous retrouver et prendre conscience de nous-mêmes et du fait que chacun d’entre nous doit être sa propre lumière dans l’obscurité.

Reprenant le concept de Stimmung, l’artiste nous invite à ne pas arrêter notre regard, mais à le pousser plus loin, transformant l’expérience de la vision et de la contemplation en passage. Le point d’arrivée n’est pas visible mais est projeté au-delà de l’image elle-même. L’observateur devient un lieu de passage et, traçant une sorte de ligne d’ombre entre le visible et l’invisible, devient le générateur d’un profond voyage intérieur.


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