L'art d'Albert Oehlen, une énigme fascinante et audacieuse


Albert Oehlen est une figure clé de l'art contemporain depuis les années 1980. Son art associe des œuvres abstraites et figuratives, des collages et des éléments générés par ordinateur, et continue d'explorer une diversité inventive d'approches artistiques.

Albert Oehlen, né en 1954 à Krefeld, en Allemagne, est une figure clé de l’art contemporain depuis les années 1980. Son art réunit des œuvres abstraites, figuratives, des collages et des éléments générés par ordinateur, et continue d’explorer une diversité inventive d’approches artistiques allant du coup de pinceau expressionniste au geste surréaliste avec une audace presque extrême.

C’est au cours des années 1980, période durant laquelle Oehlen a étudié à la Hochschule für bildende Künste de Hambourg, que les artistes ont cherché à créer des œuvres qui défiaient la catégorisation et contredisaient le statu quo artistique existant. Oehlen commence à se faire un nom lorsque, comme de nombreux artistes actifs en Allemagne, en Suisse et en Autriche, il se rapproche du groupe artistique Neue Wilde ou Junge Wilde et commence à faire coexister dans ses créations des styles abstraits et figuratifs. Au fil du temps, l’attitude d’Oehlen est passée de l’approche figurative brute de ses débuts à une combinaison de flexibilité vis-à-vis des conventions et d’abstractionnisme.



En cours de route, il s’est imposé des paramètres souvent absurdes : il n’a utilisé que des tons gris pour ses peintures “grises” et s’est limité au rouge, au jaune et au bleu pour une autre série de ce qu’il appelle les “mauvaises” peintures, dont le tristement célèbre portrait d’Adolf Hitler en 1986. Il a réalisé des peintures au doigt, créé des collages à partir d’images tirées de publicités de supermarchés et, au milieu des années 1990, il a adopté la manipulation numérique dans des œuvres qu’il qualifie ironiquement de peintures “informatisées”.

Albert Oehlen, Selbstportrait mit Pferd (1985 ; huile sur toile, 160 x 130 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Selbstportrait mit Pferd (1985 ; huile sur toile, 160 x 130 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Barbecue (1981 ; latex sur toile, 110 x 150 cm)
Albert Oehlen, Barbecue (1981 ; latex sur toile, 110 x 150 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Rote Lunge (1985 ; huile et laque sur toile, 190 x 190 cm)
Albert Oehlen, Rote Lunge (1985 ; huile et laque sur toile, 190 x 190 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Ohne Titel (1988 ; huile et laque sur toile, 195 x 195 cm)
Albert Oehlen, Ohne Titel (1988 ; huile et laque sur toile, 195 x 195 cm)
Albert Oehlen, Ohne Titel (1991 ; huile et laque sur toile, 240 x 200 cm)
Albert Oehlen, Ohne Titel (1991 ; huile et laque sur toile, 240 x 200 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Ohne Titel (1994 ; huile sur toile, 240 x 200 cm)
Albert Oehlen, Ohne Titel (1994 ; huile sur toile, 240 x 200 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Discos (1996 ; techniques mixtes sur toile, 339 x 477 cm)
Albert Oehlen, Discos (1996 ; technique mixte sur toile, 339 x 477 cm)

Tout cela peut sembler être un amalgame de styles et d’expériences, comme si les éléments de composition des œuvres s’opposaient. Qu’est-ce que sa peinture veut donc révéler ? Toutes les œuvres tentent de se libérer des histoires qui sont instinctivement et culturellement liées à un motif, une couleur, une technique, une touche ou un coup de pinceau.

Comme Oehlen le dit lui-même : “[La peinture est] une sorte de véhicule pour moi. C’est comme un kit de construction de motifs. Il s’agit en fait d’un seul motif, mais avec divers éléments de nature différente. Il va du graphique au pittoresque. Cela signifie qu’il y a des parties qui vous poussent à peindre davantage, à devenir plus plastique. Il y en a d’autres avec une grande lettre et un texte plus petit et une barre en bois. Il y a une tête avec un chapeau de pilote et des lunettes. Mais il pourrait aussi y avoir un troisième œil, des rayons et des lignes qui vont en profondeur, comme chez [Salvador] Dalí, ou les planches de bois que l’on trouve dans les tableaux de Jörg Immendorff.”

Si Oehlen a une méthode, c’est de s’éloigner, coup de pinceau après coup de pinceau, de l’élégance conventionnelle, pour faire un clin d’œil à l’Action painting américaine des années 1950 et à l’art de Kooning. L’art d’Albert Oehlen se présente comme une ode à la liberté intrinsèque de l’acte créatif et, avec un trait expressionniste et une méthodologie surréaliste, son œuvre dialogue avec l’histoire de la peinture abstraite, repoussant les limites de l’abstraction vers des territoires inexplorés.

Oehlen est difficile à déchiffrer, une énigme enveloppée dans un mystère artistique, et c’est ce qui le rend si fascinant. Sa pratique peut être interprétée comme une expérimentation continue et une recherche sans fin de nouvelles formes d’expression. Cependant, derrière cette apparente expérimentation se cache une intention clairement définie : le désir d’échapper à toute forme d’enfermement créatif.

Albert Oehlen, Eine Prähistorische Hand II (1996 ; jet d'encre, huile, acrylique et spray sur toile, 303,2 x 201,3 cm)
Albert Oehlen, Eine Prähistorische Hand II (1996 ; jet d’encre, huile, acrylique et spray sur toile, 303,2 x 201,3 cm)
Albert Oehlen, Annihilator (2001-2006 ; jet d'encre, huile et laque sur toile, 374 x 709 cm)
Albert Oehlen, Annihilator (2001-2006 ; jet d’encre, huile et laque sur toile, 374 x 709 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Gin Beer (2008 ; huile et papier sur toile, 270 x 310 cm)
Albert Oehlen, Gin Beer (2008 ; huile et papier sur toile, 270 x 310 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Jeans (2008 ; huile et papier sur toile, 210 x 270 cm)
Albert Oehlen, Jeans (2008 ; huile et papier sur toile, 210 x 270 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, I 13 (2010 ; papier sur toile, 230 x 170 cm)
Albert Oehlen, I 13 (2010 ; papier sur toile, 230 x 170 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Ö-Norm 6 (2012, 2020-2021 ; huile et papier sur toile, 240 x 200 cm)
Albert Oehlen, Ö-Norm 6 (2012, 2020-2021 ; huile et papier sur toile, 240 x 200 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Bam Bam (2018 ; laque et huile sur alubond, 260 x 260 cm)
Albert Oehlen, Bam Bam (2018 ; laque et huile sur alubond, 260 x 260 cm). Photo : Archive Galerie Max Hetzler, Berlin
Albert Oehlen, Sans titre (2023 ; huile sur toile, 190 x 190 cm). Photo : Stefan Rohner
Albert Oehlen, Sans titre (2023 ; huile sur toile, 190 x 190 cm). Photo : Stefan Rohner/Gagosian
Albert Oehlen, Sans titre (2024 ; huile sur toile, 270 x 210 cm). Photo : Stefan Rohner
Albert Oehlen, Sans titre (2024 ; huile sur toile, 270 x 210 cm). Photo : Stefan Rohner/Gagosian

Dans le monde souvent sérieux et rigide de l’art contemporain, Oehlen se distingue par son approche légère et ludique, une sorte de détachement ironique, un rejet de la rigidité et de la formalité qui peuvent parfois imprégner le monde de l’art contemporain. En ce sens, son art devient une forme d’expression authentique et sans prétention, reflétant sa personnalité et son esprit libre.

L’artiste lui-même a déclaré : “J’ai toujours utilisé la couleur, mais pas avec mon cœur, mon œil ou mon jugement esthétique. Je ne m’intéressais pas à la couleur et j’étais heureux de ne pas y penser. Pendant une vingtaine d’années, je me suis contenté de mettre des couleurs sur la palette et de travailler avec ce qui s’y trouvait. Puis est venu le moment où je me suis dit : ”Et si je m’intéressais à la couleur ? Ce changement de paradigme particulier a conduit à une méthode de travail qui a produit “environ deux ans de peintures”. Même si, ajoute-t-il en riant, “il est possible que beaucoup de gens n’aient pas remarqué la différence”.

Oehlen s’éloigne de la conception conventionnelle de la peinture en tant qu’expression individuelle : il se laisse emporter par l’utilisation des couleurs, des formes et de la spatialité, cherchant à sonder la fonctionnalité du médium plutôt que sa capacité à communiquer des significations et à évoquer des émotions. À travers son œuvre, Oehlen prône une réponse vigoureuse et stimulante aux lacunes de la représentation visuelle, poursuivant inlassablement la réinvention et la reformulation des méthodes picturales en opposition aux hiérarchies traditionnelles. Ses peintures dégagent une énergie implacable et, où que l’œil aille, il trouve des choses qui l’interpellent, mais qui ne s’additionnent pas.


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