Cette 33ème édition des Jeux Olympiques à Paris, 100 ans après les précédents Jeux Olympiques dans la capitale française, s’achève. Les athlètes, avant de rentrer chez eux, peuvent choisir parmi une large gamme de souvenirs aux références variées au patrimoine artistique. La Tour Eiffel, bien sûr, mais aussi des pin’s avec une reproduction de l’Arc de Triomphe. Le monument national où l’État français donne vie à sa grandeur (50 mètres de haut, 45 mètres de large et 22 mètres de profondeur) est un symbole patriotique par excellence, puisqu’il est le lieu de célébration des victoires et des morts au combat dans la longue histoire de la France. C’est là, en effet, que se trouve depuis 1920 la tombe du Soldat Inconnu, dont la flamme perpétuelle est allumée solennellement tous les jours à 18h30. Les derniers kilomètres du Tour de France passent ici. Par sa majesté, elle représente cet esprit national propre aux Français.
Sur les murs intérieurs sont gravés les noms des lieux des grandes batailles et des généraux qui ont dirigé les armées françaises. À l’extérieur, les quatre piliers sont ornés de hauts-reliefs évoquant Napoléon, les jeunes soldats partis à la guerre, la résistance et la paix. C’est tout un concentré de symbolisme qui dessine la nation qui s’est construite. Construit dans le style néoclassique, l’Arc de Triomphe se trouve au centre de ce qui s’appelle aujourd’hui la place Charles De Gaulle, mais qui s’appelait jusqu’en 1970 la place de l’Étoile, en raison des douze avenues qui rayonnent à partir de cette place. L’une d’entre elles est la célèbre avenue des Champs-Élysées qui mène à la place de la Concorde et au Louvre, tandis qu’à l’opposé, par l’avenue de la Grande Armée, on arrive à l’Arc de la Défense dans le quartier moderne des affaires. L’emplacement est donc d’une extrême importance dans la carte urbaine de la ville.
Il a été voulu par Napoléon Bonaparte qui, au retour de la bataille d’Austerlitz, a décidé que cet exploit devait être célébré dignement : les soldats qui se battent pour leur pays doivent être honorés. L’inspiration est venue des anciens Romains qui, avec leurs grandes structures architecturales en forme de portes, comme l’arc de Titus, avaient créé un lieu symbolique de passage en signe de prestige, où les soldats revenant de la bataille pouvaient être honorés. Napoléon, en 1806, donna alors l’ordre de construire, mais il fallut attendre trente ans et le changement de plusieurs monarques pour le voir achevé. Aujourd’hui, il est possible de le visiter avec un billet payant ou dans le cadre de visites guidées un peu plus onéreuses d’une durée d’une heure et demie. On entre à l’intérieur et on monte (284 marches) jusqu’au sommet, en passant par la zone du musée, où se trouve une terrasse d’observation. Une vue à 360 degrés avec l’autre monument emblématique de Paris, la Tour Eiffel, dans le ciel, non loin de là.
Ce qui est aujourd’hui un grand îlot de circulation était une butte à la fin du XVIIe siècle et les alentours étaient prévus pour un grand espace vert. Au XVIIIe siècle, les jardins créés sur le terrain marécageux en contrebas ont été baptisés “Champs-Élysées”, en référence à la mythologie gréco-latine . Lorsque Napoléon prend le pouvoir, comme nous l’avons vu plus haut, il souhaite que la bataille d’Austerlitz de décembre 1805 soit dignement commémorée et choisit l’architecte François Thérèse Chalgrin, assisté de Jean-Arnaud Raymond, qui propose de construire l’Arc de Triomphe à l’ouest des Champs-Élysées, afin qu’il soit visible depuis le palais des Tuileries, alors résidence impériale.
La première pierre est posée le 15 août 1806, jour de l’anniversaire de Napoléon, mais quatre ans plus tard, le jour du mariage de Napoléon avec Marie-Louise d’Autriche, la construction de l’Arc est encore loin d’être achevée : la base des 4 piliers n’arrive encore qu’au niveau du sol, les fondations ayant été creusées à 8 mètres sous terre.
Le désir de Bonaparte d’avoir un monument sous lequel parader est si grand qu’il demande la construction d’un arc provisoire, une installation temporaire en bois et en toile pour accueillir Napoléon lui-même et son épouse. La version temporaire a été préparée grandeur nature selon le projet original, pour un coût de 511 000 francs. L’installation temporaire a été utile à l’architecte car elle lui a permis d’étudier de nouvelles solutions qui ont conduit à des modifications du projet. Les travaux se poursuivent mais s’arrêtent après la chute de Napoléon jusqu’à ce que le roi Louis XVIII, le 9 octobre 1823, décide de les reprendre pour honorer, non pas l’armée napoléonienne, mais l’armée des Pyrénées qui venait de rétablir le roi Ferdinand VII d’Espagne sur son trône. Le royaume de France revendique cette victoire.
La commande est confiée à Louis-Robert Goust qui sera rejoint par Jean-Nicolas Huyot: tous deux suivent les plans de Chalgrin. À la mort de Louis XVIII en 1824, son frère Charles X lui succède et poursuit dans cette voie. En 1830, Charles X abdique et Louis Philippe Ier monte sur le trône. Il donne l’ordre d’achever les travaux en changeant une nouvelle fois la dédicace : “Aux armées de l’Empire et de la Révolution”. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Adolphe Thiers, donne l’ordre de réaliser les décors allégoriques, les hauts-reliefs, les frises, les écoinçons, les boucliers et les balustrades. Et pour que les travaux soient réalisés rapidement, il fait travailler de nombreuses personnes : Cortot, Etex, Rude, Lemaire, Seurre, Feuchère, Chaponnière, Gechter, Marochietti, Pradier, Bra, Valois, De Bay, Jacquot, Laitie.
Le 20 février 1836, le lieutenant général Saint-Cyr Nugues propose trois listes de noms à graver et à garder en mémoire : 30 batailles décisives de la Révolution et de l’Empire pour le sommet, 96 faits d’armes et 384 généraux pour orner les piédestaux. Une liste au sujet de laquelle une polémique a éclaté après l’inauguration en 1836 : de nombreuses personnes ont commencé à signaler des généraux dignes de mémoire et des batailles tout aussi importantes, à tel point qu’il a été immédiatement ordonné de remédier à la situation en gravant 128 nouveaux noms de généraux et 172 batailles. Même le nom du père de Victor Hugo, Joseph Léopold Sigisbert Hugo, est oublié. Un an plus tard, Hugo écrit “À l’Arc de Triomphe”, un long poème qui se termine par ces vers : "Quandma pensée, vieillissant ainsi ton attaque, te fait un passé magnifique, alors sous ta grandeur je m’incline avec terreur, j’admire et, fils pieux, passant par cette âme d’art, je ne regrette rien devant ta sublime muraille que Phidias absent et mon père oublié".
Les murs des quatre piliers, sur leurs faces extérieures, sont ornés de groupes sculptés en haut-relief représentant divers événements historiques précis. Ils ont été réalisés entre 1833 et 1836 par François Rude, Jean-Pierre Cortot et Antoine Etex. Le premier, sur le côté donnant sur les Champs-Élysées, évoque le Départ des Volontaires en 1792, lors de la conscription de 200 000 hommes ordonnée par l’Assemblée législative pour organiser la défense de la France face aux armées étrangères dressées contre les révolutionnaires. Elle a été réalisée par François Rude entre 1833 et 1836, qui a choisi de ne pas utiliser les représentations d’armes ou de vêtements typiques de l’époque et d’opter pour une représentation totalement allégorique. L’utilisation du style romantique, explique le guide de l’Arc de Triomphe, vise à atteindre une dimension universelle et à symboliser la lutte d’un peuple, quel qu’il soit, pour défendre ce qui lui appartient. On y trouve également un haut-relief représentant le génie de la Liberté, sous la forme d’une femme ailée criant face à l’invasion ennemie, et invitant le peuple à se battre en brandissant son épée. Au-dessous de cette figure, un guerrier barbu en armure traîne un jeune homme nu par l’épaule, en agitant son casque en signe de départ et de rétablissement.
Un autre relief, réalisé par Antoine Etex, est consacré à la Résistance, en particulier à la résistance à l’invasion des forces étrangères opposées à Napoléon en 1814. La Russie et les Autrichiens avaient en effet envahi la France, jusqu’à Paris. La résistance à l’invasion est un thème éminemment national : face à l’ennemi, toutes les dissensions internes au pays doivent être effacées pour que la nation retrouve son unité et préserve l’intégrité de son sol. Un guerrier nu, debout, la main droite armée d’une épée, s’apprête à partir défendre son pays. À sa droite, un vieil homme tente de le retenir. À sa gauche, sa femme, tenant leur enfant dans les bras, tente également de le convaincre de rester. Le chevalier barbu sans armure tombe de sa monture, comme frappé par la foudre. Il symbolise le sacrifice d’un patriote pour son pays. Le Génie de l’Avenir, ailes déployées et flamme au front, dicte au soldat son devoir de résistance".
En face de l’avenue des Champs-Élysées se trouve également Le Triomphe de Napoléon deJean-Pierre Cortot. L’artiste choisit d’illustrer l’année 1810, année de l’expansion de l’empire napoléonien par de nombreuses conquêtes et batailles, mais aussi par son mariage avec Marie-Louise d’Autriche. Napoléon est ici vêtu à l’ancienne, couronné d’une Victoire. À l’arrière-plan, à droite, un homme agenouillé aux mains liées présente un prisonnier aux pieds de son vainqueur. À gauche, l’allégorie d’une ville s’agenouille également devant son vainqueur en lui présentant une main protectrice. Derrière elle, la Muse de l’histoire grave les triomphes de l’empereur sur une tablette. Une Renommée ailée domine la scène, soufflant dans une trompette et brandissant une bannière sur fond de palmier, arbre évoquant l’expédition de Napoléon en Égypte.
Toujours par Antoine Etex, le relief avec la Paix, qui fait face à l’avenue de la Grande-Armée, s’inscrit dans la continuité du groupe sculptural de la Résistance. Après le traité de Paris de 1815, la paix est revenue en France, avec l’intermède du retour de Napoléon dans les Cent-Jours, et sur le relief, on voit le soldat au centre de la composition remettre son épée au fourreau, la guerre étant terminée. La charrue, le taureau et le laboureur symbolisent le retour à une agriculture florissante après les vicissitudes de la guerre. La mère et l’enfant représentent la famille et le retour de l’éducation. Toutes les activités fondamentales d’une nation prospère sont réunies. Minerve domine le groupe en tant que déesse de la victoire et inspiratrice des arts et des œuvres de paix.
Ce sont les larmes causées par le nombre considérable de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale qui ont donné l’impulsion pour trouver un moyen digne de se souvenir du sacrifice de plus de 1,4 million de personnes qui sont mortes pendant la Première Guerre mondiale. Nombre d’entre eux sont tombés sur les champs de bataille sans pouvoir être identifiés et ramenés à la maison par leur famille. Le gouvernement s’est posé la question de savoir si ces interminables étendues de corps sur les théâtres de guerre devaient être récupérées pour être enterrées par leurs familles ou s’il serait plus approprié de les enterrer dans des cimetières érigés à l’endroit où ils sont tombés sur le terrain.
L’idée de créer un lieu pour rendre hommage à un soldat et avec lui symboliquement à tous les morts prend forme et l’on commence à réfléchir à l’endroit le plus approprié pour enterrer ces corps. Le Panthéon est écarté en raison des origines religieuses de l’édifice et aussi parce que la conviction est qu’il faut choisir un lieu pour honorer non pas un grand homme, un grand écrivain ou un grand savant, mais le plus grand de tous, représentant le citoyen français qui s’est sacrifié pour son pays. On opta donc pour le monument qui s’imposait dans la ville, séculaire, déjà utilisé pour les cérémonies funéraires et pour le souvenir des morts au combat.
Le 14 juillet 1919, au lendemain de la signature du traité de Versailles, Georges Clemenceau organise le défilé de la Victoire. Celui que l’on surnomme le “Père de la Victoire” choisit l’Arc de Triomphe comme cadre du défilé et pour y placer un cénotaphe spécialement construit pour honorer les morts sans corps à l’intérieur. Il s’agit d’un immense tombeau de 18 mètres de haut et de 30 tonnes, dont les côtés dorés arborent des victoires ailées et l’inscription “À ceux qui sont morts pour la patrie”. Le corps d’un soldat a été enterré ici, sous l’arche, et recouvert d’une dalle de pierre portant l’inscription “ici repose un soldat inconnu mort pour la patrie 1915-1918”. À l’une des extrémités de la dalle, un brasero a été placé pour brûler une flamme perpétuelle. La bouche du feu était entourée d’un cercle de métal sur lequel étaient gravées 25 épées, la pointe pointant vers le centre.
Dès lors, l’Arc de Triomphe devient le monument des cérémonies institutionnelles françaises, mais c’est dès le milieu du XIXe siècle que le monument commence à être considéré comme un cadre propice aux manifestations solennelles et aux cérémonies funéraires. Tout d’abord, en 1840, Louis Philippe envoie son fils, le duc de Joinville, à Sainte-Hélène pour exhumer et rapatrier les cendres de l’empereur Napoléon. Le 15 décembre, un char monumental traverse l’Arc de Triomphe devant une foule de plusieurs milliers de personnes. Victor Hugo, présent à cette occasion, témoigne de ses impressions : "Un médiocre décor d’opéra occupe le sommet de l’arc de triomphe, l’empereur est debout sur un char entouré de la Renommée, qui a la Gloire à sa droite et la Grandeur à sa gauche [...] C’est un charabia monumental". En fait, le dernier architecte de l’Arc de Triomphe a créé un couronnement pour l’Arc de Triomphe en 1834 (qui n’existe plus). À l’origine, c’est la figure de la France qui était représentée au centre. A la veille du retour des cendres de Napoléon, Blouet remplace la France par Napoléon en costume impérial.
Hugo lui-même a eu droit à des funérailles nationales à l’Arc de Triomphe lors de son décès le 31 mai 1885 : la cérémonie s’est déroulée en présence de milliers de Français et le corps ainsi qu’un immense catafalque en forme d’urne de 22 mètres de haut ont été placés sous l’Arc. Le 3 août 1842, l’Arc de Triomphe accueille à nouveau un convoi funéraire, celui du duc d’Orléans. Le fils de Louis-Philippe est mort quelques jours plus tôt dans un accident de carrosse.
Entre 1848 et 1852, l’Arc de Triomphe est utilisé pour des événements liés au culte civique et devient un lieu de rencontre politique et militaire, contribuant spontanément à renforcer sa fonction symbolique laïque. En 1848, par exemple, le gouvernement souhaite y organiser la Fête de la Fraternité, dédiée à la Garde nationale et à l’Armée, en installant des gradins sous la voûte. C’est la première fois que l’avenue des Champs-Élysées est décorée de part et d’autre du drapeau tricolore pour le grand défilé militaire, au bord de l’avenue de nombreuses femmes avec des bouquets de fleurs également noués avec des rubans tricolores. Le soir venu, 21 coups de canon sont tirés à 21 heures pour saluer l’arrivée du gouvernement provisoire sur le podium. La place de l’Étoile est également choisie pour le spectacle célébrant l’entrée en vigueur de la Constitution le 19 novembre 1848, avec un grand feu d’artifice. Le mêmelieu est choisi pour le défilé militaire de l’année suivante, à l’occasion de l’important anniversaire de la proclamation de la République.
Tout aussi importante est l’entrée de Louis Napoléon Bonaparte (Napoléon III) dans Paris après avoir été proclamé empereur, le 2 décembre 1852. Il entre en traversant l’Arc de Triomphe avec ses troupes. Napoléon III souhaitait célébrer chaque année son oncle Napoléon Ier en donnant une représentation tous les 15 août sur la place de l’Arc de Triomphe.
En 1859, une loi établit l’annexion des communes voisines en élargissant les frontières de la ville et pour mettre en valeur les monuments de la ville, Napoléon III se voit proposer par le baron Haussmann un grand réaménagement de la place de l’Étoile. Pour ceinturer la place elle-même, Hittorff prévoit douze avenues en étoile reliées par des hôtels particuliers de quatre étages à l’architecture identique. Le 23 mai 1863, un décret impérial rebaptise le Promenoir de Chaillot Place de l’Étoile.
L’histoire du monument est racontée au visiteur dans le musée aménagé dans la partie creuse du monument. En entrant par une porte située dans la partie intérieure d’un pilier, on monte un escalier en colimaçon de 240 marches qui mène à la salle où est aménagé l’espace muséographique avec la maquette miniature réalisée par l’architecte Georges Chedanne et le sculpteur Henri Bouchard, des souvenirs, des panneaux, des photos et divers écrans avec des explications historiques. Après 40 marches supplémentaires, on arrive au sommet, avec une vue sur la terrasse panoramique sur Paris et la proximité de 20 monuments de tous les côtés. On peut ainsi admirer la basilique du Sacré-Cœur dans le quartier emblématique de Montmartre, le quartier d’affaires de la Défense et ses gratte-ciel, le dôme doré des Invalides, le dôme à colonnes du Panthéon, mais aussi les tours de la cathédrale Notre-Dame au loin, la grande Tour Montparnasse, jusqu’au Centre Georges Pompidou. Tous les monuments les plus célèbres de Paris.
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