À l’occasion de l’exposition Da Cimabue a Morandi (De Cimabue à Morandi ) qui, comme vous le savez maintenant, a ouvert ses portes au public ce samedi, nous souhaitons consacrer un petit cycle de trois billets, ici sur Finestre sull’Arte, aux grandes expositions bolonaises du passé, afin de comprendre comment la ville de Bologne et les excellents historiens de l’art qui ont vécu ou travaillé en Émilie (de Longhi à Emiliani en passant par Gnudi et Arcangeli) ont contribué au développement de la discipline de l’histoire de l’art en Italie. Nous commençons aujourd’hui par la première exposition dont nous parlons, celle de 1950 consacrée à la peinture bolonaise du XIVe siècle: Mostra della Pittura Bolognese del Trecento, éditée par Roberto Longhi.
Catalogue de l’exposition de peinture bolonaise du XIVe siècle |
Bologne, en particulier, a connu la coprésence de personnalités importantes de l’histoire de l’art: il suffit de dire qu’en 1948, l’exposition célébrant Giuseppe Maria Crespi a été organisée par Cesare Gnudi et Francesco Arcangeli, avec la collaboration de Roberto Longhi, qui a rédigé l’essai introductif du catalogue, mais qui a également participé à l’organisation. Eh bien: Longhi est devenu le protagoniste, deux ans plus tard, de l’exposition sur la peinture bolonaise du XIVe siècle.
Vitale da Bologna, Madone aux dents (1345 ; Bologne, Musée Davia Bargellini) |
À l’époque, une autre nécessité s’ajoutait à celle de retrouver une identité culturelle commune. La guerre avait causé d’importants dommages aux bâtiments anciens et de nombreux témoignages artistiques de notre passé étaient gravement menacés. L’un des premiers mérites de l’exposition sur la peinture bolonaise du XIVe siècle est précisément d’avoir réussi à sauver un grand nombre de ces œuvres d’art en péril. L’exposition était déjà prévue depuis plusieurs années: plusieurs églises de la région de Bologne avaient subi des effondrements et des dommages structurels pendant la guerre, et grâce au travail mis en place pour cette exposition (qui a été fortement soutenue par la Surintendance de Bologne, qui l’a organisée avec l’Association Francesco Francia), il a été possible de récupérer de nombreuses œuvres d’art qui auraient probablement été perdues ou irrémédiablement compromises sans ce travail. L’une des plus grandes réussites de Roberto Longhi et de son exposition a été le transport des fresques de la Mezzaratta, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Vitale da Bologna, probablement le plus grand représentant du XIVe siècle à Bologne, dans les salles de la Pinacothèque nationale de Bologne, où l’exposition a eu lieu. Il s’agit de fresques que Vitale a peintes à plusieurs reprises au cours de sa carrière, sur une période allant approximativement de 1338 à 1355. Situées à l’origine dans l’église de Santa Apollonia di Mezzaratta (édifice d’où provient la célèbre Madone des Denti, aujourd’hui conservée au musée Davia Bargellini de Bologne et également exposée lors de l’exposition de 1950), elles sont encore conservées à la Pinacothèque nationale, où elles occupent une salle qui leur est entièrement consacrée: elles ont été placées dans l’environnement muséal selon leur disposition d’origine. Les travaux de détachement, vivement encouragés par Longhi, ont commencé dès 1947 et ont été achevés peu avant le début de l’exposition.
Vitale da Bologna, fresques de la Mezzaratta (vers 1338-55 ; Bologne, Pinacoteca Nazionale) |
Tommaso da Modena, Altarolo (avant 1349 ; Bologne, Pinacothèque nationale) |
La figure de Dalmasio Scannabecchi, peintre et père d’un autre grand artiste de l’époque, Lippo di Dalmasio, mérite un discours à part: l’exposition a permis de délimiter les contours de la figure de cet artiste, dont on savait très peu de choses à l’époque. Longhi a émis l’hypothèse que les Histoires de saint Grégoire de la chapelle Bardi de Santa Maria Novella à Florence devaient être attribuées à cet artiste bolonais, hypothèse que l’historien de l’art a voulu étayer en exposant quelques œuvres attribuables à Dalmasio: une hypothèse que beaucoup considèrent encore aujourd’hui comme valable.
L’objectif déclaré de l’exposition était de souligner l’importance de la peinture bolonaise du XIVe siècle à une époque où le débat sur l’histoire de l’art, en ce qui concerne l’art médiéval, se concentrait principalement sur l’art florentin (et sur Giotto) et sur l’art siennois. Moins courtisane que la peinture toscane, à la fois plus populaire et expressionniste, ou, pour reprendre les termes de Longhi, “si brutalement sincère et impulsive”, mais aussi capable de touches d’élégance raffinée, la peinture bolonaise du XIVe siècle a trouvé, grâce à cette exposition, une dimension qui lui était jusqu’alors inconnue. Longhi, en effet, considérait la peinture bolonaise comme l’un des épisodes fondamentaux de l’art du XIVe siècle, et cette importance se trouvait dans son humanité, dans ce langage si fort, naturel, dramatique, proche des gens: une ligne, celle de la peinture bolonaise, qui la caractérisera même au-delà du XIVe siècle, et qui sera aussi le sujet des études de Francesco Arcangeli, dont nous parlerons dans de prochains billets. L’exposition a eu le mérite de mettre en lumière ces aspects (pour en savoir plus, nous vous recommandons notre podcast sur Vitale da Bologna, dans lequel nous en parlons longuement), et de leur conférer une importance qui n’est toujours pas remise en cause aujourd’hui.
Michele di Matteo, Allégorie du péché originel (première moitié du XVe siècle ; Pesaro, Musei Civici) |
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