Rome, la rénovation du Palazzo Barberini s'achève avec les nouvelles salles des Primitifs


La rénovation du Palazzo Barberini à Rome s'achève avec l'inauguration des nouvelles salles 1-11, consacrées aux primitifs. Le directeur Gennari Santori: "Nous avons inventé un musée qui n'existait pas".

Les nouvelles salles de la collection d’art primitif du Palazzo Barberini ouvrent leurs portes à Rome: il s’agit des onze premières salles du rez-de-chaussée du musée qui fait partie des Galeries nationales d’art ancien. Les salles 1 à 11 ont été entièrement rénovées et réaménagées grâce à une intervention dirigée par Flaminia Gennari Santori avec Maurizia Cicconi et Michele Di Monte, concluant ainsi le projet de réaménagement de la collection permanente du Palais Barberini, qui a débuté en 2019 avec les salles dédiées au XVIIIe siècle dans l’aile sud et celles dédiées au XVIIe siècle dans l’aile nord, et s’est poursuivi en octobre 2021 avec les nouvelles salles dédiées au XVIe siècle et l’achèvement du nouvel aménagement de l’étage principal du palais. Les salles rénovées du rez-de-chaussée accueillent des œuvres du Moyen Âge au début du XVIe siècle, respectant ainsi le schéma général de répartition chronologique et géographique de la collection du musée.

Les cinquante œuvres du rez-de-chaussée sont disposées selon un ordre qui imbrique et présente au public différents niveaux d’interprétation: à travers une série de “salles” consacrées à des moments thématiques et à des approfondissements monographiques, les liens et les références croisées entre les œuvres d’ordre morphologique, thématique, typologique, sémantique, iconographique et contextuel sont mis en évidence. Les panneaux de la salle et l’appareil didactique illustrent les décorations et les éléments architecturaux de ce qui était à l’origine l’appartement du prince Taddeo Barberini, fournissant au visiteur une aide précieuse pour le parcours de l’exposition. L’accès se fait par la nouvelle salle d’orientation (n° 1), également connue sous le nom de “salle des singes” en raison de la décoration du plafond réalisée vers 1630 par Agostino Tassi et Simone Lagi. Le visiteur y trouvera une ligne du temps qui court le long des murs et qui met en évidence les principaux événements de l’histoire du Palais Barberini et du musée: une sorte de “fil rouge” qui se termine graphiquement par une table multimédia innovante, conçue pour renforcer le plaisir du musée en offrant aux visiteurs la possibilité d’explorer différents thèmes sur le Palais (des protagonistes de la famille Barberini aux artistes qui y ont travaillé) et sur la collection (des œuvres les plus importantes à sa formation). Elle est accessible à cinq personnes en même temps, qui peuvent choisir différents itinéraires et consulter différents contenus, en italien et en anglais. L’exposition est complétée par le tableau d’Antonio Gerardi, Maffeo Barberini préside à la poldérisation du lac Trasimène en 1665, l’un des cartons de la série de tapisseries sur la vie du pape Urbain VIII, la plus importante réalisée par l’atelier de tapisserie Barberini, probablement destinée au Salone di Pietro da Cortona.



Dans les salles consacrées aux peintures les plus anciennes (n° 2 et 3), à droite de la salle d’Orient, seront exposées des œuvres datant de la fin du XIe siècle à la première moitié du XIVe siècle, disposées de manière à mettre en évidence leurs différentes fonctions, leur utilisation dans leur contexte d’origine et les particularités matérielles et formelles, mais aussi symboliques, qu’elles comportaient. La salle n° 2 est consacrée au panneau de la Madonna Advocata datant de la fin du XIIe siècle (c’est l’œuvre la plus ancienne du musée) provenant de Santa Maria in Campo Marzio et au type caractéristique de la croix peinte italienne, avec quatre exemples datables entre 1200 et 1260 environ, dont la croix appartenant à Jacorossi, attribuée au cercle d’Alberto Sotio (actif à Spoleto au XIIe siècle) restaurée à l’occasion de la nouvelle exposition. Ces œuvres sont structurellement similaires, mais c’est justement pour cette raison qu’elles permettent de mieux apprécier les différentes solutions iconographiques, de l’image hiératique du Christus Triumphans au Christus Patiens, plus sympathique sur le plan humain. Dans la salle n° 3, les peintures, principalement des fonds d’or provenant de la région toscane entre le XIIIe et le XIVe siècle, sont regroupées dans un noyau qui rappelle leur fonction dévotionnelle, le rapport avec les prototypes byzantins et la persistance des configurations formelles, avec des déclinaisons iconographiques variées, évidentes en particulier dans la série très homogène des Madones à l’Enfant de l’école siennoise, de Segna di Bonaventura (Sienne, documentée de 1298 à 1331) au Maître de Palazzo Venezia (actif de 1320 à 1370). La salle présente également deux coffrets en ivoire sculpté de l’atelier Embriachi (actif à Venise, XIVe siècle), provenant des dépôts du MAI (Museo Artistico Industriale).

Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 2
Nouvelles salles des primitifs du Palais Barberini. Salle 2, Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs au Palazzo Barberini. Salle 3
Nouvelles salles du Palazzo Barberini primitives.
Salle
3 - Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 6
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini.
Salle
6 - Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 7
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini. Salle 7 - Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 7
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini.
Salle
7 - Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 7
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini.
Salle 7 - Photo
Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs du Palazzo Barberini. Salle 7
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini.
Salle 7 - Photo
Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs au Palazzo Barberini. Salle 8
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini. Salle 8 - Photo Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs au Palazzo Barberini. Salle 11
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palais Barberini. Salle 11.
Photo d’
Alberto Novelli
Nouvelles chambres des primitifs au Palazzo Barberini. Salle 11
Nouvelles salles des Salles Primitives du Palazzo Barberini. Salle 11.
Photo d’
Alberto Novelli

La salle suivante (n° 4) marque la transition entre la phase du gothique tardif et l’émergence de nouveaux développements dans les régions nordiques et flamandes. D’une part, l’élégance sophistiquée et les inflexions hyperdécoratives des tablettes des Vénitiens Niccolò di Pietro (actif à Venise, XIVe siècle) et Michele Giambono (Venise, vers 1420 - vers 1462) et, d’autre part, les essais de la peinture provençale et flamande du XVe siècle, où les besoins narratifs, le goût calligraphique et la recherche expressive s’accompagnent d’un nouveau sens de la représentation de l’espace et de la lumière. En particulier, la Notre-Dame des Douleurs de Jean Changenet (actif en Provence entre 1486 et 1493), récemment attribuée, et le panneau Ex-voto de Josse Lieferinxe (actif en Provence entre 1493 et 1503/08) illustrent bien cette imbrication des motifs. Le petit tableau de Lieferinxe, avec sa construction perspective très nette, anticipe et introduit les salles suivantes consacrées à la peinture humaniste ancienne, en soulignant les relations mutuelles et fructueuses entre les milieux flamands et italiens. L’itinéraire du côté est de l’étage se termine dans la Sala delle Colonne (salle 5), ainsi nommée en raison des deux grandes colonnes de granit qui y ont été placées lorsque la salle a été rénovée à la demande du cardinal Francesco Barberini et redécorée par le peintre maltais Michelangelo Marulli.

La peinture italienne des XVe et XVIe siècles est au centre des salles 6 à 10, situées à gauche de la salle d’orientation. Nous commençons par les deux importants panneaux de Filippo Lippi (Florence, 1406 - Spolète, 1469), la Madone de Tarquinia et l’Annonciation dite de Hertz, qui marquent l’adoption par les peintres toscans du XVe siècle des éléments linguistiques qui constituaient les fondements de la nouvelle manière: l’espace perspectif, la récupération de l’antiquité, le naturalisme. Ces traits sont encore soulignés ici dans la comparaison avec des œuvres d’autres maîtres, encore liés à des formes et à des éléments stylistiques que l’on qualifie habituellement de “retardés”, comme dans le cas de la Vierge à l’Enfant du Florentin Neri di Bicci (Florence, 1419 - 1492), qui mourut à l’aube symbolique d’une nouvelle ère, en 1492. Dans la salle 6, le Triptyque (Ascension, Jugement dernier, Pentecôte) de Beato Angelico (Vicchio, 1395 - Rome, 1455), peinture sur panneau datée de 1447-1448 habituellement conservée dans la galerie Corsini, sera exposé jusqu’à la fin du mois d’octobre. La salle 7 présente la peinture italienne centrale du début de la Renaissance, à travers un important noyau d’œuvres d’Antoniazzo Romano (Rome, actif de 1461 à 1508), comparé à Lorenzo da Viterbo (Viterbe, vers 1437 - 1472) et à deux tableaux du Pérugin (Città della Pieve, vers 1450 - Fontignano, 1523). La transition vers la salle suivante est marquée par la toile singulière Saint Sébastien et Sainte Catherine, peut-être une porte d’orgue, d’un peintre à la fois excentrique et linguistiquement “composite”, identifié comme Francesco Pagano (XVe siècle) ou le Sicilien Riccardo Quartararo (Sciacca, 1443 - Palerme, vers 1506.), expression de cet idiome ibéro-flamand qui a trouvé sa place dans la Naples aragonaise, enrichi toutefois d’une expérience romaine, peut-être proche d’Antoniazzo lui-même.

La salle 8 présente à elle seule La Vision du bienheureux Amedeo Menez de Sylva de Pedro Fernandez (Murcie, Espagne, actif entre la fin du XVe et le premier quart du XVIe siècle), qui clôt symboliquement le parcours du rez-de-chaussée et annonce le développement des salles sur le piano nobile, avec les références précises de ce panneau monumental aux maîtres de ce que l’on appelle la “ Haute Renaissance ”, de Léonard à Bramante en passant par Raphaël. Enfin, les salles 10 et 11 illustrent en parallèle, conceptuellement et littéralement, les résultats de la production artistique entre le XVe et le XVIe siècle sur le versant adriatique de la peinture italienne, des Marches à Venise, avec des œuvres de Pietro Alemanno (né à Göttweig, en Autriche ; actif dans les Marches dans les années 1580 et 1590), Lorenzo d’Alessandro (San Severino Marche c. 1445. - 1501), Niccolò Alunno (Foligno, actif de 1450 à 1502), Marco Palmezzano (Forlì, 1459 - 1539) et quelques disciples de Giovanni Bellini. La salle 9 sera utilisée pour des expositions ciblées, consacrées à l’étude approfondie d’œuvres individuelles, de petits groupes d’œuvres ou de thèmes spécifiques.

“Le projet de réaménagement de la collection et de réorganisation des espaces et des itinéraires du palais, explique la directrice des Galeries nationales d’art ancien, Flaminia Gennari Santori, a été au cœur du travail de ces dernières années, et c’est à partir de ce noyau que s’est déroulé tout le travail de refonte des Galeries nationales. Le résultat est une énorme satisfaction pour nous tous: nous avons inventé un musée qui n’existait pas, un lieu où notre public réfléchit et revient toujours parce qu’il sait qu’il y trouvera toujours de nouvelles idées”.

Rome, la rénovation du Palazzo Barberini s'achève avec les nouvelles salles des Primitifs
Rome, la rénovation du Palazzo Barberini s'achève avec les nouvelles salles des Primitifs


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