Nous inaugurons aujourd’hui le nouvel espace de Finestre sull’Arte consacré aux livres: nous allons parler brièvement de quelques livres que nous avons lus, que nous trouvons intéressants à partager avec vous et que, bien sûr, nous vous recommandons ! Aujourd’hui, nous commençons par examiner une vaste période historique, celle que nous traitons principalement dans notre podcast, à savoir la période allant d’environ 1450 à la fin du XVIIIe siècle. Et nous le faisons avec un ouvrage de Mario Infelise, I libri proibiti - da Gutenberg all’Encyclopédie, publié chez Laterza.
Le texte en question se propose de parler de la censure du livre en Europe au cours de la période susmentionnée et prend comme point de départ l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles par Johann Gutenberg (invention qui a posé plusieurs problèmes à la censure) et comme point d’arrivée 1789, année au cours de laquelle la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen a sanctionné la liberté de la presse et de la pensée.
Les livres interdits de Mario Infelise |
On découvre ainsi les figures de personnages peu connus du plus grand nombre mais qui ont joué un rôle non négligeable dans les événements qui les ont touchés: C’est le cas, par exemple, de Guillaume Lamoignon de Malesherbes qui, au milieu du XVIIIe siècle, en plein siècle des Lumières, a eu le mérite de relever toutes les contradictions du système de censure français, ou de Ludovico Beccadelli, archevêque de Raguse (aujourd’hui Dubrovnik en Croatie), qui a exprimé sa perplexité face à l’interdiction de lire la Bible dans les langues vernaculaires.
Un voyage qui nous fait également découvrir des personnes qui ont payé de leur vie leur désir de liberté, comme le meunier frioulan Domenico Scandella, surnommé Menocchio, jugé et exécuté par l’Inquisition, ou le plus illustre homme de lettres Ferrante Pallavicino, capturé par tromperie en Avignon, puis jugé et exécuté. La narration des histoires de ces personnages est complétée par la description des méthodes de censure qui, à certaines époques, se fondaient non seulement sur l’interdiction de la lecture de certains livres (l’Index paulinien de 1559 interdisait les œuvres entières d’auteurs tels qu’Érasme de Rotterdam,Niccolò Machiavelli et François Rabelais), mais aussi sur la correction des livres qui n’étaient pas destinés à être interdits mais qui contenaient des passages qui, aux yeux des censeurs, ne pouvaient pas être lus par le public.
C’est le cas, par exemple, de Francesco Pétrarque qui a subi une réécriture presque complète de son Canzoniere (on estime que seuls 17% des sonnets et 26% des chansons sont restés identiques à l’original) par le frère Girolamo Malipiero: Ce sort, qui dans certains cas a atteint des résultats plus que grotesques (des allusions à Luther apparaissent dans l’œuvre même de Pétrarque), a également frappé d’autres auteurs comme Giovanni Boccaccio ou Baldassarre Castiglione, et il s’agit certainement d’une pratique plus insidieuse que la prohibition, dans la mesure où la pensée de nombreux auteurs a été complètement déformée et dénaturée. Il convient également de mentionner le cas déjà évoqué de l’interdiction de la lecture des Bibles en langue vernaculaire en Italie, une mesure qui est finalement entrée en vigueur avec l’Index Clémentin de 1596 (et qui n’a été abolie qu’en 1758 sous Benoît XIV: une mesure qui, selon l’historienne Gigliola Fragnito, a eu “des conséquences incalculables sur la religiosité, la culture et la mentalité”). Mais l’Église n’est pas la seule à faire l’objet de recherches, car nous découvrons que les États ont également adopté divers systèmes de censure. Une large place est également accordée à la description de l’application de la censure, avec tout ce qui s’ensuit.
La lecture de I libri proibiti (Les livres interdits ) de Mario Infelise permet de faire la lumière sur certains événements qui ont profondément marqué la culture d’une longue période historique et qui se sont parfois répercutés jusque dans les arts (des événements qui ont eu de graves conséquences culturelles, sociales et même économiques), et de comprendre le climat dans lequel devaient vivre les hommes de culture ou, en général, tous ceux qui souhaitaient pouvoir lire et exprimer librement leur pensée. C’est une lecture que nous recommandons aussi parce qu’elle donne envie d’aller plus loin et, surtout, parce que, si jusqu’à présent nous ne connaissions pas les vicissitudes de la censure dans ces siècles, après avoir lu Les livres interdits nous regarderons notre propre histoire d’un œil un peu différent (et certainement plus approfondi).
Leslivres interdits - de Gutenberg à l’Encyclopédie
par Mario Infelise
Laterza, 2008 (première édition 1999)
153 pages
12 euros
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