Enquête sur les musées publics régionaux, première partie. Fabrizio Sudano (directeur des musées de Calabre) s'exprime


Une enquête de Silvia Mazza débute aujourd'hui sur Finestre sull'Arte à propos des "directions régionales des musées nationaux" du ministère de la Culture, ces instituts, devenus eux aussi autonomes, qui regroupent les musées gérés par le MiC sur le territoire. Dans le premier épisode, un entretien avec Fabrizio Sudano, directeur des musées de Calabre.

Après la revue sur les musées autonomes, Finestre sull’Arte poursuit son analyse approfondie des musées d’État en lançant celle consacrée aux Directions régionales des musées nationaux (DrMn), articulations périphériques de la Direction générale des musées. La nouvelle organisation du ministère de la Culture, établie par le décret du président du Conseil des ministres n° 57 du 15 mars 2024, a en effet introduit une innovation substantielle par rapport au passé, en reconnaissant une autonomie particulière à ces instituts également, c’est-à-dire la même autonomie scientifique, financière, organisationnelle et comptable dont jouissent les musées et les parcs archéologiques. Il s’agit probablement de l’innovation la plus significative par rapport aux différents ajustements apportés à la réforme Franceschini au fil du temps, bien que l’attention des médias ait plutôt été catalysée par les nouveaux super-départements.

Une nouveauté qui va bien au-delà du simple changement de nom des anciennes directions régionales des musées, rebaptisées ainsi à partir de 2019 (l’ancienne formulation “pôles muséaux régionaux” avait créé des malentendus sur la nature de ces bureaux périphériques, de l’État et non des Régions). On peut dire qu’il s’agit là d’une évolution naturelle de la réforme, puisque dès le départ, les pôles étaient le lieu de décision pour les musées régionaux et que les tâches des directeurs des pôles étaient déjà similaires à celles des musées dotés d’une autonomie particulière. Parmi ces tâches figurait celle de valoriser, de promouvoir et de rendre utilisable par la communauté le patrimoine culturel des musées et des lieux de culture confiés à leur gestion, par exemple en organisant des expositions, en promouvant des activités d’étude et de recherche, des restaurations, mais aussi en établissant des relations de collaboration avec d’autres réalités territoriales pour valoriser les contextes culturels et améliorer la qualité des services. Dès le départ, cependant, les “pôles” se sont révélés être le maillon faible de la nouvelle structure lancée en 2014. Il était donc clair depuis un certain temps qu’ils avaient besoin d’ajustements organisationnels.

La solution adoptée aujourd’hui reprend en quelque sorte le schéma déjà introduit pour les musées autonomes, en établissant deux grades différents avec les musées de niveau de gestion générale (Uffizi, Brera, Galleria Borghese, Colosseum, etc.) et de niveau de gestion non générale (Palazzo Ducale à Mantoue, Gallerie Estensi, Panthéon et Castel Sant’Angelo, etc.) De même, une série A et une série B semblent avoir été créées pour les directions régionales : une diversification à l’intérieur du niveau de la direction non générale. A la première appartiennent les 7 qui restent indépendantes, dédiées à une région entière : Calabre, Campanie, Latium, Lombardie, Sardaigne, Toscane, Vénétie. Les 11 autres appartiennent à autant d’instituts autonomes, selon une solution hybride, comme dans le cas de la direction régionale des musées nationaux d’Émilie-Romagne agrégée aux musées nationaux de Bologne ; la direction de l’Ombrie aux musées nationaux de Pérouse ; la direction des Pouilles au château souabe de Bari, etc. Aucune fusion avec les “grands” (les musées autonomes de premier niveau) n’ayant été prévue, la solution semble avoir été la solution algébrique de l’addition des deux réalités les plus “faibles” sous la bannière de l’union fait la force.



L’augmentation significative des postes de direction, résultant des musées et instituts à autonomie spéciale, qui atteignent 61 (avec les 17 ajoutés aux 44 déjà existants), est partiellement compensée par la solution du directeur unique dans le cas des instituts jumelés.

Si la question de la soutenabilité économico-financière reste posée, compte tenu de l’absence d’analyse d’impact de la nouvelle réglementation en général, selon les remarques formulées par le Conseil d’Etat lors de sa séance consultative, la nouvelle configuration sera-t-elle la clé pour surmonter les problèmes critiques du passé ? Nous avons interrogé les responsables de trois directions autonomes et de trois directions hybrides, du nord au sud.

Pour ce premier rendez-vous, nous avons entendu Fabrizio Sudano, archéologue, directeur du musée archéologique national de Reggio de Calabre à partir de janvier 2024. Depuis le 15 novembre dernier, il s’est également vu confier la responsabilité de la direction régionale des musées nationaux de Calabre. Cela porte à trois le nombre d’instituts autonomes (de deuxième niveau) dans la région : le MArRC de Reggio Calabria, les parcs archéologiques de Sibari et de Crotone (avec la nouvelle dénomination de Crotone a Sibari) et, bien sûr, le DrMn Calabria. Quinze instituts et sites culturels ont été affectés à ce dernier, dont le musée archéologique national de Scolacium - Borgia (Catanzaro), la galerie nationale de Cosenza, le musée et le parc archéologique de l’ancienne Caulonia - Monasterace, le musée archéologique national de Locri, la Cattolica de Stilo - Stilo, le parc archéologique et l’antiquarium de Bova Marina (tous à Reggio Calabria).

Fabrizio Sudano
Fabrizio Sudano

SM. Parmi les innovations introduites en 2014, les “centres muséaux régionaux” se sont immédiatement révélés être les points faibles de la réorganisation ministérielle. Selon vous, quels ont été les points critiques ?

FS. Il y a eu plusieurs points critiques, surtout au début d’une réforme qui, outre les instituts devenus autonomes, s’est avérée compliquée précisément pour les instituts appartenant aux pôles muséaux régionaux, qui ont subi le détachement violent et soudain des surintendances qui les avaient jusqu’à présent gérés avec leurs propres fonds, en assurant leur protection, leur entretien, leur recherche et leur valorisation. Les nouvelles structures des pôles, souvent dirigées par des gestionnaires qui n’étaient pas des spécialistes dans tous les domaines (par exemple des historiens de l’art dans des régions où la plupart des musées et des sites étaient archéologiques), se sont alors efforcées d’acquérir une pleine autonomie et de prendre conscience de ce qu’elles étaient censées faire et des tâches qui leur étaient assignées. Mais il était évident que ce n’était qu’une question de temps et de “maturation” de la réforme en cours. Une fois qu’ils ont été mis en place, grâce à des gestionnaires toujours bons et compétents sur le plan administratif, et que les transferts nécessaires de personnel, d’actifs et de sites ont été effectués, les pôles ont lentement commencé à bouger beaucoup mieux et les relations avec les surintendances se sont de plus en plus apaisées.

Les “directions régionales des musées” ont-elles changé en 2019, hormis leur nouveau nom ?

Je pense qu’à part le nouveau nom, peu de choses ont changé. Progressivement, de plus en plus de musées et de sites soustraits à la gestion des surintendances ont été ajoutés, mais, cette fois, dans le cadre d’un mécanisme beaucoup plus huilé et largement rodé après quatre ou cinq ans, les problèmes et les criticités ont été presque réduits à zéro.

Cattolica de Stilo
Cattolica de Stilo
Galerie nationale de Cosenza. Photo : Rinaldo Panucci
Galerie nationale de Cosenza. Photo : Rinaldo Panucci
Musée archéologique national de Locri
Musée archéologique national de Locri
Musée et parc archéologique de l'ancienne Caulonia, Monasterace
Musée et parc archéologique de l’ancienne Caulonia, Monasterace

Quelle est la raison de la différenciation entre les directions qui coïncident avec une région et celles qui sont rattachées à des instituts autonomes ?

Je ne peux pas répondre de manière exhaustive aux raisons qui ont conduit à cette différenciation. La nouvelle structure organisationnelle voulue par le ministre Sangiuliano, qui a conduit à la création de départements et à la suppression des secrétariats régionaux, a en effet révolutionné les postes de direction au sein du ministère.

Les agrégations se font donc exclusivement avec des musées ou des parcs de second rang. Y a-t-il une raison à cela aussi ?

Je n’en sais rien. Il s’agit de choix ministériels qui ont certainement pris en compte plusieurs facteurs.

Les fusions seront-elles également utiles pour générer des économies d’échelle, avec le partage de services, d’équipements, de compétences professionnelles ?

Comme dans toutes les nouvelles phases et réformes, de nouveaux processus seront mis en route, dont on espère toujours qu’ils seront améliorés à plusieurs égards, notamment sur le plan économique et financier.

Dans cette perspective de réseau (si elle est effective), y a-t-il des moments d’échange entre vous, directeurs, pour comparer les différentes expériences ?

Entre nous, directeurs, il y a toujours une large comparaison et, pour cette raison, le rôle central de la Direction générale est crucial pour agir comme un ciment entre les instituts et comme un mégaphone de pratiques avec des résultats positifs et reproductibles.

Selon vous, qu’est-ce qui changera avec la nouvelle autonomie financière par rapport au passé ?

Tout dépend du nombre de musées individuels qui feront partie des nouvelles directions régionales. Mais il est certain que la manière de planifier les dépenses changera. Et c’est déjà un grand défi.


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