À Sienne, la collection Piccolomini Spannocchi, ancienne et prestigieuse collection siennoise, est enfin réunie dans les salles du complexe de Santa Maria della Scala. La collection est hébergée en permanence dans les salles du quatrième niveau de l’ancien hôpital, qui était déjà attesté au XIe siècle et qui, depuis 1997, est devenu un musée. C’est l’une des collections les plus intéressantes, les plus fascinantes, mais aussi les moins connues de Sienne et de toute la Toscane. Pour trouver la date de naissance de la collection, il faut remonter à 1774, année du mariage de Caterina Piccolomini di Modanella et de Giuseppe Spannocchi: l’union du couple a entraîné la fusion de la collection Piccolomini avec la collection Spannocchi, mais l’origine des deux noyaux de collections est bien plus ancienne.
Le noyau le plus important est celui de la famille Spannocchi: leur collection était hébergée, dès le XVIIe siècle, dans les dix pièces du piano nobile du Palazzo Spannocchi à Sienne, près de la basilique de San Domenico. À l’époque du mariage entre Giuseppe Spannocchi et Caterina Piccolomini di Modanella, la collection comprenait des œuvres de maîtres nordiques et italiens des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Les noms les plus célèbres sont ceux de Lorenzo Lotto, Sodoma, Sofonisba Anguissola, Giovanni Battista Moroni, Paris Bordon, Bernardo Strozzi et Francesco Furini. Ils sont rejoints par Domenico Beccafumi, avec sa série de dessins préparatoires pour le sol de la cathédrale de Sienne, qui fait partie de la collection Spannocchi depuis le XVIe siècle. Les artistes nordiques sont Albrecht Dürer, Albrecht Altdorfer, Otto van Veen et Pieter Snayers. Des noms tout à fait inhabituels pour une collection siennoise, qui n’en est que plus précieuse.
Lorenzo Lotto, Nativité (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Sofonisba Anguissola, Bernardino Campi Portrait de Sofonisba Anguissola (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Paris Bordon, Annonciation (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Marco Pino, Martyre des saints Jean et Paul (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Giovanni Battista Moroni, Portrait d’un jeune homme barbu (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Alessandro Varotari dit il Padovanino, Viol d’Europe (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Bottega di Bernardo Strozzi, La guérison de Tobie (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
Une grande partie des œuvres de la collection Piccolomini provenait de la célèbre “Celeste Galeria”, la fabuleuse collection de la famille Gonzague de Mantoue, qui fut démembrée entre la troisième et la quatrième décennie du XVIIe siècle, d’abord avec les ventes sauvages de Vincenzo II (le dernier Gonzague à régner sur Mantoue), qui vendit une partie fondamentale de la collection à Charles Ier d’Angleterre à des prix ridicules, infligeant une première mutilation à la Celeste Galeria, et ensuite avec le pillage féroce auquel les collections mantouanes furent soumises en 1630, lors du sac de Mantoue le 18 juillet de cette année-là, un épisode douloureux de la guerre de succession de Mantoue et du Montferrat, qui avait commencé à la suite de la dispute pour le trône des Gonzague après l’extinction de la branche directe de la lignée. Certaines peintures des Gonzague avaient été acquises dans la première moitié du XVIIe siècle par le soldat siennois Ottavio Piccolomini, qui servait dans l’armée impériale avec le grade de colonel à l’époque du conflit entre Mantoue et Montferrat. Ottavio deviendra ensuite commandant des troupes impériales pendant la guerre de Trente Ans, participera à de nombreuses batailles en Allemagne et, lors des négociations qui aboutiront à la paix de Westphalie en 1648, comptera parmi les principaux diplomates qui mèneront les négociations. Dans la guerre de succession de Mantoue et du Montferrat en 1628-1631, il se bat, comme on l’a dit, du côté des impérialistes et contre les Franco-Mantoviens: de nombreuses œuvres de la collection sont entrées en sa possession lors du sac de Mantoue. Le 18 juillet, le palais ducal, siège principal des trésors des Gonzague, fut également mis à sac et ses trésors répartis entre les commandants des forces impériales. Le premier noyau de la collection est donc celui des Gonzague, et le fait que la collection Piccolomini comprenait de nombreuses œuvres d’artistes du nord de l’Europe s’explique par les relations commerciales et culturelles que les pays du nord du continent entretenaient avec Mantoue.
Le second noyau est né grâce aux travaux de Lidovino Piccolomini di Modanella, prélat et dignitaire à la cour des Habsbourg d’Autriche, qui devint ensuite prévôt de la cathédrale de Trente. Lidovino, collectionneur raffiné et cultivé, nourrissait une forte passion pour l’art et constitua à Trente une importante collection d’objets d’art, qu’il ne cessa d’accroître tout au long de sa vie. Après sa mort, sa collection fut en grande partie transférée de Trente à Sienne (au début du XVIIIe siècle). La collection de Lidovino, qui s’était entre-temps enrichie de celle d’Ottavio Piccolomini, entra dans la dot de Caterina, fille d’Antonio Piccolomini di Modanella, avec qui la branche familiale s’éteignit. Grâce au mariage de Caterina et de Giuseppe Spannocchi, la collection Piccolomini s’est ajoutée à la petite mais précieuse collection de tableaux de la famille du marié, qui avait été rassemblée depuis le XVIe siècle et s’était enrichie au fil du temps, constituant ainsi le troisième noyau de la collection. Les précieux tableaux et objets d’art, disposés scénographiquement dans l’appartement occupé par le couple à l’occasion du mariage, suscitaient l’étonnement et l’admiration de tout visiteur cultivé, car ils témoignaient du prestige exposé de la famille. Transmise par héritage aux enfants du couple, la partie de la collection constituée par la célèbre pinacothèque fut donnée à la communauté civique siennoise en 1835 et ainsi livrée à la sphère publique. La collection a toutefois été démembrée au cours des années suivantes et, après de nombreuses péripéties, elle est aujourd’hui en grande partie reconstituée avec les 165 tableaux exposés au quatrième niveau du complexe muséal de Santa Maria della Scala. Ici, la disposition reflète la stratification et la richesse de la collection, accompagnant le visiteur à la découverte des 165 tableaux qui la composent et qui, pour la première fois depuis plus d’un siècle, redeviendront un noyau unique, puisqu’ils étaient jusqu’à présent répartis entre la Pinacothèque nationale (qui en possédait 137), le Musée civil de Sienne (24), l’Administration provinciale (2) et les Galeries des Offices de Florence (2).
Lucas Cranach (atelier), Lucrèce (vers 1510-1512 ; huile sur panneau, 42 x 27,7 cm ; Sienne, collection Piccolomini Spannocchi) |
Abel Grimmer, La Tour de Babel (fin du XVIe siècle - début du XVIIe siècle ; huile sur panneau, 49,9 x 66,5 cm ; Sienne, collection Piccolomini Spannocchi) |
Albrecht Dürer, Saint Jérôme (1514 ; huile sur panneau, 33,2 x 25,6 cm ; Sienne, collection Piccolomini Spannocchi) |
Jacob Marrell, Fleurs (1655 ; huile sur cuivre, 36,5x25 cm ; Sienne, collection Piccolomini Spannocchi) |
Johann Koenig, Viol d’Europe (Sienne, collection Piccolomini Spannocchi) |
Hendrick van Steenwijk le Jeune, Saint Jérôme dans son cabinet de travail (Sienne, Collection Piccolomini Spannocchi) |
La réunification de la collection de Santa Maria della Scala a été rendue possible grâce à d’importantes recherches qui ont mis en lumière de nouvelles informations qui permettent aujourd’hui, plus de quarante ans après les premières études sur le sujet initiées par Anna Maria Ciaranfi et Gabriele Borghini, d’avoir une vision beaucoup plus claire des événements, de l’imbrication des événements familiaux et du cheminement des œuvres. L’opération de réunification de la collection est accompagnée d’un catalogue scientifique, né de la nécessité de diffuser les nouveaux résultats des études et la connaissance actualisée des œuvres, rendue possible grâce à la contribution d’experts et d’historiens de l’art de toute l’Italie. La découverte des archives de la famille Piccolomini dans le château de Modanella (près de Rapolano Terme, dans la campagne siennoise), que l’on croyait dispersées, a joué un rôle fondamental dans cette recherche, tout comme la lecture documentaire qui a permis de mieux comprendre le parcours, tout sauf linéaire, des 165 œuvres reconnues comme faisant partie de la collection. Certaines d’entre elles n’avaient d’ailleurs jamais été directement rattachées à la collection.
Le projet de regroupement de la collection dans les locaux de Santa Maria della Scala (dont le prologue a été l’exposition intitulée Une ville idéale. Dürer, Altdorfer et les maîtres nordiques de la collection Spannocchi à Sienne) s’inscrit dans le cadre de l’accord de valorisation signé entre le ministère de la Culture et la municipalité de Sienne en 2017, visant à organiser et à promouvoir la synergie entre les musées civiques et étatiques de la ville d’un point de vue culturel et territorial. La réalisation du projet a été rendue possible grâce à la collaboration entre la Direction régionale des musées de Toscane (directeur Stefano Casciu), la municipalité de Sienne (maire Luigi De Mossi) et la Soprintendenza Archeologia, Belle Arti e Paesaggio pour les provinces de Sienne, Grosseto et Arezzo (surintendant Andrea Muzzi). À cela s’ajoute la contribution de la Galerie des Offices, avec le prêt accordé par le directeur Eike Schmidt des deux œuvres de la collection Piccolomini Spannocchi qui y sont déposées depuis 1913, et celle de l’Administration provinciale (président Silvio Franceschelli) avec la concession des deux œuvres encore conservées dans ses locaux. Le commissariat scientifique du projet et du catalogue, publié par Pacini Editore, a été confié à Cristina Gnoni Mavarelli, Anna Maria Guiducci, Maria Mangiavacchi, Elena Pinzauti, Veronica Randon, Felicia Rotundo et Francesca Scialla, qui, avec Roberta Mari, Debora Barbagli et Caterina Biagini, ont fait partie du groupe de travail qui a suivi le projet pendant plus de deux ans. La nouvelle directrice de la Pinacothèque de Sienne, Elena Rossoni, a contribué à la phase finale de l’organisation. L’aménagement a été conçu par le studio d’architecture Andrea Milani et réalisé par la société EXIBIZ - DIVISIONE EFB SRL de Pérouse.
Installation de la collection Piccolomini Spannocchi dans le complexe Santa Maria della Scala à Sienne |
Aménagement de la collection Piccolomini Spannocchi dans le complexe Santa Maria della Scala à Sienne |
La collection Piccolomini Spannocchi dans le complexe Santa Maria della Scala à Sienne |
La collection Piccolomini Spannocchi dans le complexe Santa Maria della Scala à Sienne |
La collection Piccolomini Spannocchi dans le complexe Santa Maria della Scala de Sienne |
Avertissement : la traduction en français de l'article original italien a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.