Pour l’édition 2022 de la Biennale de Venise, nous avons élaboré un bulletin des pavillons nationaux pour communiquer nos impressions. Dans le style des bulletins des journaux sportifs, avec la prétention de ne pas être complet mais de fournir quelques indices et d’être ludique, voici donc les promus et les rejetés (pour l’instant, nous avons limité la sélection à certains pavillons des Giardini et de l’Arsenale, vous ne trouverez donc aucun des pavillons en dehors des deux sites principaux), selon la rédaction, avec votes et commentaires. Par ordre alphabétique.
Une mini-exposition monographique consacrée à un artiste, Lumturi Blloshmi (1944-2020), l’une des fiertés de l’art contemporain dans le pays balkanique. Une approche curatoriale sérieuse, une sélection intéressante, une figure à approfondir. Dommage pour la cohabitation avec le pavillon néo-zélandais avec lequel il partage l’espace. Petite découverte. Note: 7 et demi
Un méga-biscuit couvert de poils qui veut être un arbre consommateur d’espace mais qui, comme un ami sage, veut nous exhorter à apprendre de la nature. Il prend de la place, mais à l’intérieur du pavillon, on se déplace très bien, même sans regarder l’énorme présence, et le sage fait plus qu’envoyer des messages, selon la description officielle, il respire (essayez d’écouter). Les Arabes sont parmi les mieux habillés de la Biennale, mais le travail de Muhannad Shono n’a rien de particulièrement nouveau ou excitant. Ami à fourrure. Note: 4
Parmi les œuvres de Mónica Heller, le pigeon qui parle (ou est-ce une voix qui parle du pigeon, on ne le voit pas bien parce que le bec n’est pas synchronisé avec le son) est le plus mémorable. Ensuite, il y a des vidéos avec différents personnages. L’artiste dit s’être inspiré des “conceptions architecturales multisensorielles” des salles de bingo qui, semble-t-il, sont omniprésentes en Argentine. Mais aussi en Italie. Un peu déroutant. Je suis le roi du bingo bong. Note: 5
Dès l’entrée, on entend un bruit furieux, celui que produit la guitare électrique de Marco Fusinato, amplifiée pour produire du bruit. Derrière un grand écran où défilent des images aléatoires (sur la photo officielle, il y a une belle Ligozzi, on ne comprend pas le rapport). A l’entrée, des panneaux avertissent de ce qui va suivre. Desastres plutôt que le nom du projet nous semble être le résultat. Aridatece Russolo et ses intonarumori, et dites aux Australiens qu’ils viennent cent ans plus tard et sans le même charme. Des bruiteurs déjà vus. Vote: 2
Nous sommes dans les sixties jusqu’au cou, le projet de Jakob Lena Knebl et Ashley Hans Scheirl (le pavillon vaut le détour rien que pour espérer trouver les deux accordant quelques interviews, on vous l’assure), entre révolution sexuelle, statues se grattant les fesses et ambiances Korova Milk Bar est un trip lysergique que l’on peut aisément placer parmi les plus belles choses de cette Biennale. Peace, Love & Acid. Vote: 8 et demi
Francis Alÿs est l’un des meilleurs artistes de la scène mondiale et il le confirme en nous entraînant dans un monde d’enfants avec son The Nature of Game, tout entier dédié au naturel du jeu. Les images de pandémies, d’enfants dans des scénarios de guerre, de migrants traversant le désert nous font réfléchir. Pour ceux qui connaissent Alÿs, rien de nouveau, mais les images des deux salles annexes en ont surpris plus d’un. Des enfants ( ?) heureux. Vote: 8
Prenez Oldenburg, Dalí et Lichtenstein (mais aussi tous ces artistes qui font des sculptures reproduisant des parties du corps à des dimensions exagérées), mélangez-les et découpez-les: la recette donnera l’œuvre de Jonathas de Andrade pour le pavillon brésilien. Toute une série de proverbes brésiliens sur le corps (pour ceux qui en ont vraiment envie) est proposée en commentaire. Les parties du corps que l’on trouve disséminées un peu partout font également allusion aux proverbes. L’idée est de donner vie, selon la description officielle, aux “sensations ressenties par un corps brésilien imaginaire” qui sont “capables de capturer et de transmettre le moment historique que nous vivons dans toute sa complexité”. Ce n’est peut-être pas si raté, mais au moins l’œuvre est divertissante. Avec les oreilles, avec les oreilles, bye-bye. Vote: 5
Stan Douglas présente quatre photos de divers désordres qui ont éclaté dans le monde (printemps arabe, affrontements après un match au Canada, etc.), ainsi qu’une installation vidéo sur une collaboration entre des musiciens britanniques et égyptiens. Un projet pauvre qui ne laisse pas de traces. Humour inconscient. Note: 3
Le projet chinois s’appelle Meta-Scape. L’œuvre, lit-on, “met en relation l’image écologique ou systémique présentée par ’scape’ avec le contexte humain actuel représenté par ’homme-technologie-nature’ [...] ’Scape’ est un terme évolutif dans le récit de la culture chinoise traditionnelle. Meta-Scape a l’intention de dépeindre la ”structure de compréhension“ créée par la nation chinoise dans un processus d’inclusion et de transformation du monde, et d’explorer les jalons de la civilisation indiqués par l’humanité pour la coexistence du monde futur en utilisant le concept de ”Scape“ de la culture chinoise traditionnelle comme concept clé tout en maintenant l’attitude de transcendance du temps indiquée par le mot ”Meta". Quoi qu’il en soit, il s’agit de deux arbres. En fin de compte, il s’agit de deux arbres, trois buissons et deux ronces miniatures. Méta-bolisme. Note: 3
De longues files d’attente à toute heure (ils auront tous vu Squid Game) pour entrer et voir les machines inquiétantes de Yunchul Kim, qui avec son projet Gyre raisonne sur le non-humain et le matériel à travers ses “installations pataphysiques” (c’est ainsi qu’elles sont décrites). Le projet a en effet un certain attrait, mais il n’a que peu d’impact, peut-être parce qu’il y a maintenant des dizaines d’artistes qui créent des machines similaires. Gyre the ball. Note: 6
Uffe Isolotto imite Cattelan avec son centaure suspendu, un peu Novecento et un peu la dernière œuvre que l’artiste padouan a présentée à Milan, et le place à l’intérieur de tas de terre et d’objets éparpillés ici et là (apparemment ceux d’une hypothétique famille dont on ne connaît pas le destin) qui veulent évoquer la vie rurale danoise pour mélanger souvenirs et hyperréalisme, humain et transhumain, science-fiction et tradition. Mais pourquoi ? Des nerfs tendus, des chevaux suspendus. Note: 3 et demi
Lors de la Biennale 2019, nous avions décerné à l’Égypte la palme du pavillon le plus laid et cette fois encore, les Égyptiens travaillent d’arrache-pied pour se confirmer au niveau d’il y a trois ans. “La terre promise où le lait et le miel coulent à flots” dans une “guerre éternelle” de l’être humain “entre sa nature instinctive et intentionnelle”, disent-ils. Suspendus au plafond, cependant, nous voyons pratiquement des seins géants (ce qui justifie évidemment le lait qui coule à flots) où des vidéos sont projetées simultanément. Videoettes. Note: 3
Le pays balte loue l’ancien pavillon des Pays-Bas et se présente bien lors de son premier rendez-vous avec les Jardins: Orchidelirium est une façon très intéressante de parler du colonialisme, sous l’angle de l’exploitation écologique. À l’intérieur du pavillon, il y a aussi des histoires oubliées. Au centre, l’héliogravure fait jaillir des rubans. La botanique mécanique. Note: 7
Close Watch est l’installation vidéo de Pilvi Takala, qui apporte son expérience d’agent de sécurité à Venise pour parler de sécurité et de contrôle. Il s’agit pratiquement d’un film, dont le contenu est plutôt ennuyeux et un peu faible. La regarder sur un banc, dans un environnement exigu, avec des gens qui entrent et sortent en permanence, n’est pas vraiment idéal (et nous nous méfions déjà suffisamment des œuvres vidéo). Nous jurons que nous le reverrons un jour. Note: 5
Connaissez-vous le musée national du cinéma de Turin ? Les salles où sont reconstitués les environnements des différents genres cinématographiques ? Zineb Sedira a fait la même chose, mais avec le cinéma franco-algérien des années 1960. Le résultat est une immersion totale (il y a aussi beaucoup de vrai cinéma dans la dernière salle), du plus bel effet. Et devant le bar, en entrant, on peut même voir un tango danser. Biennale Cinéma. Vote: 7 et demi
Maria Eichhorn frotte les murs du pavillon allemand et colle quelques phrases de son cru ici et là pour “mettre l’accent sur l’histoire du pavillon allemand”, selon la présentation. En Italie, il y a des milliers de bâtiments qui font ressortir leur histoire ; ce sont les “non groupés”, comme on dit. Minimum syndical. Note: 3
Black Star, en plus d’être le dernier album de David Bowie, est aussi le nom du projet de ce pays africain, qui entend faire référence à l’étoile qui figure au centre du drapeau ghanéen. À l’intérieur, des installations et des peintures de trois artistes, Na Chainkua Reindorf, Diego Araúja et Afroscope. Scénique, mais pas grand-chose: on regrette le pavillon du Ghana à la dernière Biennale, qui faisait partie des meilleures choses. Des étoiles en chute libre. Vote: 5
Une très longue file d’attente ici aussi pour entrer voir quatre miroirs sur lesquels sont projetées des phrases au laser à l’intérieur d’une salle obscure. Ces phrases, explique le collectif Dumb Type qui a conçu l’ensemble (on se demande pourquoi il a fallu plusieurs cerveaux pour en arriver là), sont tirées d’un manuel de géographie des années 1950 et “posent des questions simples mais universelles”. Le tout en dialogue avec l’espace vide au centre de la salle. Si vous imprimiez un flyer, vous le feriez plus vite. Note: 2
Un hommage intéressant aux chanteuses noires britanniques: c’est le projet de Sonia Boyce. On entre et on entend chanter de tous côtés, sur les murs des figures géométriques et des images qui donnent une atmosphère et semblent presque traduire ce que chantent les artistes sur les écrans. Musique noire. Note: 7 et demi
Perpetual motion de Sigurður Guðjónsson est une vidéo dans laquelle un “flux d’énergie” traverse en permanence les concepts d’espace, d’énergie et de temps. Fabrizio Plessi fait les mêmes choses depuis des années (en fait, il les fait mieux, et il est l’original) et pourtant cela fait un moment que nous ne l’avons pas vu à la Biennale. Pour la prochaine édition, il sera proposé de le déguiser en Viking. Et puis, Perpétuel: de toute façon, ils enlèveront la vidéo en novembre. Perpétuel pour une durée limitée. Vote: 3
Gian Maria Tosatti nous emmène à l’intérieur d’une usine. Pour ceux qui ont un peu de mémoire, cela rappelle beaucoup certains projets de Mike Nelson, de The Coral Reef au pavillon de la Grande-Bretagne à la Biennale 2011. Là, il parlait de mémoire historique, ici d’“histoire de la nuit” et de “destin des comètes” pour donner au public une allégorie du miracle économique italien, de l’essor au déclin puis aux comètes finales (ou aux lucioles ? qui ne sont d’ailleurs pas dans la mer). Pour l’âme poétique de notre réalisateur, la machine à coudre Singer lui rappelait celle qu’utilisait son arrière-grand-mère couturière. Pour le reste de l’équipe, plus prosaïquement, une installation de Kounellis, également constituée de machines à coudre. Bref, en matière d’originalité, il y aurait beaucoup à dire. Mais l’attraction de Tosatti est parfaite pour la Biennale de Luna Park. Et il faut reconnaître que le manège est évocateur et d’un grand impact. Métal industriel. Note: 6 et demi
Jakup Ferri présente un environnement débordant de broderies, de peintures et d’art brut, comme s’il pleuvait, comme s’il n’y en avait pas assez à l’exposition internationale. Quoi qu’il en soit, après l’obscurité qui règne en Arabie saoudite et en Argentine, un peu de couleur ne fait pas de mal. A l’intérieur à l’extérieur. Note: 4 et demi
En arrivant au pavillon, on a l’impression d’entrer dans une petite boutique de bibelots: ce sont les céramiques du duo Skuja Braden (Inguna Skuja et Melissa D. Braden), toutes disposées sur des tables et des étagères. L’installation, disent-elles, “explore les zones mentales, physiques et spirituelles de la maison des artistes”. Sur les vases sont représentés des personnages trompettant de tous côtés et dans toutes les poses, et sur la table centrale se dresse un lustre de phallus qui semblent pleuvoir sur le public à tout moment. Nous sommes prêts à tout pour être invités à dîner chez eux. Nous leur accordons une généreuse suffisance parce que c’est drôle, mais surtout parce que c’est l’un des rares moments où l’on voit des céramiques à la Biennale. Des coqs fous. Vote: 6 et demi
C’est le projet d’une gloire artistique locale, Tina Gillen, qui crée un environnement avec des peintures et des installations qui font référence au thème de la vie, l’un de ses chevaux de bataille, mais aussi au paysage. Les peintures sont de taille monumentale, elles se caractérisent par leur approche géométrique et minimaliste, et le dialogue avec l’installation en bois est réussi. Le dialogue avec l’installation en bois est réussi. C’est le contenu qui est peut-être un peu flou lorsqu’il est lu en relation avec les Halles d’armes, comme Gillen veut le faire. L’œuvre, cependant, tient la route. Beach House. Noté 7 et demi
Le pavillon de Malte est peut-être le plus singulier: le commissariat est confié à l’étrange couple formé par un caravagiste reconnu, Keith Sciberras, et un contemporain, Jeffrey Uslip, pour donner vie à un singulier hommage au Caravage imaginé par Arcangelo Sassolino et deux artistes maltais, Giuseppe Schembri Bonaci et Brian Schembri. La Décapitation du Baptiste, tableau de Merisi conservé dans la cathédrale de La Valette, sa seule œuvre signée, est évoquée par une installation où des gouttes d’acier fondu tombent dans des bassins d’eau faisant allusion à des éléments de la Décapitation. La lumière caravagesque est là, l’installation est puissante, mais le lien avec le Caravage a échappé à beaucoup (la réévocation de l’œuvre est pourtant avant tout un fait mental, une idée à expérimenter, et c’est peut-être ainsi qu’il faut lire l’installation). Le Caravage à la Biennale. Note: 6 et demi
Si vous voulez savoir comment le genre non binaire est identifié à Samoa, visitez le pavillon de la Nouvelle-Zélande où Yuki Kihara présente une série de photographies de fa’afine (qui signifie “comme une femme”), un terme utilisé pour identifier les personnes non binaires. L’idée est aussi de décoloniser Gauguin, en quelque sorte. Mais Paradise Camp, avec ces images saturées jusqu’à l’improbable, nous a plutôt semblé être un album photo d’un voyage dans le Pacifique. Village de vacances. Note: 4
Pour l’occasion, le Pavillon des pays nordiques est devenu le Pavillon Sami, exposant des œuvres de Pauliina Feodoroff, Máret Ánne Sara et Anders Sunna représentant le Sápmi, la patrie des Sami, le dernier peuple autochtone d’Europe. Entre peinture, sculpture et installations olfactives, l’amalgame est excellent. Mention spéciale pour le jeune peintre Anders Sunna qui, à notre avis, est la révélation de cette Biennale pour ses peintures efficaces, politiquement connotées et fortes. Une manière différente et non conventionnelle de parler de décolonisation. Beaucoup de Sami. Vote: 9
Un voyage dans l’histoire du Pérou des années 1980, à l’époque du Sendero Luminoso, avec Herbert Rodriguez qui réunit dans une installation ses œuvres des années 1980, lorsqu’il participait activement aux affrontements. Un voyage intéressant dans une histoire peu connue sous nos latitudes. Quelques doutes sur la disposition des œuvres et la présentation au public. L’anarchie au Pérou. Note: 6 et demi.
L’artiste polonaise Malgorzata Mirga-Tas réinterprète les fresques du Palazzo Schifanoia de Ferrare dans un style romain. Il est curieux que la Biennale qui veut dépasser le soi-disant cliché de la Renaissance de l’homme qui est la mesure de toutes choses présente l’œuvre de la Renaissance qui le réfute. Pour le reste, l’art outsider habituel qui amusera certainement les connaisseurs de l’art du 15e siècle. Gitan Del Cossa. Vote: 5
Nous avons la mer à trois kilomètres de notre bureau et nous voyons donc l’installation de Vladimir Nikoli&cacute pratiquement tous les jours, mais nous comprenons l’enthousiasme qu’elle peut susciter dans un pays enclavé. Il y a deux vidéos gigantesques, l’une projetant des images de la mer et l’autre montrant l’artiste nageant dans la piscine. A noter qu’il a fallu trois ans de travail à l’artiste pour en arriver à penser ainsi la valeur de l’eau. Goût du sel. Note: 3
Si vous n’avez pas encore assez sali vos chaussures en vous promenant dans les jardins et les extérieurs de l’Arsenale, le pavillon de la Slovénie vous donne le coup de grâce: il y a du sable sur le sol, mais pas le sable à gros grains non plus. C’est du sable fin, à la romagnole, qui s’infiltre dans vos chaussures comme un plaisir. Mettez les pieds en l’air. Mais le pourquoi de cette idée nous échappe. Dommage, car Marko Jakše, avec son surréalisme déroutant, est l’un des artistes les plus appréciables de cette Biennale et ses peintures attirent et fascinent. Tropicana Beach. Note: 7 et demi
Ignasi Aballí modifie les cubages du pavillon espagnol pour “corriger” le bâtiment, légèrement désaxé par rapport à ses voisins, la Belgique et l’ancienne Hollande (aujourd’hui Estonie). Il n’y a rien à l’intérieur, nous dit-on. Outre la lumière qui entre par les fenêtres et interagit avec les murs blancs, il s’agit pour Aballí d’une œuvre d’art. Notre Luca Rossi, qui nous martèle sur les réseaux sociaux depuis des années avec le même concept, sera ravi ; il pourra dire qu’il a un épigone ibérique. Le géomètre est prêt ? Vote: 3
Nous connaissons tous Simone Leigh et les États-Unis se confirment comme l’un des pavillons les plus qualitatifs. Après les dernières et excellentes éditions (mémorable Mark Bradford en 2017) voici les femmes noires de Simone Leigh qui réfléchissent sur le corps féminin, la diaspora africaine, les Afro-Américains, le tout avec des œuvres monumentales en bronze et en céramique. L’extérieur est également transformé. Un excellent travail. Black Power. Vote: 8
L’Afrique du Sud veut nous faire réfléchir sur la façon dont la pandémie peut produire des opportunités en présentant des œuvres d’artistes qui ont travaillé pendant la pandémie (le même argument peut donc être étendu à la quasi-totalité de la Biennale). Trois artistes, Roger Ballen, Lebohang Kganye et Phumulani Ntuli, entre photographie et installations. Le pavillon veut guider le public dans un “processus d’auto-découverte”, mais découvrir ce que les œuvres veulent nous dire serait déjà en soi un excellent résultat. Pandemonium. Note: 4
Dès l’entrée, des tas d’ordures éparpillés un peu partout et on se demande si on a pris la bonne direction. Ensuite, les mêmes choses mais baignées dans une lumière orangée et enfin un environnement sombre. Ces énormes troncs en bois sont des sculptures inspirées de la statuaire populaire (ce sera le cas), et les changements de lumière imaginés par l’artiste Latifa Echakhch sont destinés à nous faire “voir” la musique du percussionniste Alexandre Babel, l’un des deux commissaires de l’exposition. Montrer la musique est l’une des prouesses les plus difficiles à réaliser pour un artiste. Notes sur le sol. Note: 4
Avec la Belgique, nous nous trouvons dans le pavillon le plus lyrique de la Biennale. Füsun Onur, artiste expérimenté, nous raconte l’histoire d’un voyage d’Istanbul à Venise avec ses petits personnages en fil de fer, comme ceux que nous fabriquions dans notre enfance avec une cage à vin mousseux. Une des œuvres les plus délicates de la Biennale de Venise. Minimalisme et poésie. Note: 8 et demi.
La fontaine de Pavlo Makov est un projet sur lequel l’artiste ukrainien travaille depuis plusieurs années, symbolisant le paradoxe, lit-on dans la présentation, de la “rivière qui se jette dans une autre, mais toutes deux s’assèchent”. L’œuvre fonctionne, dommage qu’elle soit installée dans ce qui est pratiquement une zone de transit et que les lumières provenant du pavillon du Kosovo voisin en atténuent quelque peu la charge. D’ailleurs, soyons réalistes: Makov (photo de gauche) a travaillé sur ce projet à Kharkiv sous les bombes, les conservateurs ont conduit les pièces de la fontaine à Venise du mieux qu’ils ont pu et l’œuvre est maintenant là. Applaudissons cette grande équipe qui, malgré tout, a réussi à être là. Courage et respect. Note: 7 et demi
Le pavillon hongrois apporte à Venise les œuvres de Zsófia Keresztes, qui cite Schopenhauer et crée une exposition en quatre sections (qui, pour être honnête, se ressemblent toutes un peu) avec de grandes sculptures couvertes de mosaïques et attachées les unes aux autres par des chaînes rampant dans tout le pavillon. Elles sont censées être des fragments de corps qui tentent d’“atteindre leur forme finale”. Un voyage onirique qui s’éternise un peu. Des fragments de serpents. Note: 5 et demi.
Gerardo Goldwasser aborde le thème de la perception de soi en se référant à l’industrie de la mode, qui tend à réprimer ce “moi” dans une certaine mesure. Nous entrons ensuite dans une boutique de tailleur très particulière où tout est identique, pareil, noir. Le tailleur avec un mètre sur les épaules, debout devant l’installation principale, est sympathique. Sartoria portami via. Note: 5 et demi.
À la fin de la Biennale, l’Ouzbékistan comptera le nombre de personnes qui, après être entrées par l’entrée principale, ont trébuché dès qu’elles se sont retrouvées sur le sol réfléchissant. L’œuvre est une installation de Charlie Tapp/Abror Zufarov et CCA Lab qui se présente comme une “réflexion” (à ce stade, nous soupçonnons les Ouzbeks d’avoir pris le terme au pied de la lettre) sur le premier texte scientifique dans lequel l’algèbre devient une discipline à part entière (il s’agit de l’œuvre d’un scientifique né en Ouzbékistan, Muhammad ibn Musa al-Khwarizmii). Le lien entre le traité et les buissons volants n’est pas clair. Le public va généralement voir l’Ouzbékistan pour passer le temps dans la file d’attente du pavillon italien. Trouvez quelqu’un pour tenir votre place. Réflexion déprimée. Note: 4
Quatre artistes, Palmira Correa, César Vázquez, Mila Quast, Jorge Recio, suivent l’un des thèmes principaux de l’exposition, celui du corps, décliné sur quatre niveaux: corps comme métaphore de la vie, corps social, corps comme maison, corps comme microcosme. Qui, cependant, se mélangent un peu à l’intérieur du pavillon. Vidéo, peinture, photographies de dessins d’enfants, il y a un peu de tout, peut-être qu’avec moins d’éléments le discours aurait mieux tenu et le sentiment de faiblesse du projet moins évident. C’est mon corps qui change. Note: 5 et demi
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