Dans la célèbre scène finale du film Fantozzi va in pensione (Fantozzi prend sa retraite), le comptable le plus célèbre d’Italie, retraité mais nostalgique de ses années de travail et désireux de retrouver son ancien quotidien, conclut un pacte avec le Méga-Directeur, le Duc Comte Francesco Maria Barambani: Fantozzi est réintégré dans l’entreprise du Méga-Directeur en échange, toutefois, de sa pension de retraite. Incrédule, Fantozzi demande au Méga-Directeur s’il devra payer pour travailler: la réponse du Méga-Directeur est affirmative, mais malgré cela, pour revenir à son passé, Fantozzi accepte la demande absurde.
Et bien, en 2014, vingt-six ans plus tard, ce qui semblait être une hyperbole fantozzienne classique, qui n’aurait jamais eu lieu, est devenu une triste réalité: et nous ne parlons pas de petites entreprises provinciales qui, peut-être, font passer des emplois mal payés ou sans aucun salaire pour de la formation, faisant ainsi peser les charges de ce que l’emploi implique (moyens de transport, déjeuners, etc.) sur les malheureuses nouvelles recrues en service. Il s’agit d’une institution publique, à savoir le ministère de la culture et du tourisme. Le 7 juillet, le MiBACT a publié sur sa page Facebook un message informant le public de l’“Avis public pour la soumission de propositions d’organisation d’événements culturels dans le cadre de l’événement Notti al Museo”. Le lien dans le post a été supprimé, mais l’avis du MiBACT peut toujours être trouvé sur le web, par exemple à ce lien.
En résumé, MiBACT recherche des “personnes physiques et morales qui ont l’intention d’organiser des événements culturels gratuits pour le ministère, à l’exclusion des partis et des organisations politiques”. Tous ces événements auront lieu tous les vendredis du mois et coïncideront avec les ouvertures nocturnes des musées prévues par le décret sur la culture de Franceschini. En substance, le ministère recherche donc des travailleurs qui se mettront gratuitement à disposition pour organiser des événements (couvrant, par exemple, comme on peut le lire dans l’annonce, les domaines suivants: “musique, théâtre, danse, littérature”) dans les musées les jours où ils sont ouverts en soirée. Mais ce n’est pas tout: les travailleurs doivent déclarer “être en possession d’une police d’assurance responsabilité civile adéquate pour les dommages causés aux personnes et aux choses” et s’engager à “respecter toutes les réglementations relatives à l’organisation d’événements, d’activités culturelles, de spectacles se déroulant dans des lieux publics et/ou ouverts au public”. Ce qui signifie que les travailleurs, en plus de travailler gratuitement, doivent également payer leur propre assurance et leur SIAE. Donc, comme dans le film de Fantozzi, ils doivent payer pour travailler.
À vrai dire, le ministère avait déjà tenté l’expérience l’année dernière, à l’occasion de l’événement Une nuit au musée, avec une annonce très similaire sur laquelle, toutefois, la discussion avait été brève et avait impliqué peu de monde, notamment parce que l’annonce avait eu une durée plus courte (douze jours). Mais aujourd’hui, l’indignation touche une grande partie du réseau et vient surtout de la base. Et nous ne pouvons que nous associer à cette indignation. En effet, nous estimons que la proposition du ministère est indigne, choquante et dangereuse.
Elle est indigne parce que l’État devrait être le premier à reconnaître la dignité des travailleurs, qui est inscrite dans la Constitution: en effet, l’article 36 dit que “le travailleur a droit à une rémunération proportionnelle à la quantité et à la qualité de son travail et en tout cas suffisante pour lui assurer ainsi qu’à sa famille une existence libre et digne”. Il est donc indigne qu’une institution de l’Etat, c’est-à-dire un de ses ministères, méconnaisse un principe constitutionnel très élevé.
Elle est choquante parce que les travailleurs culturels sont considérés comme des amateurs qui peuvent se permettre de travailler gratuitement. Or, puisqu’ils travaillent, ils ont le droit sacro-saint de voir reconnu leur professionnalisme qui, dans la plupart des cas, a mûri au terme d’études exigeantes et de grands sacrifices pour obtenir une spécialisation: faire travailler gratuitement ces personnes qualifiées, c’est les insulter, insulter leurs familles qui ont fait des sacrifices pour qu’ils obtiennent qualification et professionnalisme, insulter leurs professeurs qui ont veillé à ce qu’ils atteignent leurs objectifs, insulter la culture dans son ensemble, car si l’on veut faire travailler gratuitement les travailleurs de la culture, cela signifie que les rédacteurs de cette communication n’ont pas à cœur le sort de la culture elle-même.
Elleest dangereuse parce qu’elle crée un précédent et parce qu’elle offre aux particuliers, qui se complaisent déjà souvent dans des situations à la limite de la légalité et du non-respect des droits des travailleurs, une justification retentissante: “si l’État ne paie pas ceux qui travaillent pour lui, pourquoi moi, particulier, ne pourrais-je pas en faire autant”?
Nous espérons donc que cet appel d’offres restera lettre morte et que l’indignation continuera à circuler jusqu’à ce que le ministère soit contraint de le retirer. Et à ceux qui envisagent d’y participer, nous disons que travailler gratuitement ne fait pas que du mal à soi-même, mais aussi beaucoup de mal aux autres. Pour les raisons susmentionnées.
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