“ Je suis devenu peintre parce que je voulais élever la peinture pour qu’elle soit aussi poignante que la musique et la poésie ” : ainsi s’exprimait Mark Rothko ( Markus Rothkowitz ; Daugavpils, 1903 - New York, 1970), l’un des plus grands représentants de l’expressionnisme abstrait et l’un des artistes les plus influents du XXe siècle. Artiste peu exposé, l’exposition que lui consacre la Fondation Louis Vuitton à Paris du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024 est donc une occasion particulière. Intitulée simplement Mark Rothko, elle est la première rétrospective en France sur l’artiste depuis celle du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1999. Elle rassemble quelque 115 œuvres provenant de grandes collections institutionnelles et privées internationales, dont la National Gallery of Art de Washington, la Tate Gallery de Londres et la famille de l’artiste.
Répartie dans les espaces de la Fondation et suivant un parcours chronologique, l’exposition, dont les commissaires sont Suzanne Pagé et Christopher Rothko avec François Michaud, retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste, depuis ses premières peintures figuratives jusqu’à l’abstraction qui définit son œuvre aujourd’hui. L’exposition s’ouvre sur des scènes intimistes et des paysages urbains (comme les scènes underground de New York) qui dominent la production de Rothko dans les années 1930, avant de laisser place à un répertoire inspiré des mythes antiques et du surréalisme à travers lequel s’exprime la dimension tragique de la condition humaine pendant la guerre.
À partir de 1946, Rothko prend un tournant décisif vers l’abstraction, dont la première phase est celle des Multiformes, œuvres dans lesquelles des masses de couleurs suspendues tendent à s’équilibrer. Progressivement, leur nombre diminue et l’organisation spatiale de sa peinture évolue rapidement vers ses œuvres dites “classiques” des années 1950, les plus célèbres, dans lesquelles des formes rectangulaires se superposent selon un rythme binaire ou ternaire, caractérisé par des tons de jaune, de rouge, d’ocre, d’orange, mais aussi de bleu, de blanc et d’autres couleurs.
En 1958, Rothko reçoit une commande pour une série de peintures murales destinées au restaurant Four Seasons conçu par Philip Johnson pour le Seagram Building, dont Ludwig Mies van der Rohe supervise la construction à New York. Rothko refuse finalement la commande et conserve l’ensemble de la série. Onze ans plus tard, en 1969, l’artiste fait don à la Tate Gallery de neuf de ces tableaux, qui se distinguent de leurs prédécesseurs par leurs teintes rouges intenses et forment une salle exclusivement consacrée à son œuvre au sein des collections. Cette série est exceptionnellement présentée dans l’exposition.
Toujours en 1960, la Phillips Collection consacre une salle permanente au peintre, la première “Rothko Room”, conçue en étroite collaboration avec lui, qui est également présentée à l’exposition de la Fondation Louis Vuitton. L’année suivante, le MoMA organise la première rétrospective de son œuvre, qui visitera plusieurs villes européennes (Londres, Bâle, Amsterdam, Bruxelles, Rome, Paris). Au cours des années 1960, l’artiste reçoit de nouvelles commandes, dont la principale est la chapelle commandée par John et Dominique de Menil à Houston, inaugurée en 1971 sous le nom de Rothko Chapel.
Bien que Rothko privilégie les tons plus sombres et les contrastes atténués à partir de la fin des années 1950, l’artiste n’a jamais totalement abandonné sa palette de couleurs vives, comme en témoignent plusieurs tableaux de 1967 et la toute dernière peinture rouge inachevée qui se trouve dans son atelier. Même la série Black and Grey de 1969-1970 ne peut donner lieu à une interprétation simpliste de l’œuvre associant le gris et le noir à la dépression et au suicide. Ces œuvres sont réunies dans la plus haute salle du bâtiment de Frank Gehry à côté des grandes figures d’Alberto Giacometti, créant un environnement proche de celui que Rothko avait imaginé en réponse à une commande de l’UNESCO restée sans suite.
Pour plus d’informations, visitez le site de la Fondation Louis Vuitton.
Une grande exposition sur Mark Rothko à Paris avec plus de 115 œuvres provenant de grands musées |
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