Castel Caldes, dans la province de Trente, accueille jusqu’au 1er novembre (ouverture le 21 juillet dernier) une exposition consacrée à une collection de gravures de Rembrandt (Rembrandt van Rijn ; Leyde, 1606 - Amsterdam, 1669), provenant de la collection Lazzari Turco Menz, donnée en 1924 à la mairie de Trente, et conservée au château du Buonconsiglio.
Sur la quarantaine de feuilles de la collection du musée liées au maître hollandais, seize exemplaires sont tirés des planches originales de Rembrandt et possèdent des papiers filigranés qui confirment leur authenticité et leur datation, comme La mort de la Vierge ou L’autoportrait de 1633.
L’exposition vise ainsi à approfondir la connaissance, la notoriété, la diffusion mais aussi la fortune de l’illustre maître hollandais, dont la brillante puissance expressive a laissé des traces indélébiles et profondes dans l’histoire de l’art. Très beau, sculpté avec goût et fait de bonne manière" : c’est ainsi que Guercino, en 1660, décrit avec enthousiasme et admiration les gravures du “grand virtuose” Rembrandt, exprimant un jugement qui sera partagé par des générations d’artistes, de Giovanni Benedetto Castiglione à Stefano della Bella, Piazzetta et Piranesi, et qui alimentera une extraordinaire passion de collectionneur, dont la collection Lazzari Turco Menz, l’un des épisodes les plus éloquents du collectionnisme privé, est sans aucun doute la confirmation.
Constituée par Karl Paul von Menz (Bolzano, 1778 - Milan, 1847), membre d’une célèbre famille bolzanoise à l’origine de l’animation musicale de la ville de Bolzano à la fin du XVIIIe siècle, la collection de gravures, héritée ensuite par Simone Turco Turcati (Trente, 1803 - 1861), est arrivée au Castello del Buonca, où elle est conservée. arrivée au château du Buonconsiglio en 1924, “réunie dans divers coffrets ou abris en carton”, grâce à la disposition testamentaire du musicien Raffaello Lazzari (Modène, 1845 - Trente, 1924), époux de Giulia Turco Turcati (Trente, 1848 - 1912), fille de Simone et arrière-petite-fille de Menz lui-même.
Composée d’un peu plus de mille feuilles, la collection comprend, outre les estampes liées au nom de Rembrandt, exposées ici, une riche sélection d’œuvres d’artistes flamands-néerlandais, allemands, français, espagnols et anglais, dont les noms les plus récurrents sont ceux de Sadeler, Cort, Bloemaert, Bolswert, Vorsterman, Lucas van Leyden, Aldegrever, Dürer, Callot, Mellan et Audran.
L’exposition se concentre sur quelques-uns des grands thèmes privilégiés par Rembrandt, notamment les portraits, dans lesquels son étude intense et passionnée de l’âme humaine se reflète dans un style graphique très original exécuté, selon le commentaire de Filippo Baldinucci, avec “certaines frises et frises, et des traits irréguliers et sans contours, mais avec un clair-obscur profond et puissant” (1681-1728).
Un signe fantaisiste, délié et rapide, et des ombres fortes, caractérisent l’Autoportrait au chapeau et à l’écharpe autour du cou, tandis que l’Autoportrait à Saskia, qui rappelle dans sa mise en scène le Portrait de Raphaël, est une œuvre d’art.L’Autoportrait avec Saskia, qui rappelle le Portrait de Baldassar Castiglione de Raphaël, révèle le pouvoir évocateur de la leçon de Sanzio, dont Rembrandt connaissait l’œuvre grâce à une série d’estampes de traduction contenues dans les “livres de prestige” qui appartenaient à la collection personnelle du maître de Leyde.
Une atmosphère d’intimité chaleureuse et silencieuse se dégage également de l’eau-forte Trois têtes de femmes, dont l’une est endormie, datée de 1637, dans laquelle les douces nuances, associées à un hachurage subtil, presque esquissé, laissent imaginer une élaboration du sujet directement sur la plaque, comme un petit carnet sur lequel Rembrandt esquisse rapidement ses impressions, en saisissant la mutabilité des états émotionnels. Dans les feuilles consacrées aux histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament, l’artiste réussit à capturer l’essence dramatique des épisodes à travers de forts contrastes de clair-obscur, particulièrement évidents dans Le Christ et la Samaritaine (1634) ou dans Jésus chassant les marchands du Temple (1635) où l’histoire, comprimée dans une trame dense de lignes vigoureuses, est traversée par des faisceaux de lumière qui font irruption dans la scène avec un effet théâtral extraordinaire.
Dans la majestueuse mise en scène de la Mort de la Vierge (1639), inspirée de la gravure du même nom d’Albrecht Dürer, Rembrandt atteint l’un de ses sommets expressifs : la participation chorale des personnages, rassemblés autour du lit protégé par un énorme rideau, est décrite avec une étude minutieuse des sentiments, des émotions et de la douleur, soulignée par un signe graphique décisif et par le brusque éclat de lumière qui descend d’en haut, indiquant la solennité de l’événement, et avec cette manière particulière “toute faite de coups brouillés et répliqués, avec une grande force d’obscurité” (Filippo Baldinucci).
La section consacrée aux estampes de traduction dérivées des tableaux de Rembrandt, avec des œuvres de Bernard Picart, Ferdinand Landerer, Christian Gottfried Schultze, Georg Friedrich Schmidt et Johannes Pieter de Frey, témoigne de la grande fortune rencontrée par le maître et permet de faire un voyage fascinant à travers l’histoire de l’art graphique européen, en découvrant les secrets de cette technique artistique complexe qui, comme l’affirmait Francesco Milizia à la fin du XVIIIe siècle, “par le dessin et les traits esquissés et creusés sur des matériaux durs, imite les formes, les ombres et la lumière des objets visibles et peut en multiplier les empreintes par le biais de l’impression”.
L’entrée au château et à l’exposition est gratuite.
Pour plus d’informations, visitez le site officiel de Trentino Cultura.
Photo : Rembrandt, La mort de la Vierge (1639)
Une exposition à Trente illustre l'œuvre graphique de Rembrandt à travers une collection du Trentin |
Avertissement : la traduction en français de l'article original italien a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.