Neuf mois pour présenter au public italien l’art d’un important artiste américain, Robert Breer (Détroit, 1926 - Tucson, 2011) : l’exposition intitulée Time Out (à la Fondazione Antonio Dalle Nogare de Bolzano) est programmée du 12 septembre 2020 au 5 juin 2021 et retrace les soixante ans de carrière de Breer en réunissant, pour la première fois en Italie, une large sélection de peintures, de films expérimentaux et de sculptures que l’artiste a réalisés depuis le début des années 1950 jusqu’en 2011, année de sa mort.
Pionnier des techniques d’animation, Robert Breer a été l’un des fondateurs de l’avant-garde américaine et est aujourd’hui considéré comme l’un des auteurs les plus novateurs du cinéma expérimental. Tout au long de sa carrière, l’artiste a évité les étiquettes et s’est concentré sur une recherche libre mais cohérente, expérimentant diverses formes, de la peinture abstraite au cinéma structurel, de Fluxus au Pop et au Minimalisme, sans jamais se rattacher définitivement à l’un de ces mouvements.
L’exposition, organisée par Vincenzo De Bellis et Micola Brambilla, sélectionne plus de soixante œuvres pour explorer les principaux thèmes qui traversent l’art de Robert Breer, en commençant par sa pratique picturale, en passant par sa pratique cinématographique, puis en laissant la place à une large sélection de dessins et de sculptures, explorant l’approche formelle et conceptuelle à laquelle Robert Breer est confronté depuis plus de soixante ans. Fils d’un ingénieur de la Chrysler Corporation, Breer a d’abord suivi des études d’ingénieur, avant de s’inscrire à l’école d’art de l’université de Stanford (Californie), dont il a été l’un des premiers étudiants. Il a passé les années 1950 à Paris, où il a développé une géométrie visuelle inspirée du néo-plasticisme de Piet Mondrian (Amersfoort, 1872 - New York 1944), mais à la fois innovante et orientée vers l’idée d’un “espace élastique”. Les tableaux exposés, dont Time Out (1953), qui donne son titre à l’exposition, Three Stage Elevator (1955) et Composition aux trois lignes (1950), révèlent une interprétation de l’abstraction qui s’éloigne de la pureté formelle de Mondrian au profit d’éléments irréguliers et de lignes fluctuantes qui évoquent le mouvement.
Peu après ses débuts de peintre, Breer élabore, à partir de son premier film From Phases I (1952), l’idée d’un cinéma constitué d’une séquence d’images multiples, sans rapport les unes avec les autres, qui est une conséquence directe de l’idée de mouvement présente dans ses peintures. En expérimentant diverses techniques d’animation, dont les flipbooks (cinq d’entre eux sont présentés dans l’exposition), Breer a réalisé son désir de donner de la physicalité au mouvement afin qu’il soit vécu en temps réel par le spectateur. Dans des films tels que Recreation (1956), A Man and His Dog Out for Air (1957), 69 (1968), Fuji (1974) et Swiss Army Knife With Rats and Pigeons (1980), le spectateur est bombardé par des oscillations de lignes, de couleurs, de lettres, de formes abstraites et d’images qui sautent et clignotent, apparaissent et disparaissent, créant ce que Breer appelait “un assaut sur la rétine” [“assault and battery on the retina”].
Avec l’aide initiale de Jean Tinguely (Fribourg, 1925 - Berne, 1991), Breer a commencé à réaliser une série d’“objets pré-cinématographiques” dans les années 1950. Il expose d’abord à Paris, puis à New York dans les années 1960, les Mutoscopes [Mutoscopes]. Ces appareils cinématographiques rudimentaires présentent une séquence d’images individuelles disposées sur un rouleau et, à la vitesse souhaitée, montrent au spectateur la phénoménologie du mouvement telle qu’elle se révèle dans son origine et son développement. À partir des années 1960, Breer entreprend la réalisation d’une autre œuvre importante, les Floats, des sculptures de tailles, de matériaux et de formes différents qui, comme l’indique le titre de la série, flottent dans l’espace : elles sont la représentation tridimensionnelle des formes abstraites et anti-narratives qui caractérisent ses recherches picturales et surtout cinématographiques antérieures. Ces formes simples, qui semblent faire ironiquement référence au minimalisme, se déplacent librement dans l’espace à une vitesse presque imperceptible et changent de trajectoire en cas de collision. Leur environnement est continuellement mis à jour et modifié au fur et à mesure que les formes se heurtent et changent de direction. Des œuvres telles que Switz (1965), Borne (1967), Porcupine (1967), Float (1970) et Tambour (1972) entourent le spectateur, comme si elles étaient des présences animées et, révélant progressivement leur mouvement, agissent sur la perception de l’instant et la présence de notre corps dans l’espace physique qui nous entoure.
Enfin, une sélection de nombreux dessins retrace l’étude attentive et minutieuse que l’artiste consacre à la composition et à la création d’un système d’associations dans la phase qui précède la réalisation des films et des sculptures. Les dessins offrent ainsi au spectateur la possibilité d’explorer toutes les interactions possibles entre les formes et les couleurs et de s’arrêter pour observer les détails qui, dans les films, s’enchaînent trop rapidement pour être saisis.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site de la Fondation Dalle Nogare.
Une exposition à Bolzano présente l'avant-garde de Robert Breer sur 60 ans de carrière |
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