Se souvenir et raconter Auschwitz : l'exposition expérientielle du Studio Azzurro avec des lycéens romains

À la suite d’un voyage du souvenir à Auschwitz, l’épicentre de la Shoah qui a secoué le XXe siècle, un groupe d’étudiants et d’étudiantes de lycées romains a commencé à imaginer une manière différente de se souvenir de ces terribles événements. La rencontre de ces garçons et filles avec Studio Azzurro, un collectif d’artistes italiens explorant le langage des nouveaux médias, a donné naissance à Witnesses of Witnesses. Se souvenir et raconter Auschwitz, la première exposition expérientielle conçue par des étudiants dans un espace institutionnel de la capitale (le Palazzo delle Esposizioni), à vivre comme une invitation à un voyage physique et mental pour garder vivante la mémoire de l’histoire.

Le parcours de l’exposition nous guide dans cette expérience, créant un lien entre les témoins et les générations futures.
Des groupes de personnes, des familles d’origine juive encore unies, nous observent depuis une grande mosaïque de photographies à l’entrée de l’exposition. Un espace confiné, dans lequel le visiteur est invité à pénétrer, évoque le wagon de la déportation. Les portes se ferment. Dans l’obscurité, les voix de Mussolini et d’Hitler, les chants exaltés de la foule, le rythme pressant du train.

Les portes s’ouvrent à nouveau, d’autres visages nous observent, ceux de ceux qui ont déjà franchi le seuil des camps d’extermination. Une projection montre la structure du camp d’Auschwitz, où ont été déportés non seulement des Juifs, mais aussi des prisonniers politiques, des opposants, des Sinti, des Roms, des homosexuels. Les grands murs de portraits cachent les histoires enfermées dans les camps et dans les méandres de la mémoire de ceux qui ont vu et vécu. De grands visages de déportés nous regardent, nous interrogent, nous demandent de nous souvenir et de raconter. En tendant l’oreille, nous entendons les voix et les histoires des survivants, de ceux qui ont pris sur eux de nous raconter aujourd’hui. Ils sont quelques-uns des témoins qui sont retournés à Auschwitz pour accompagner les plus jeunes. Ce sont ceux qui veulent confier leur mémoire à de nouveaux témoins.

Trois écrans accueillent les visages des étudiants qui ont conçu et voulu ce parcours et qui, par leurs récits, amorcent cette forme de mémoire nouvelle et pourtant si première. Le parcours se poursuit avec trois études approfondies. L’une consacrée à la conception de la “machine d’extermination” et à la planification des expériences scientifiques. L’une sur le babillage linguistique, la “Lagersprache”, la langue utilisée pour survivre dans un endroit où ne pas se comprendre pouvait signifier être fusillé instantanément. Un à la tentative de récupération des innombrables identités enregistrées sous forme de numéros de série. Dans cette salle, c’est au visiteur, en s’approchant des moniteurs, de retrouver l’identité perdue des prisonniers.

L’exposition est ouverte du 26 janvier au 31 mars. L’entrée est gratuite le 27 janvier à l’occasion de la journée du souvenir.
Pour plus d’informations, visitez le site officiel du Palazzo delle Esposizioni.

Se souvenir et raconter Auschwitz : l'exposition expérientielle du Studio Azzurro avec des lycéens romains

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