Raphaël et Florence : une exposition dans la capitale toscane qui retrace la période florentine


Du 31 octobre au 31 décembre 2020, le Palazzo Vecchio de Florence accueille l'exposition "Raphaël et Florence", qui retrace la période florentine de l'artiste d'Urbino.

LePalazzo Vecchio de Florence accueille, du 31 octobre au 31 décembre 2020, l’exposition Raffaello e Firenze (Raphaël et Florence), organisée par Valentina Zucchi et Sergio Risaliti, dans le cadre des célébrations du 500e anniversaire de la mort de Raphaël Sanzio (Urbino, 1483 - Rome, 1520). L’exposition se tient dans la Sala d’Arme du Palazzo Vecchio et se propose d’approfondir la période florentine de l’artiste, qui commence entre la fin de 1504 et le début de 1505, lorsque Raphaël s’installe dans la capitale toscane, et se termine en 1508, année au cours de laquelle l’artiste quitte Florence pour s’installer à Rome. Ce qui a attiré Raphaël en Toscane, c’est le climat florentin fervent du début du XVIe siècle.

En effet, Raphaël arrive à Florence dans des années de grande effervescence pour la ville, dans le but d’achever sa formation et d’obtenir d’importantes commandes. Pendant cette période d’environ quatre ans, l’Urbino entretient un dialogue fructueux avec les artistes de l’époque, notamment Fra Bartolomeo, Ridolfo del Ghirlandaio, Baccio d’Agnolo, Andrea Sansovino, le Sangallo, mais surtout avec Léonard et Michel-Ange : une expérience qui a ouvert la voie à d’importants changements dans son style, conditionnant la construction des personnages, les relations entre les figures, la représentation du mouvement, et amenant l’artiste à développer une plus grande attention aux valeurs atmosphériques et chromatiques. Le contact avec l’environnement florentin est également à l’origine de la maturation d’une structure compositionnelle plus ferme et plus synthétique, qui s’interpénètre avec le langage descriptif et tactile acquis au cours de ses années de formation, avec l’harmonie compositionnelle et une palette lumineuse, réalisant une extraordinaire synthèse entre l’image idéale et l’image réelle. C’est ce qu’a reconnu Giorgio Vasari, qui avouait : “Je ne me tairai pas non plus sur le fait que l’on sait qu’après son séjour à Florence, il a tellement varié et embelli la manière, après avoir vu beaucoup de choses et de la main d’excellents maîtres, qu’elle n’a plus rien à voir avec la première”.



L’exposition Raphaël s’articule autour du Portrait d’une jeune femme en buste, précieux dessin conservé au Palais des Beaux-Arts de Lille, datant des années florentines de Raphaël et exemple frappant du dialogue intense qu’il entretint avec les grands artistes qu’il rencontra dans la ville, au premier rang desquels Léonard. Il s’agit d’un prêt exceptionnel par lequel la Ville de Florence souhaite honorer le génie de Raphaël, en rappelant l’environnement artistique et culturel du début du XVIe siècle, lorsque Florence était “ l’école du monde ”. Autour de l’œuvre, projetée sur les murs de la Sala d’Arme, un récit multimédia permettra de retracer les années qui ont profondément influencé la formation de l’artiste d’Urbino, introduisant des changements significatifs dans son style. Le film immersif, conçu par Valentina Zucchi et Art Media Studio, illustre le réseau relationnel, politique et social, mais aussi artistique, tissé par Raphaël, en relatant les événements et en montrant les chefs-d’œuvre de cette période, tels que les portraits d’Agnolo Doni et de Maddalena Strozzi et la Madone du Cardellino, conservés à Florence dans les galeries des Offices.

Raphaël, Portrait d'une jeune femme en buste
Raphaël, Portrait d’une jeune femme en buste

"Cette exposition, entre réel et multimédia, rappelle le maire de Florence, Dario Nardella, nous rappelle précisément les origines et les transformations de l’art de Raphaël et le grand rôle de notre ville dans sa formation. Florence, au terme des célébrations du 500e anniversaire de la mort de l’artiste, explore cette facette de la figure de l’artiste et nous offre une exposition fortement suggestive et évocatrice, rendue unique par le prêt de France d’un dessin de ses années florentines". Pour sa part, Tommaso Sacchi, conseiller municipal chargé de la culture, déclare : “Une exposition qui est déjà un événement parce que penser et réaliser la culture à un moment de grande criticité pour le monde entier est vraiment un effort exceptionnel. Mais nous avons estimé qu’il était juste de ne pas négliger un artiste formidable qui a puisé son inspiration et affiné son style précisément dans notre ville”. Le Palazzo Vecchio, qui était déjà à l’époque une maison civile, revient donc pour l’accueillir et rappeler ses années florentines, dans un mélange de numérique et de réel qui rapprochera et intriguera de nouveaux publics".

“Le mythe de Raphaël a rapidement transcendé l’histoire”, explique Valentina Zucchi, conservatrice du projet et responsable de la médiation culturelle à MUS.E. “Cependant, il ne fait aucun doute que ses œuvres donnent à quiconque les observe, depuis cinq siècles, le vertige élevé et pur de la rencontre avec l’art. L’hommage que la ville de Florence consacre à Raphaël à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort, en se référant en particulier aux années où l’artiste s’est installé dans la ville, se présente comme une occasion précieuse non seulement pour la ville de Florence, mais aussi pour l’ensemble de ses habitants.se présente comme une occasion précieuse non seulement d’apprécier la finesse exquise de ses dessins et la qualité limpide de ses peintures, mais aussi de bénéficier, en cette période sombre, du rafraîchissement le plus profond et le plus authentique que la culture peut offrir à chacun d’entre nous. En tant que MUS.E, nous sommes une fois de plus heureux et honorés de soutenir l’administration municipale dans cette tâche”.

“Dans un moment aussi dramatique et sombre, l’étoile de Raphaël brille”, déclare Sergio Risaliti, directeur du Museo Novecento et co-commissaire de l’exposition. Le projet d’exposition ajoute un camée précieux aux nombreux événements consacrés au “papillon angélique”, l’artiste qui est apparu comme un être divin à son époque. Le dessin d’une jeune fille tournée de trois-quarts, prêt exceptionnel du Musée de Lille, est un absolu qui brille d’une lumière particulière dans la Sala d’Armi et oppose la grâce et la vénalité féminines à la clameur cacophonique de notre époque, blessée par des événements atroces qui ajoutent l’angoisse au désespoir en raison d’une crise sanitaire et économique sans précédent.La grâce et la beauté de ce “diamant” semblent nous rassurer sur l’existence d’un monde meilleur, d’une harmonie parfaite, dont l’art de Raphaël est une préfiguration accomplie. Dans certains cas, l’événement artistique est d’autant plus nécessaire, même s’il est éphémère. Nous offrons à la ville et à l’Italie un petit chef-d’œuvre immense de l’art graphique de Raphaël et un projet didactique multimédia qui illustre avec une tonalité monumentale la jeunesse de Raphaël pendant la période passée à Florence, lorsque l’artiste quitta Sienne en 1504, où il travaillait avec Pinturicchio, pour rejoindre la Piazza Signoria. Le David de Michel-Ange y était déjà installé et le monde de l’époque avait changé de vitesse. Une fois dans la ville, Raphaël subit une sorte de choc salutaire et s’initie à l’art public du XVe siècle, celui de Donatello et de Verrocchio, ainsi qu’à l’art dévotionnel de Luca Della Robbia, entre autres. L’humanisme néo-platonicien lui devient familier, de même que la philosophie de l’amour et de la lumière selon les disciples de Ficin et de Plotin. Pour l’élève du Pérugin, c’est un tournant décisif. À Florence, les bases de l’art le plus mûr et le plus incommensurable de Sanzio, celui qui se manifestera à Rome, sont jetées. C’est ici, à l’école du monde, qu’il fait ses devoirs sur la bataille d’Anghiari de Léonard de Vinci et ses créations choquantes. Il y admire la grande caricature de la bataille de Cascina et assimile parfaitement le rapport entre l’art moderne de Buonarroti et le monde antique, dont Raphaël lui-même a ressuscité la grandeur morale et esthétique à l’époque de la Renaissance mûre. Il convient à présent de rappeler les études réalisées au cours des dernières décennies par d’illustres critiques et historiens de l’art, dont Mina Gregori, auteur de la grande exposition “Raphaël à Florence” en 1984, au Palais Pitti, à l’occasion des célébrations du 500e anniversaire de sa naissance. Un événement qui, aujourd’hui encore, sert de point de référence et de tournant pour la connaissance démythifiée de l’artiste".

L’initiative sera accompagnée de visites guidées dans le centre historique, sur les lieux liés au séjour du peintre, définies en accord avec le Bureau du patrimoine mondial de l’administration municipale, toujours en toute sécurité : elles auront lieu tous les samedis et dimanches à 15 heures, du samedi 7 novembre à la fin décembre (réservation obligatoire au numéro 055 2768224 ou à l’adresse électronique info@muse.comune.fi.it). En outre, grâce au soutien d’Unicoop Firenze, il sera possible de profiter d’un programme de rendez-vous numériques dédiés à l’artiste et destinés au grand public, animés par des historiens de l’art et des experts, dans le but d’approfondir certains aspects, œuvres ou thèmes de la période florentine de Raphaël. Enfin, l’exposition sera accompagnée d’un catalogue publié par Edifir, à paraître en novembre, édité par Valentina Zucchi et Sergio Risaliti, avec des contributions de Cristina Acidini et Vincenzo Farinella, entre autres.

Raphaël et Florence : une exposition dans la capitale toscane qui retrace la période florentine
Raphaël et Florence : une exposition dans la capitale toscane qui retrace la période florentine


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