Naples, au Palais Royal, une exposition autour de la Flagellation de Caravaggio


A quelques kilomètres de là, la Flagellation du Caravage quitte le musée Capodimonte de Naples pour rejoindre le Palazzo Reale, où une exposition autour du tableau est présentée du 16 mars au 9 mai.

L’unique œuvre du Caravage conservée au Musée national de Capodimonte à Naples est transférée à quelques kilomètres de là, au Palais royal, où se tiendra, du 16 mars au 9 mai, l’ exposition “Dialogues autour du Caravage”.Dialogues autour du Caravage, installée dans la Galleria del Genovese du Palais Royal de Naples, et qui inaugure une collaboration entre le Palais Royal et le Musée de Capodimonte et des Bois Royaux centrée sur le dialogue entre leurs collections d’art respectives, toutes deux issues de la collection des Bourbons entre le XVIIIe et le XIXe siècle.

Comme prévu, l’exposition est centrée sur la Flagellation du Christ de Michelangelo Merisi dit Le Caravage qui, bien qu’elle n’appartienne pas aux collections royales, est une œuvre qui a marqué le cours de l’art du XVIIe siècle, avec une référence particulière à la peinture napolitaine. L’œuvre, propriété du Fondo Edifici di Culto et aujourd’hui conservée au Museo e Real Bosco di Capodimonte, est destinée à initier un double dialogue dans l’exposition, portant d’une part sur la fortune du tableau du Caravage dans les collections des Bourbons, et d’autre part sur le traitement du thème iconographique du tableau dans les collections des Bourbons.d’autre part sur le traitement du thème iconographique de la Flagellation, à laquelle le Caravage donne une dimension spirituelle non conforme aux principes de la Contre-Réforme catholique en mettant l’accent sur la condition humaine, en superposant deux épisodes de la Passion, la Flagellation, l’Ecce homo et l’iconographie du Christ à la Colonne. L’exposition, organisée par les directeurs des deux musées, Mario Epifani et Sylvain Bellenger, présente 15 œuvres dans les salles historiques reliant le Palais et le Théâtre San Carlo, avec deux nouveautés importantes.



Pour la première fois, 7 des 118 tableaux achetés en 1802 à Rome par Domenico Venuti pour le compte de Ferdinand IV de Bourbon sont exposés ensemble, dans le but d’enrichir les collections royales et le patrimoine des résidences des Bourbons dépouillées par la milice française. Venuti, qui avait déjà gagné la confiance du roi en tant que directeur général des fouilles du Royaume et directeur de la Manufacture royale de porcelaine qui avait succédé à la Manufacture de Capodimonte, a décrit dans un document (aujourd’hui conservé auxArchives de l’État de Naples) les auteurs des sept toiles présentées dans cette exposition, en indiquant que certains d’entre eux étaient des “élèves du Caravage”.

Une autre première est l’exposition du Saint Praxède provenant des réserves du Palais royal, acheté par Venuti comme une œuvre de Valentin de Boulogne et désormais attribué à un peintre anonyme du Caravage, puisque l’attribution au peintre français n’est pas fiable. Cette exposition offrira aux chercheurs l’occasion d’étudier le sujet en profondeur, et l’observation d’une lacune au centre de la toile, à la hauteur de la main qui tient l’éponge, sera également un motif d’étude. Une reproduction reconstituant la partie manquante sur la base d’une hypothèse élaborée par les restaurateurs du tableau et les restaurateurs du Palazzo Reale sera exposée à côté du tableau.

L’histoire de la pinacothèque du Palazzo Reale étant étroitement liée à celle de la pinacothèque de Capodimonte, les commissaires ont choisi de retracer le parcours en deux parties. La première partie de l’exposition, organisée par le Palais royal, est axée sur la collection, avec l’exposition des sept tableaux caravagesques, tandis que la seconde a un caractère iconographique, choisi par la direction du musée de Capodimonte et des bois royaux, proposant une comparaison de la représentation du thème de la Flagellation et de l’Ecce homo par différents artistes entre le XVIe et le XVIIe siècle, avec comme point culminant la Flagellation du Caravage.

La visite commence dans le couloir qui relie l’Appartamento di Etichetta et le Teatro di San Carlo, où l’attention se porte immédiatement sur le Saint Jean-Baptiste, une copie ancienne (attribuée à Bartolomeo Manfredi) du tableau du Caravage aujourd’hui conservé au Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City. L’œuvre est si fidèle (même en taille) à la toile du Caravage que le peintre Tommaso Conca, dans une liste de 1803 pour Ferdinand IV, l’a reconnue comme un “original”. Dans le couloir sont également exposés Saint Jean l’Évangéliste à Patmos, récemment reconnu comme œuvre autographe par l’Antiveduto Gramatica, le Retour du fils prodigue de Mattia Preti et Jésus parmi les médecins de Giovanni Antonio Galli dit lo Spadarino (les deux derniers restaurés pour cette exposition) ; sur le mur du fond se trouve le splendide Orphée de Gerrit van Honthorst. Dans la même salle est également reproduit un document des Archives d’État de Naples, qui énumère certains des tableaux achetés par Venuti à Rome.

La première salle présente le Saint Praxède inédit d’un peintre anonyme du Caravage, à côté d’une reproduction du tableau de Johannes Vermeer représentant le même sujet iconographique rare ; le tableau du Palazzo Reale, restauré pour l’occasion, est comparé à la photographie prise avant l’intervention et à une réélaboration numérique qui propose une hypothèse de reconstruction de la lacune. Le San Rocco de Carlo Saraceni clôt cette première section.

La deuxième salle entame une réflexion sur l’iconographie de la flagellation et l’interprétation des Évangiles, une invitation à analyser le tableau d’un point de vue iconographique et spirituel, avec des sujets liés à différents moments de la Passion : la Flagellation, l’Ecce homo et le Christ à la Colonne. Deux sculptures sont exposées : l’Ecce homo en bois sculpté et peint du XVIIIe siècle, prêté par la Députation de la Chapelle royale du Trésor de San Gennaro, et le Christ à la colonne sculpté en ivoire par Alessandro Algardi, provenant de la Collection Farnèse. L’exposition est complétée par un Christ à la colonne de Moretto da Brescia de la collection Farnèse, un Ecce homo d’un peintre hispano-flamand inconnu du XVIe siècle (autrefois attribué à Jacopino del Conte), de la collection Farnèse ou Bourbon, et un tableau du même sujet de Battistello Caracciolo, acheté par l’État.

La troisième salle présente trois interprétations picturales différentes du thème de la Flagellation au XVIIe siècle : un tableau de Leonello Spada (connu sous le nom de “Singe du Caravage”) provenant de la collection Bourbon, la célèbre toile de Battistello Caracciolo, et enfin le grand retable peint par le Caravage en 1607 sur commande de la famille de Franchis pour une chapelle de la basilique napolitaine de San Domenico Maggiore, pièce maîtresse de l’exposition, déplacée pour l’occasion des salles de la Reggia di Capodimonte à celles du Palazzo Reale.

Le projet est cofinancé par le Ministère de la Culture et la Région Campanie, dans le cadre du POC Campanie 2014-2020.

Sylvain Bellenger, directeur du Museo e Real Bosco di Capodimonte, déclare : “Avec cette exposition Dialogues autour du Caravage, le Museo e Real Bosco di Capodimonte intensifie son dialogue avec les autres musées de la région et les institutions culturelles de la ville, grâce à ses chefs-d’œuvre d’art, en appliquant un modèle culturel que le maire Gaetano Manfredi expérimente avec sa ”cabina di regia“. Je tiens à remercier le directeur du Palazzo Reale, Mario Epifani, pour son ouverture et sa coopération dans le cadre de ce modèle culturel pour la ville de Naples. En faisant entrer la Flagellation du Caravage dans un contexte autre que celui des salles du musée de Capodimonte, cette exposition invite le public à réfléchir sur l’iconographie d’un peintre trop souvent limité au concept d’”ombre et lumière“, tout en soulignant la sophistication iconographique du Caravage qui, en pleine Contre-Réforme catholique, n’est pas un peintre de la Réforme, mais une réflexion sur la condition humaine. On comprendra bien, grâce aux dialogues proposés dans l’exposition avec les autres œuvres, que la Flagellation n’est pas une flagellation, ce n’est pas un Christ à la colonne, ce n’est pas un Ecce homo mais une lecture transversale de l’humiliation de l’humiliation, de la souffrance et de la sublimation de la douleur”.

Mario Epifani, directeur du Palais royal de Naples, déclare : “L’idée de dialogue est au cœur de cette exposition. Appliqué au Caravage, le concept s’étend à la relation entre le Palais Royal de Naples et le Musée de Capodimonte, des musées qui tirent leurs origines de la collection des Bourbons entre le 18ème et le 19ème siècle, et donc au système muséal napolitain. L’exposition des peintures du Caravage achetées à Rome en 1802 pour Ferdinand IV de Bourbon permet de revoir, pour la première fois depuis près de deux siècles, des œuvres qui étaient déjà réparties entre la résidence royale et le musée royal de Bourbon. L’origine commune des collections d’art conservées au Palais royal et à Capodimonte favorise une collaboration qui pourrait se développer autour d’autres ”dialogues" dans un avenir proche.

La troisième exposition organisée dans le nouvel espace d’exposition de la Galleria del Genovese poursuit également le travail de recherche sur les collections du Palazzo Reale. Trois tableaux ont été restaurés pour l’occasion, et l’un d’entre eux est en fait inédit : le Saint Praxède, que l’on pensait être l’œuvre de Valentin de Boulogne en 1802, longtemps relégué dans les réserves, est proposé comme l’œuvre d’un peintre caravagesque inconnu, ce qui a suscité un débat sur son attribution. Enfin, l’exposition offre l’opportunité de montrer au public, dans un espace d’exposition moderne, les œuvres habituellement présentées dans le circuit de visite de l’Appartement, en l’invitant à redécouvrir des peintures qui, dans la résidence royale, complétaient l’ameublement somptueux des salons d’apparat".

Vincenzo de Luca, président de la région Campanie, déclare : “Nous soutenons l’exposition, organisée par deux grandes réalités culturelles, qui, grâce à cette collaboration, présente La Flagellation du Caravage, l’une des images les plus fortes symboliquement de la peinture italienne et de l’histoire de l’auteur. C’est l’occasion de présenter les œuvres d’art des sites bourboniens dans une tonalité moderne, car Caravage est un artiste d’une extraordinaire modernité, et de promouvoir la culture et le tourisme”.

Massimo Osanna, directeur général des musées, a déclaré : "L’exposition est le résultat de la collaboration synergique entre deux grands musées d’État de Naples, le Museo e Real Bosco di Capodimonte et le Palazzo Reale. L’initiative reflète pleinement les principes inspirateurs du Système muséal national en cours de création, le réseau de musées publics, étatiques et non étatiques et privés, avec lequel la Direction générale des musées entend valoriser le patrimoine culturel dans une optique de réciprocité collaborative et de fructification élargie en termes d’accessibilité et de qualité.

La coopération entre les deux musées napolitains, constituée d’activités communes de recherche, de restauration et de promotion, est un exemple vertueux de bonne pratique dans la récupération du tissu conjonctif historico-artistique, qui sous-tend des réalités d’exposition aujourd’hui distinctes, mais qui constituaient auparavant des lieux différents d’un même monde historique et d’un même tempérament culturel. C’est dans cette perspective “reconstructive”, d’ouverture sur le territoire, qu’il est aujourd’hui possible d’offrir au public de nouvelles connexions et de nouveaux itinéraires parmi les collections des Bourbons à Naples, ainsi que de nouvelles perspectives et de nouvelles clés d’interprétation et de contextualisation de l’œuvre d’un artiste clé comme Le Caravage, dont la Flagellation est le point d’appui de la belle exposition organisée dans la Galleria del Genovese du Palazzo Reale".

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel du Palais royal de Naples.

Naples, au Palais Royal, une exposition autour de la Flagellation de Caravaggio
Naples, au Palais Royal, une exposition autour de la Flagellation de Caravaggio


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