Elle constitue un lien idéal entre l’iconographie classique, la culture médiévale et la sensibilité contemporaine l’exposition"Archéologie divine. Mythologie et histoire de la Comédie de Dante dans les collections du MANN", programmée au Musée archéologique national de Naples du 6 décembre 2021 au 2 mai 2022. Dans l’exposition organisée par Valentina Cosentino (archéologue/secrétaire scientifique du MANN), 56 objets relient le poète suprême aux auteurs antiquesqui, à travers le langage de l’art, ont raconté les figures légendaires du poème d’Alighieri : les pièces de l’“Archéologie divine” permettent au visiteur d’imaginer l’écrivain florentin à côté de vases, de statues, de reliefs et de pièces de monnaie qu’il n’a certainement pas vus de ses propres yeux, même si, grâce au pouvoir des mots, il est parvenu à recréer leur suggestion visuelle.
Grâce au réseau avec l’Ateneo Federiciano, l’exposition présente également des images photographiques à haute résolution des miniatures trouvées dans certains manuscrits médiévaux du poème de Dante : les codex, qui sont inclus dans la base de données internationale du projet Illuminated Dante, permettent de comparer les découvertes avec la réinterprétation de la culture classique au XIVe siècle. Grâce à des codes QR, placés à côté des numérisations des miniatures, il est possible de parcourir l’ensemble du témoin d’où provient la décoration. En outre, pour compléter le parcours de l’exposition, on peut également accéder par QR-code à une narration vidéo, réalisée par le professeur Gennaro Ferrante et les chercheuses Fara Autiero et Serena Picarelli, du voyage de Dante dans l’au-delà à travers les plus belles miniatures médiévales de la Comédie. L’exposition est divisée en deux sections.
Divina Archeologia s’ouvre sur le mythe dans la culture médiévale et dans les tercets de la Comédie. Cinq personnagessont ainsi racontés : Achille, Hercule, Thésée, Énée, Ulysse. Achille, mentionné à plusieurs reprises dans la Commedia, ne fait pas l’objet d’une narration dédiée dans les vers de Dante. S’écartant de la tradition classique, qui avait célébré le Pelis pour ses exploits et sa vulnérabilité unique au talon, le poète florentin voit Achille dans le cercle des luxurieux, où il est condamné pour ses multiples amours (Deidamia, Briseis, Penthesilea, Patroclus). L’ allusion littéraire de Dante, liée à l’aspect plus humain d’Achille, est complétée dans l’exposition : il est possible d’admirer la fresque du IVe style dans laquelle le héros grec est éduqué par le centaure Chiron ; uneamphore (550-500 av. J.-C.) représentant Achille et son cousin Ajax jouant aux dés, interrogeant peut-être le destin ; le pelike (vase à large ouverture/375-350 av. J.-C., de Ruvo) avec Achille qui, dans une grotte marine, rencontre sa mère Thétis après la mort de Patrocle ; le péliké (510-500 av. J.-C.) représentant la dispute pour l’attribution des armes des Pélides.
Héraclès, l’invincible : comme Achille, Héraclès est également cité à plusieurs reprises par Dante qui mentionne, même indirectement, ses douze travaux. Les objets exposés retracent tous les aspects du mythe et de ses variantes : plus de soixante-dix modèles iconographiques sont connus, allant de l’époque archaïque à l’époque romaine tardive. Parmi eux, il convient de mentionner les deux coupes en argent (provenant de la maison de Menadro à Pompéi, seconde moitié du 1er siècle avant J.-C.) avec la représentation des douze travaux ;le cratère à figures rouges (490-480 avant J.-C., anciennement dans la collection Shelby White) avec la représentation des douze travaux, J.-C., anciennement dans la collection Shelby White) avec Hercule portant la peau du lion de Némée ; les trois amphores à figures noires, datables entre 575 et 500 avant J.-C., avec Héraclès et Géryon ; l’hydrie (530-510 avant J.-C., attribuée au peintre de Priam) avec l’apothéose d’Héraclès. Grâce aux images d’un manuscrit médiéval (deuxième quart du XIVe siècle) conservé à Hambourg, la miniature en bas de page avec l’atterrissage de Hiéron au bord du Malebolge est présentée.
Thésée le libérateur : Minos, le roi de Crète, construit un labyrinthe dans lequel il enferme son fils, mi-homme, mi-taureau. Pour le nourrir, le souverain impose à Athènes un tribut de quatorze jeunes hommes et femmes. Thésée, fatigué de cette angoisse, arrive sur l’île ; par un stratagème, il parvient à tuer le Minotaure, sorti du labyrinthe. Vainqueur, il quitte la Crète et emmène avec lui son amante Ariane, qu’il abandonne à Naxos. Dans la Comédie, plus que les exploits du héros, dont on ne se souvient qu’en passant, ce sont les personnages qui lui sont liés qui prennent le plus d’importance : Minos et le Minotaure. L’art antique, au contraire, illustre presque tous les moments du mythe dans une sorte de story-board : ainsi, la vie de Thésée, comme un film, dessine les ombres et les lumières du personnage. Parmi les œuvres exposées, il ne faut pas manquer la fresque du IVe style avec Ariane remettant le fil à Thésée (l’objet appartient aux collections MANN et provient de la Maison de la chasse antique de Pompéi) ; les deux amphores à figures noires, ainsi que l’oinochoe, avec Thésée et le Minotaure (les trois objets datent de 550-500 av.J.-C.) ; la peinture en marbre (début du 1er siècle après J.-C.) représentant Thésée avec un centaure (l’œuvre fait partie du fonds du MANN et provient d’Herculanum). La comparaison iconographique avec les manuscrits médiévaux est représentée par la numérisation de deux miniatures : la première avec le Minotaure se mordant les mains à l’arrivée de Dante et Virgile, et la seconde avec les deux poètes devant Minos jugeant les âmes. Les témoins de ces splendides décorations proviennent respectivement de la Bodleian Library d’Oxford et de la Biblioteca Nazionale Centrale de Florence.
Le “pieux” Énée, qui devient immortel grâce à l’élaboration romaine du mythe. La pietas, sa principale vertu, n’est pas pour les anciens de la compassion ou de la miséricorde, mais de la dévotion religieuse, de l’amour pour les valeurs de la patrie et de la famille. Et c’est précisément la pietas qui rendra possible non seulement la fondation de Rome, mais aussi la définition d’une nouvelle lignée capable de changer la face de l’histoire. Dans l’exposition, plusieurs objets racontent le mythe d’Énée, mêlant la représentation figurative aux vers de Dante : l’amphore à figures noires (510-490 av. J.-C.) et la terre cuite (première moitié du Ier siècle apr. J.-C.) avec Énée et Anchise, ainsi que l’inscription honorifique avec l’éloge d’Énée (première moitié du Ier siècle av. J.-C.).
L’ingéniosité multiforme d’Ulysse: “Je ne suis personne”. Cette phrase célèbre résume l’une des principales caractéristiques d’Ulysse, qui n’est pas seulement le héros aux mille tromperies, mais surtout le guerrier décisif dans le conflit de dix ans contre Troie. Ulysse part d’Ithaque où il laisse femme et enfant pour combattre aux côtés d’Agamemnon à Troie. Ses nombreuses aventures comprennent des épisodes célèbres tels que le vol du Palladium (la statue sacrée d’Athéna) et le démasquage d’Achille à Scyrus ; avec lui, il y a souvent le fidèle Diomède, qui l’accompagne également, comme la deuxième langue d’une seule flamme, parmi les conseillers frauduleux de l’Enfer, XXVI, selon la révision du mythe par Dante. Une splendide miniature, numérisée à partir d’un manuscrit conservé à la bibliothèque du château de Chantilly, ouvre cette partie de l’exposition consacrée au héros qui a franchi les piliers d’Hercule : Francesco Traini et son atelier y représentent la rencontre de Dante et Virgile avec Ulysse et Diomède enveloppés de flammes. Mais ce n’est pas tout : il ne faut pas manquer le dessin en bas de page qui apparaît dans un autre témoin médiéval, conservé à la Bibliothèque nationale de Naples. Dans ce cas, il s’agit d’une représentation du naufrage d’Ulysse devant les piliers d’Hercule. Naturellement, une riche sélection d’objets est présentée au public : la célèbre statue en marbre de Diomède (Ier siècle après J.-C.), qui appartient aux collections du MANN et provient de Cumes ; le plâtre peint du IIIe style avec le cheval de Troie (Pompéi, première moitié du Ier siècle après J.-C., appartient aux collections du musée) ; l’amphore panathénaïque avec le viol de Palladius (450-400 av. J.-C.).
L’exposition suit un itinéraire de l’imagination, avec des incursions dans le présent de Dante, retraçant les visages et les caractéristiques des monstres, des dieux, des personnages de l’histoire ancienne, des écrivains et des poètes, qu’Alighieri a gravés à jamais dans son propre récit. Tout commence par les créatures monstrueuses: la numérisation de l’antiporta enluminée d’un manuscrit (Bibliothèque nationale de France/première moitié du XVe siècle) présente au visiteur la topographie de l’Enfer. Les objets MANN offrent des “preuves visuelles” des célèbres protagonistes de l’Enfer de Dante : des plaques de bronze avec Centaure et Centauresse (Ier siècle après J.-C.), en dialogue avec une miniature tabulaire représentant les centaures menaçant Dante et Virgile (le témoin provient de Budapest et date de la quatrième décennie du XIVe siècle), ainsi qu’avec une miniature représentant les centaures menaçant Dante et Virgile (le témoin provient de Budapest et date de la quatrième décennie du XIVe siècle).Il ne faut pas non plus manquer la fresque peinte avec la tête de Méduse (l’objet provient de la Villa dei Papiri à Herculanum et appartient à nos collections), en comparaison avec un sujet similaire dans une miniature en bas depage numérisée à partir d’un manuscrit à Hambourg.L’ accent est également mis sur les Harpies, grâce au recoupement entre une kalpis à figures rouges (480-470 av. J.-C., peintre de Kleophrades) et une kalpis à figures rouges (480-470 av. J.-C., peintre de Kleophrades), J.-C., peintre de Kleophrades) et une miniature provenant d’un témoin de la Bodleian Library de Londres. Enfin, plusieurs pièces de bronze grecques et romaines (IVe-IIe siècle av. J.-C.) provenant de la nécropole de Sainte-Thérèse sont exposées.
Des créatures monstrueuses aux divinités : au MANN, il est possible d’admirer l’Apollon en bronze, provenant de la domus dumême nom à Pompéiet appartenant aux collections du musée, mis en dialogue avec la frise enluminée de Dante couronné poète par Apollon (la représentation est numérisée à partir d’un manuscrit conservé aux Archives historiques et civiques/Bibliothèque Trivulziana) ; la Fortuna Stante en bronze (Ier siècle ap. J.-C.) est liée à un personnage de l’Antiquité, Dante, qui a été couronné poète par Apollon. La Fortuna Stante en bronze (Ier siècle après J.-C.) est liée à la miniature tabulaire représentant la roue de la fortune dans un codex médiéval conservé à Budapest. Des focus thématiques sur les Muses, Mars, Vénus et, bien sûr, Hadès sont également exposés, toujours en référence à la fortune médiévale des personnages de Dante dans les manuscrits enluminés de la Comédie.Du mythe à l’histoire : les personnages du passé sont insérés par Dante dans un dessein providentiel qui lie l’Empire romain à la figure du Christ Malgré le fait que dans les sources de Dante le jugement sur César ait été généralement défavorable, le poète associe la naissance du Christ à son activité Il le consacre comme le premier véritable empereur et le place dans le “noble château” des limbes où se trouvent les esprits qui promeuvent cette magnanimité et cette noblesse d’esprit qui dépassent la division entre chrétiens et païens.
Les piècesexposées comprennent une pièce de monnaie de Jules César(troisième quart du Ier siècle avant J.-C.), en dialogue avec le triomphe de César dans une miniature numérisée à partir d’un manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris ; ainsi qu’une statue lorique de Trajan (début du IIe siècle après J.-C.), en lien avec le triomphe de César dans une miniature numérisée à partir d’un manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris. L’exposition présente également un solide de Constantin et un solide de Justinien (le premier remonte au IVe siècle, le second au VIe siècle après J.-C.). L’exposition se termine par un hommage à la valeur de la philosophie et de la poésie, en tant que lien pérenne entre les arts : les bustes en marbre d’Homère (IIe siècle après J.-C.), de Socrate (Ier siècle après J.-C.), du Pseudo-Sénèque (Ier siècle après J.-C.), le buste en bronze de Démocrite (Ier siècle avant J.-C.) et le célèbre relief avec Orphée et Eurydice (fin du Ier siècle avant J.-C./début du Ier siècle après J.-C.) font partie de l’ exposition. La miniature avec Dante dans la file des poètes, numérisée à partir d’un manuscrit (XIVe siècle) de la bibliothèque Girolamini, “canonise” cette assemblée de sagesse entre le passé antique et la culture médiévale. Enfin, partie intégrante de l’exposition, le cycle“Divine Archaeology Podcast”, nouveauté absolue dans la production du musée, est réalisé par Archeostorie et NW.Factory.media avec la contribution de Scabec : grâce à des codes QR, il est possible d’accéder à des récits évocateurs des personnages et des mythes de Dante.
Naples, au MANN, exposition sur les thèmes mythologiques de Dante dans la collection du musée |
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