Milan, une exposition à la Triennale sur la relation entre Ettore Sottsass et la photographie

Une exposition consacrée à la relation entre le grand architecte et designer Ettore Sottsass (Innsbruck, 1917 - Milan, 2007) et la photographie. Elle s’intitule Ettore Sottsass. Design Metaphors et est prévue du 29 septembre 2023 au 21 avril 2024 à la Triennale de Milan, organisée en collaboration avec le Studio Sottsass et sous la direction artistique de Christoph Radl. Il s’agit du quatrième projet du cycle d’expositions consacré à Sottsass, après Struttura e colore (3 décembre 2021 - 12 juin 2022), Il calcolo (15 juillet 2022 - 8 janvier 2023) et La Parola (20 janvier - 17 septembre 2023).

Comme les trois expositions précédentes, Metaphors est également installée à l’intérieur de Sala Sottsass, où se trouvera à partir de janvier 2021 l’installation permanente de Casa Lana: l’intérieur d’une résidence privée conçue par Sottsass vers le milieu des années 1960 à Milan, fidèlement reconstruite à la Triennale et accessible au public grâce à une donation de Barbara Radice Sottsass.

Ettore Sottsass. Design Metaphors rassemble une série de photographies, regroupées sous le nom de “Metaphors”, prises par Ettore Sottsass entre 1972 et 1978 ; les trois premiers groupes de photographies - Designs for the Fates of Man man, Drawings for the Rights of Man et Drawings for the Needs of Animals - ont été exposés en 1976 dans Man Transforms, l’exposition collective d’ouverture du Cooper Hewitt Museum de New York, organisée par Hans Hollein avec Liza Taylor. Les séries Engaged et Decorated ont été réalisées après 1976 et après l’exposition du Cooper Hewitt, lors de voyages en Amérique, en Grèce, au Moyen-Orient et en Italie. Une série de dessins réalisés au cours de ces mêmes années est également exposée à la Triennale.

Les années entre 1972 et 1976 se situent vers la fin de Radical Architecture ; pour Sottsass, il s’agit d’une période de grande réflexion critique, où il a presque cessé de concevoir, où il pense, dessine, écrit et partage son temps entre son studio à Milan et diverses pérégrinations espagnoles, dont Barcelone, Madrid, Almeria, Grenade, mais surtout les déserts de pierre au sud-est de l’Èbre et les vallées sauvages des Pyrénées. Au cours de ses voyages, il construit et photographie : il intervient dans le paysage d’abord avec quelques signes, créant des structures temporaires avec des matériaux tels que de la ficelle, des bouts de bois, des piquets, des rubans, des boîtes en carton, des feuilles, des branches, des pierres, des bandes de tissu. Puis, peu à peu, le paysage laisse place à l’entrée de l’homme, avec ses questions.

L’exposition comprend également la série de dessins Costruzioni, réalisés dans les mêmes années que ses voyages ; il s’agit d’études sur le langage architectural, de réflexions sur l’environnement, de notes sur l’anthropologie, d’analyses sur la signification du design qui, bien que partant souvent de l’étude d’un objet réel, sont en mesure d’amener le spectateur à des méditations plus vastes, qui dépassent souvent le simple acte de concevoir, pour entrer dans des mondes symboliques de réflexion.

“Ettore Sottsass”, déclare Stefano Boeri, président de la Triennale Milano, “était un grand héros romantique. Ce qui le distingue d’une foule d’artistes et d’intellectuels qui ont construit les conditions de la pensée et de la critique contemporaines, qui ont fait progresser la connaissance et la beauté dans le monde, c’est un équilibre mystérieux entre la profondeur et la légèreté. Les pensées, les écrits, les dessins et les photographies de Sottsass savent souvent susciter cet insondable sentiment d’être au monde - du sens ultime de notre vie, aujourd’hui, sur cette planète - que nous enfouissons habituellement sous une épaisse couche d’émotions, de souvenirs, de sensations alimentées par la vie quotidienne.”

"L’utilisation de la photographie, juxtaposée au dessin, souligne Marco Sammicheli, directeur du Musée du design italien à la Triennale de Milan, raconte un autre mode d’expression d’Ettore Sottsass qui, par l’utilisation de symboles, d’expériences et de langages superposés, réussit à emmener le spectateur dans des lieux où il peut comprendre, découvrir, imaginer et se poser de nouvelles questions."

Photo : Gianluca Di Ioia

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