La grande peinture contemporaine revient à la Fondazione Stelline de Milan avec l’exposition Arbor de Federico Guida (Milan, 1969), qui tire son nom du mot latin signifiant “ arbre ” et présente de nouvelles œuvres de grande taille dans lesquelles coexistent transcendance et humanité, science, religiosité et histoire. L’exposition, dont le commissaire est Mimmo di Marzio, occupe les espaces de la Sala del Collezionista et du Quadriportico del Chiostro du 10 novembre au 11 décembre 2022 et peut être visitée dans le Quadriportico jusqu’au 8 janvier 2023.
L’exposition présente la production la plus récente de l’artiste, qui va au-delà de la tradition picturale et s’approprie des styles et des langages d’installation. Dans sa recherche, Guida part de la matière et du sens d’un objet chargé de fortes valeurs symboliques et pas seulement religieuses, comme la croix, pour un voyage à travers les significations qui, dans toutes les cultures (y compris la culture initiatique), représentent le chemin ascendant de l’homme vers la Vérité, vers l’Absolu. À travers ses œuvres, Guida étudie le symbolisme de la croix en tant qu’“arbre généalogique” et fondement de la condition humaine, à la recherche d’un équilibre permanent entre la verticalité ascendante vers le mystère du divin et l’horizontalité terrestre du quotidien et de la vanité.
L’élément formel de la croix, qui revient dans les œuvres, est une citation des crucifix médiévaux de Giotto et Cimabue conservés à Florence, et devient la surface picturale d’une composition dans laquelle le symbolisme et la narration, l’abstrait et la figuration s’entrelacent. Chaque installation, des peintures à l’huile sur lin appliquées sur du bois, prend une valeur fortement conceptuelle qui entremêle les valeurs du sacré et du profane. Mais l’aspect le plus intéressant de sa recherche réside peut-être dans le voyage symbolique qui donne lieu au titre de l’exposition, Arbor, un voyage qui a des liens étroits avec tout l’univers polysémantique qui caractérise l’art médiéval, dans lequel le thème religieux est souvent prétexte et métaphore d’autres messages. Plus terrestres et parfois ésotériques.
Federico Guida, avec le projet Arbor, - comme le rappelle le commissaire Mimmo Di Marzio - s’inscrit brillamment dans une veine de recherche qui - entre la peinture, la philosophie et la sculpture - voit de nos jours également l’art contemporain explorer le thème du sacré.L’art contemporain explore le thème du sacré qui, comme l’a justement observé l’anthropologue Ivan Bargna, ne cherche jamais le “religieux”, mais le transcendant sous la forme du numineux, sous le signe de l’impur, de la violence et de la contamination, de l’érotisme et de la souffrance, du sang et des excréments.
L’exposition est accompagnée d’un vaste catalogue en italien et en anglais publié par Prearo, avec des textes de Mimmo di Marzio.
L’exposition est organisée par la Fondazione Stelline en collaboration avec The Bank Contemporary Art Collection, une importante collection qui rassemble des témoignages pertinents et effectue des recherches précises sur les nouvelles tendances picturales en Italie, avec des incursions sporadiques mais significatives dans la peinture internationale. La Banque a toujours accordé une attention particulière au genre figuratif, qui est revenu en force sur le devant de la scène ; l’exposition consacrée à Federico Guida se caractérise donc comme une nouvelle étape dans le parcours de promotion et de valorisation de l’art italien. La collection rassemble aujourd’hui plus d’une centaine d’artistes contemporains et est conçue comme un organisme qui grandit, évolue et se transforme afin de faire connaître leurs œuvres dans un contexte national et européen.
Federico Guida, né à Milan en 1969, où il vit et travaille, a toujours peint et dessiné, une passion qui lui a été transmise par son grand-père et son père. Il a fréquenté l’Académie des beaux-artsde Brera et a travaillé dans l’atelier du peintre Aldo Mondino. Sa peinture est centrée sur la figure humaine, sur les gens ordinaires, loin de la recherche de la beauté esthétique. Il possède une solide formation technique et un langage figuratif riche en connotations personnelles. Il s’exprime à travers la photographie, la peinture à l’huile, l’acrylique, la craie et le tissu. Les corps humains nus, immortalisés dans des poses tordues et entrelacées, suscitent une méditation sur le drame de l’existence humaine, adoucie par la douceur naturelle de la chair qui ressort de la leçon de lumière apprise du Caravage. Il a représenté les nuits milanaises, les asiles, les épaves jeunes et vieilles, au long d’un parcours personnel et unique, dans un raffinement stylistique continu et avec une attention constante au corps et à l’âme de l’homme. Ses œuvres, qui ont fait l’objet de nombreuses expositions nationales et internationales, figurent dans des collections privées et publiques.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de la Fondazione Stelline.
Photo: Federico Guida, CROCE#2 (détail, 2019-2021). Crédit photographique: Bruno Bani
Milan, la peinture de Federico Guida exposée à la Fondazione Stelline |
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