Jusqu’au 11 octobre, il est possible de visiter Stella, l’exposition personnelle de Jan Fabre composée d’installations vidéo, de photographies, de dessins et de sculptures, à la Galleria Gaburro de Milan, dans le cadre du festival Amore e bellezza sono i poteri supremi (L’amour et la beauté sont les puissances suprêmes), entièrement consacré à l’œuvre théâtrale de Jan Fabre (au théâtre Out Off de Milan, du 10 septembre au 13 octobre). L’amour et la beauté sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Jan Fabre. Le théâtre Out Off de Milan présentera, en avant-première, cinq monologues de l’artiste : Simona, le gangster de l’art avec Irene Urciuoli, Je suis une erreur avec Irene Urciuoli, Je suis désolé avec Stella Höttler, Elle était et elle est, mêmeavec Els Deceukelier, Je crois à la légende de l’amour avec Ivana Jozić.
Au centre de l’exposition, organisée par Melania Rossi, se trouve une dramaturgie visuelle sans précédent, traversant différents supports expressifs et transportant le spectateur dans un voyage à travers l’espace et le temps, où la protagoniste-performeuse Stella Höttler endosse le rôle de Cassandre, la mythique prophétesse inaudible. Dans l’installation vidéo Schande übers ganze Erdenreich ! (Honte à tout le royaume terrestre !), l’actrice incarne une jeune prophétesse en extase. Ses pieds nus s’enfoncent dans la terre molle tandis qu’elle récite une prière universelle, ancienne et en même temps contemporaine, qui se répand sous la forme de terre, d’eau, d’air, de feu et d’énergie. Sur scène, elle est accompagnée de tortues, animaux oraculaires par excellence.
Les tortues sont des créatures-guides : on dit que sur leur carapace se dessine le mystère de l’univers, la nature cyclique du temps. Sages, patientes, constantes, caractérisées par une lenteur qui subvertit les lois et les limites, les tortues sont les protagonistes d’histoires et de récits infinis qui rythment la pensée humaine, auxquels l’artiste rend hommage dans une sélection spéciale de sculptures et de dessins présentés dans l’exposition. Contre les mécanismes répressifs d’un monde contemporain anesthésié, Fabre veut nous rappeler dans cette exposition notre côté le plus profond, dionysiaque. Cet abandon au flux naturel qui nous fait résonner avec l’énergie du cosmos.
Si dans l’œuvre cinématographique Stella est la prophétesse oraculaire en extase, dans la série de photographies de l’exposition, intitulée Smoking Stella, la même actrice, toujours vêtue de ses habits de scène colorés, est dans la version décontractée des coulisses. Nous voyons cette belle femme jouer avec une cigarette allumée : dans ces photographies, rigoureusement prises par l’artiste en analogique, il y a une référence à la peinture d’intérieur flamande mais aussi à la photographie érotique des années 1970. C’est précisément grâce aux affiches féministes de ces mêmes années que cette jeune femme peut enfin se libérer du message politique et jouer avec sa licence en toute conscience, sans avoir à s’expliquer. La lumière chaude, les poses audacieuses et intimes, la beauté totale d’un corps de jeune femme, la cigarette pour souligner certaines parties de ce séduisant corps de Pandore contemporain : l’oreille, la bouche, le vagin et l’anus. Jan Fabre veut nous inviter à reconsidérer ces “trous” comme des portes par lesquelles nous essayons de connaître le monde. Des portes par lesquelles nous regardons ce qui est à l’extérieur de nous et qui nous permettent de sentir, de jouir, de souffrir.
La série photographique fait partie d’un projet multiple de l’artiste, réalisé avec la maison d’édition Parallelo42 Contemporary Art, qui contient également des essais écrits par le critique Giacinto Di Pietrantonio sur l’univers artistique de Jan Fabre. Cette édition spéciale, au design précieux, sera exposée et présentée pour la première fois à l’occasion de l’exposition de la galerie.
Dans la vision vaniteuse de l’artiste belge, tout cela devient la fumée d’une cigarette, un pur plaisir, pour lui qui a toujours été fumeur. Une fascination métamorphique et puissante, liée à l’acte de fumer, dont les origines remontent à des âges lointains de l’histoire de l’humanité. L’ironie et le memento mori, le sens aigu de l’unité et de l’échange entre la vie et la mort sont profondément présents dans l’œuvre de l’artiste belge qui, dans cette exposition, rappelle l’esprit le plus viscéral du monde classique et, aujourd’hui que les dieux ont fui (en référence aux Sentieri Interrotti de Heidegger), le corps de la jeune femme en extase devient le corps de l’art, un oracle moderne à interpréter, à observer, à expérimenter.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de la Galerie Gaburro.
Image : Jan Fabre, Smoking Stella (2020 ; photographie analogique sur aluminium, 23,5 x 35 cm)
Milan, à la galerie Gaburro, l'exposition |
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