La Banca di Bologna, dans son siège du Palazzo de’ Toschi, accueille du 29 janvier au 24 février 2019 l’exposition Terraforming Fantasies, la première exposition personnelle italienne du photographe et vidéaste belge Geert Goiris (Bornem, 1971), dont les œuvres ont été exposées dans de prestigieuses institutions européennes. Le projet est l’un des principaux projets d’ART CITY Bologna 2019 à l’occasion d’Arte Fiera. La collaboration avec l’Accademia di Belle Arti di Bologna est également renouvelée : les étudiants du cours de didactique de l’art et de médiation culturelle du patrimoine artistique accompagneront les visiteurs de l’exposition pendant toute la durée de l’événement.
L’exposition (composée d’une sélection de tirages photographiques de différents formats, d’un diaporama et d’une installation vidéo multicanal, et organisée par Simone Menegoi et Barbara Meneghel) sera présentée dans un aménagement ambitieux et novateur, spécialement conçu par l’architecte Kris Kimpe, collaborateur régulier de l’artiste. Le Salon sera occupé par des modules d’exposition hexagonaux, certains fermés, d’autres ouverts et accessibles, qui accueilleront chacun des photographies ou des images en mouvement sur leurs murs. Les modules, répartis de manière irrégulière, offriront aux spectateurs une expérience immersive, tout en les laissant libres de choisir leur propre chemin. L’exposition à Bologne est liée à l’exposition personnelle de Goiris à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, prévue en novembre et décembre 2018. L’artiste a travaillé sur les deux projets en parallèle, créant deux parcours spéculaires dont les œuvres coïncident en grande partie (mais sont complètement différentes dans la mise en page, soulignant les particularités des deux espaces).
Le titre de l’exposition, tiré de l’installation vidéo qui y est incluse, est Terraforming Fantasies. Le terme “terraformation”, récemment créé, est surtout utilisé dans le contexte des spéculations sur l’avenir de l’humanité et fait référence à la possibilité de rendre des planètes autres que la nôtre semblables à la Terre, et donc habitables pour les êtres humains, en modifiant chimiquement leur atmosphère. Une hypothèse qui relève à ce jour de la science-fiction, et dont le postulat tacite n’est pas difficile à deviner : l’ambition de coloniser d’autres planètes révèle une profonde inquiétude quant à l’avenir de la nôtre, sur laquelle plane la menace d’une catastrophe écologique. Goiris explique : “il est trompeur de parler de ”terraformation“ à ce stade. En soi, c’est un concept intéressant, mais nous n’avons absolument pas la technologie et les ressources (sans parler de l’éthique) pour le réaliser. En rêver, cependant, est profondément humain : ambitieux et en même temps tragiquement éloigné de la réalité”. La conception de l’exposition elle-même est liée à ce thème : “la scénographie fait entrer une constellation d’objets étrangers dans l’espace. L’intervention est, dans une certaine mesure, inadaptée, une forme de colonisation. Mon intention (et mon espoir) est qu’elle évoque également des caractéristiques humaines telles que l’émerveillement, la curiosité, la perplexité, etc. En choisissant soigneusement les images et en les présentant dans un cadre soigné, je cherche à immerger le spectateur dans un monde parallèle, une réalité proche de la nôtre mais qui ne coïncide pas exactement avec elle”.
Sans exclure les intérieurs et la figure humaine, les recherches photographiques et vidéo de Geert Goiris se concentrent principalement sur le paysage. Qu’il capture dans ses images des sites aux confins du monde (de l’Antarctique au désert volcanique de Dancali, en Éthiopie) ou qu’il se concentre sur des lieux familiers, Goiris les fait apparaître comme suspendus et énigmatiques, comme s’ils appartenaient à une autre planète. Un résultat qui découle de choix techniques et stylistiques précis : l’artiste utilise principalement un appareil photo grand format, sur lequel il monte des films spéciaux (orthochromatique, aérien, infrarouge). Les prises de vue ont lieu principalement aux heures du coucher du soleil, à l’heure incertaine où la lumière commence à décliner et laisse place à l’obscurité. La méthode de travail est une combinaison de préparation et de hasard : Goiris utilise l’appareil photo avec la précision d’un professionnel accompli, mais pendant le long temps d’exposition qu’il privilégie, tout peut arriver. La manière dont le film transformera le sujet cadré en une image reste, dans une certaine mesure, imprévisible. L’appareil photo n’est jamais un simple moyen par lequel nous pouvons nous connecter visuellement au monde extérieur, mais un outil permettant d’explorer la différence entre notre “expérience” du monde et l’acte de le voir pour ce qu’il est. À l’instar du philosophe et photographe français Jean Baudrillard, Goiris semble avoir compris que l’appareil photo est du côté du monde et nous offre un aperçu de la manière dont il apparaît lorsqu’il est dépouillé de toute projection ou interférence humaine. Dans les images de l’artiste, le sentiment ambigu et troublant qui, depuis le XVIIIe siècle, a pris le nom de “Sublime” ne provient pas tant de l’immensité terrifiante des sites ou d’un désastre que l’on croit voir se profiler au-dessus d’eux : il résulte du sentiment distinct d’être coupé de toute connexion authentique avec le monde.
L’exposition est ouverte les jeudis et vendredis de 15h à 19h, et les samedis et dimanches de 11h à 18h. Ouvertures pour Art City Bologna : mercredi 30 et jeudi 31 janvier de 10h à 13h et de 15h à 17h, vendredi 1er février de 10h à 20h, samedi 2 février de 10h à 24h et dimanche 3 février de 10h à 20h.
Image : Geert Goiris, Wetwood (2007 ; tirage pigmentaire d’archive encadré, 100 x 127 cm)
Les paysages suspendus et énigmatiques de Geert Goiris au Palazzo de' Toschi, Bologne, pour l'exposition "Terraforming Fantasies". |
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