Les dystopies de Seo Young-Deok à Venise, à l'église Misericordia

Dystopia est le titre de l’exposition personnelle de Seo Young-Deok du 27 mars au 14 avril 2019 à la Chiesetta della Misericordia à Venise, organisée par Liquid Art System, un groupe international de galeries basé à Capri. L’exposition, dont le commissaire est Angelo Crespi, se compose de neuf sculptures en acier inoxydable représentant des corps humains. Dystopia indique la métaphore d’un lieu qui n’est plus cher à l’homme, une utopie à l’envers, où les hommes deviennent les mécanismes d’un appareil qui les presse et les écrase. L’exposition se développe autour des concepts de plénitude et de vide, renvoyant à la culture occidentale ancienne et aux philosophies orientales : d’un côté, les symboles de la beauté de la forme qui demeure, de l’autre, le vide de l’humanité aux prises avec un monde contemporain de plus en plus inhumain.

Pour sa première exposition à Venise, Franco Senesi, PDG de Liquid Art System, a choisi un lieu exceptionnel, la Chiesetta della Misericordia. Un des lieux les plus évocateurs de la Sérénissime pour l’art contemporain, une grande histoire construite siècle après siècle : de la période byzantine à l’architecture gothique du Moyen-Âge, en passant par le baroque. Les œuvres exposées poursuivent le dialogue entre les différentes époques et cultures. Composées et en même temps emprisonnées par des chaînes de fer, les œuvres de Seo font explicitement référence à la technologie industrielle, se traduisant par la récupération et le réassemblage de chaînes de bicyclettes en visages et en figures. Les sculptures, qui appartiennent aux séries Meditation, Anguish et Nirvana, apparaissent sinueuses et mélancoliques : des personnages sans visage affligés par la maladie de la mécanisation et de l’industrialisation de la société d’aujourd’hui.

Né en 1983, Seo Young-Deok, diplômé du département de sculpture environnementale de l’université de Séoulen 2008, crée des sculptures hyperréalistes grandeur nature de figures humaines réalisées exclusivement à partir de chaînes soudées provenant de machines industrielles et de bicyclettes. En retravaillant de manière créative la chaîne en fer, un élément qui a joué un rôle central dans le développement du monde industriel, Seo explore la relation entre les êtres humains et leur environnement. L’artiste a été influencé par le contraste frappant entre son éducation rurale en Corée et le mode de vie urbain qu’il a connu à l’âge adulte. Seo Young-Deok s’intéresse principalement au corps humain et, à travers ses œuvres, élabore des récits d’histoires humaines et de vie, argumentés par les poses et les expressions de ses personnages. Seo Young-Deok considère l’humanité comme un élément essentiel et le motif principal de son travail : sa production se compose de figures représentant le corps humain dans différentes dimensions, chacune ayant sa propre histoire et sa propre expression. Seo Young-Deok sculpte des sujets masculins et féminins dans un éventail de poses et de postures, des têtes sculptées aux bustes, aux torses et aux personnages debout. La plupart des personnages qu’il représente sont nus et sans visage : bien que formés à partir d’acier soudé, ils semblent presque sculptés ou moulés dans un matériau malléable. Young-Deok Seo s’en tient aux méthodes conventionnelles de dessin, de modelage, de moulage et de soudage pour créer ses œuvres, et apporte lui-même toutes les touches finales.

L’artiste est représenté par la galerie Liquid Art System depuis 2014, et ses sculptures ont récemment été exposées dans des lieux prestigieux de l’île : du port touristique à la Marina Grande, en passant par la célèbre Piazzetta de Capri.

Le vernissage est prévu le 27 mars à 18h30. L’exposition, qui fait partie des grands événements artistiques précédant le calendrier chargé de la Biennale 2019, sera ouverte jusqu’au 14 avril. Pour toute information, veuillez envoyer un courriel à info@art-events.it.

Photo : Seo Young Deok, chaîne en acier inoxydable, série Anguish (2018), cm. 58x95x87 h, 91 kg.

Source : communiqué de presse

Les dystopies de Seo Young-Deok à Venise, à l'église Misericordia

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