Du 16 décembre 2018 au 5 mai 2019, la Fondation Rossana & Carlo Pedretti à Vinci (Florence) inaugure son activité d’exposition dans le nouveau lieu de la Villa Baronti-Pezzatini (un bâtiment historique récemment restauré) avec l’exposition Leonardo designed by Hollar. L’exposition, organisée par Annalisa Perissa Torrini, est la première des manifestations organisées par la Fondation Pedretti et est dédiée à Carlo Pedretti, l’érudit récemment décédé qui était l’un des plus grands connaisseurs au monde de l’art de Léonard de Vinci (Vinci, 1452 - Amboise 1519). C’est d’ailleurs Pedretti lui-même qui a souhaité mettre en valeur les trente et une gravures de Wenceslaus Hollar (Prague, 1607 - Londres, 1667) sur le thème de Léonard, qu’il avait acquises dans les années 1950. Elles constituent un témoignage rare de l’intérêt porté aux dessins de Léonard au XVIIe siècle et un vecteur important pour l’étude et la diffusion des dessins de caricatures et de grotesques de Léonard. Celles qui sont présentées, et qui n’ont jamais été exposées auparavant, ne sont pas des gravures quelconques mais souvent des “premiers états”, c’est-à-dire des œuvres dessinées directement par l’artiste. Il s’agit d’ailleurs de la première exposition consacrée aux gravures de Hollar en Italie.
L’intérêt premier de Leonardo pour la représentation des émotions dans les portraits porte sur toutes les manifestations des états d’âme, amplifiés par la fraîcheur de la jeunesse ou la décrépitude de la sénilité. Dans le dessin, Léonard est immédiat et spontané: sur le papier, son goût pour le grotesque et son désir de souligner les anomalies physionomiques trouvent une pleine liberté d’expression. Avec la plume et l’encre, naissent les têtes caricaturales et grotesques, déformations toujours changeantes et de plus en plus exagérées du caractère humain, qui “sans effort sont gardées à l’esprit”. Un reflet de la fascination de Léonard pour l’infiniment laid, difforme, décadent, désagréable, comme l’exact opposé de l’infiniment beau, représenté dans ses visages d’une douceur divine et d’une beauté suprême. Comme il le notait lui-même : “La beauté et la laideur semblent plus puissantes l’une que l’autre”.
Dans l’exposition, les gravures de Hollar seront comparées à deux dessins de Léonard, un prêt exceptionnel de la Biblioteca Ambrosiana de Milan. Les gravures seront exposées côte à côte, ce qui témoigne de leur étroite relation avec les originaux de Léonard de Vinci. Une autre juxtaposition explicite est établie entre deux dessins de Francesco Melzi provenant de la Belt Library de Los Angeles et les gravures de Hollar. Francesco (Milan, 1491/93 - Vaprio d’Adda, 1568), fils de Gerolamo Melzi, capitaine de la milice milanaise, reçoit une éducation humaniste et devient à l’âge de quinze ans l’élève de Léonard de Vinci. Il fut lié à lui par une profonde amitié et fut désigné par lui comme son héritier.
La documentation visuelle entre les dessins et les estampes est une comparaison assez rare et importante pour notre connaissance de l’art graphique. "Hollar, dit Annalisa Perissa, fut sans aucun doute l’un des plus grands et des plus généreux graveurs de tous les temps, et ce malgré le fait qu’il était presque aveugle d’un œil, et ses gravures d’après les dessins de Léonard, fondamentales pour leur diffusion, sont présentées ici pour la première fois en Italie comme point central d’une exposition d’art graphique. Le graveur bohémien extrapole des profils d’hommes, des têtes caricaturales, des têtes bizarres et des têtes grotesques à partir de divers dessins de Léonard, individuellement ou par trois, quatre et même plus, en les combinant en une seule gravure. Souvent en conservant, comme le suggèrent les études réalisées à cette occasion, un rapport 1:1. Il avait eu entre les mains les originaux de Léonard, dont beaucoup se trouvent aujourd’hui dans les collections royales anglaises au château de Windsor, lorsqu’il séjournait à Londres chez Lord Arundel, diplomate et collectionneur réputé. Hollar associe souvent le jeune au vieux et le laid au beau, reflétant ainsi les idées de Léonard sur la beauté et la laideur, qu’il explique au paragraphe 13 du Libro di Pittura : “Si le peintre veut voir des beautés qui l’enchantent, il en est le seigneur, et s’il veut voir des choses si monstrueuses qu’elles font peur, ou qui sont bouffonnes et risibles, ou qui suscitent vraiment la compassion, il en est le seigneur et le dieu”.
À côté des “têtes grotesques”, l’exposition présente un autre petit groupe de gravures de Hollar tirées des dessins anatomiques de Léonard de Vinci. Ce qui semble fasciner Hollar, ce sont certains thèmes particuliers, comme les crânes dans les collections royales anglaises de dessins de Léonard. Plusieurs volumes, prêtés à l’exposition par la Biblioteca Leonardiana de Vinci, documentent les sources du savoir de Léonard, ainsi que la continuité des reproductions imprimées des dessins, en présentant également le travail de Caylus Anne Claude Philippe de Tubières, graveur raffiné du XVIIIe siècle. Au total, entre gravures, dessins et volumes, le public pourra découvrir une cinquantaine d’œuvres. Catalogue trilingue (italien, anglais et russe) avec des textes de Michael W. Kwakkelstein, Sara Taglialagamba, Margherita Melani, Roberta Barsanti et Carla Gütermann. L’exposition est placée sous le patronage du Comité national pour le cinquantenaire de la mort de Léonard de Vinci et s’inscrit donc dans le cadre des célébrations nationales dédiées au maître de Vinci en Italie en 2019.
Image : Wenceslaus Hollar Trois profils masculins de différents âges (1645 ; eau-forte, 52 x 92 mm la gravure, 53 x 94 mm l’estampe), 60 x 98 mm la fenêtre de montage ; Lamporecchio, Fondazione Rossana & Carlo Pedretti)
Léonard de Vinci dessiné par Hollar : des gravures inédites donnent le coup d'envoi de l'exposition de la Fondation Pedretti |
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