Le "Zenit" du jeune Enrico Minguzzi exposé à la chapelle Marchi de Seravezza

Du 6 au 28 août, la Cappella Marchi de l’église de la Madonna del Carmine à Seravezza (Lucques) accueillera l’exposition personnelle Zenit du jeune artiste romagnol Enrico Minguzzi (Cotignolo, 1981), sous la direction de Lorenzo Belli. Il s’agit du troisième rendez-vous en 2022 des expositions organisées par Alkedo aps dans la chapelle baroque, propriété de la commune de Seravezza.

Minguzzi est un artiste à la frontière de la figuration et de l’abstraction qui ne s’appuie pas sur une confrontation directe avec l’objet mais compose son imagerie par des superpositions de voiles, de transparences et de fines couches de couleurs, traçant un processus de prolifération de formes suspendues entre la germination et la multiplication exponentielle des fractales. La pratique manuelle, l’intuition gestuelle et la technique sont des éléments fondamentaux de son mode opératoire.

L’exposition Zenit tire son nom de ce point imaginaire de l’astronomie d’observation qui est l’intersection entre le point de l’observateur et la sphère céleste, et s’inspire de la genèse constructive du lieu, la chapelle Marchi, qui a été créée dans l’axe des coordonnées géographiques du site.

Dans les œuvres exposées, l’artiste romagnol émet l’hypothèse d’un microcosme organique où de nouvelles agrégations de matière se développent comme de nouvelles formes de vie et semble interroger l’observateur sur ce type de perception, sur la transformation et la métamorphose. Avec Zenit, sa première sculpture en matériaux composites, les formes auparavant fixées sur la toile deviennent matière comme une concrétion qui tend à s’élever du bas vers le ciel. C’est cette quête vers l’infini qui constitue son univers thématique, cette recherche constante d’un équilibre des formes qui semble aussi se confondre chromatiquement avec la recherche des quatre éléments: l’eau, l’air, la terre et le feu, partout où les forces s’additionnent et se compensent comme des causes et des effets qui s’enchaînent mécaniquement. Dans les deux toiles exposées, Levante et Ponente, l’enchevêtrement des formes s’anime comme un paysage intérieur qui semble sur le point de se dilater, de libérer toute son énergie.

Comme le souligne le commissaire, “Minguzzi définit des formes mais c’est à nous de nous adapter, d’expérimenter l’immensité de ses compositions, de déchiffrer les formes comme s’il s’agissait de nuages façonnés par le vent”. L’espace intérieur ouvert, ainsi défini, bouleverse tous les concepts dimensionnels. Pour nous, il n’y a plus de système de proportions ou d’échelle de référence et nous, observateurs, devons nous soumettre à l’interprétation après que l’artiste nous a ouvert les portes de sa dimension".

Enrico Minguzzi (Cotignola, 1981) vit et travaille à Bagnacavallo (RA). Après avoir étudié à l’Académie des beaux-arts de Bagnacavallo, il s’est installé à Milan, où il a présenté sa première exposition personnelle, Liqueforme, au Studio d’Arte Cannaviello en 2008. Depuis, ses œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles dans des galeries et des musées prestigieux - comme Antinomia au Museo San Domenico à Imola(Bo), 2019. Il a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment: Ultimi paesaggi à la Fondazione Cassa di Risparmio di Imola (2019), Pittori fantastici nella Valle del Po au PAC de Ferrare (2020) et Senza Figura à la Monitor Gallery sous la direction de Nicola Samorì (2021). Il a réalisé des projets et des résidences spécifiques à l’Areacreativa42 (2019) et au Museo Civico Luigi Varoli (2020), où un nouveau cycle de “natures mortes” a été créé. En mars 2022, Enrico Minguzzi a remporté le troisième prix de la neuvième édition du prix d’art de la Fondation VAF et ses œuvres sont entrées dans la collection de la Fondation VAF. Il a également reçu des prix et des mentions tels que: “Premio DAMS”, sous la direction de Renato Barilli, en 2006 ; lauréat du deuxième prix du “Premio Nazionale delle Arti” en 2006 ; finaliste du “Premio Morlotti” en 2007, et a remporté le premier prix de “Mantegna cercasi” en 2014. Depuis 2014, parallèlement à son travail artistique, il est membre fondateur du collectif MAGMA, au sein duquel il développe des projets qui combinent les arts visuels, la recherche musicale et l’investigation territoriale.

Photo: Enrico Minguzzi, Ponente (2022 ; huile sur résine époxy sur toile, 160 x 120 cm)

Le "Zenit" du jeune Enrico Minguzzi exposé à la chapelle Marchi de Seravezza

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