Alterazioni Video, le collectif fondé à Milan en 2004 et composé de Paololuca Barbieri Marchi, Alberto Caffarelli, Matteo Erenbourg, Andrea Masu et Giacomo Porfiri, apporte son nouveau projet en Sardaigne : du 30 octobre 2021 au 13 février 2022, le Musée Nivola d’Orani (Nuoro) accueillera l’exposition Appunti per un parco incompiuto, organisée par Giuliana Altea, Antonella Camarda et Concettina Ghis. Le collectif, dont le parcours de recherche est axé sur la désinformation et la relation entre vérité/représentation, légalité/illégalité, liberté/censure, dans lequel l’art est fortement lié à l’activisme politique, travaille depuis 2006 à l’élaboration d’un programme de recherche sur la désinformation et la liberté d’expression.Depuis 2006, il travaille sur Incompiuto, un projet centré, dans sa première phase, sur la cartographie et la géolocalisation de 696 œuvres inachevées disséminées sur le territoire italien, des structures architecturales qui ont été commencées mais jamais achevées, et qui ont été subventionnées par des fonds publics. Incompiuto entre maintenant dans sa deuxième phase, qui implique une série de changements d’utilisation des architectures. Laissées structurellement intactes en tant que monuments du présent, elles devraient devenir des lieux multifonctionnels permettant aux citoyens de se rassembler pour des activités culturelles et sportives en plein air, comme des parcs, des jardins, des auditoriums, des théâtres.
C’est le Palasport de Nuoro, une ruine scénique perdue dans la campagne, au-delà des dernières ramifications urbaines, qui est le protagoniste de l’exposition au Musée Nivola. Commencé à la fin des années 1990, contracté en 2012, le projet a été définitivement archivé en 2017 : il ne reste qu’une forêt de pylônes en béton armé, un portail d’entrée gigantesque, une esplanade stérile entourée d’amas de débris et de végétation spontanée. Alterazioni Video propose d’inverser l’échec de manière positive, en transformant le chantier abandonné en parc. Il nous invite à “embrasser le crapaud”, à nous réapproprier la ruine disgracieuse et négligée en l’acceptant et en l’utilisant.
Le collectif célèbre l’œuvre inachevée dans un film, pièce maîtresse de l’intervention au Musée Nivola, qui se développe sur deux plans narratifs parallèles : celui desrencontres entre les personnages au sein de la fiction filmique, parfois surréaliste et magique, où le temps semble s’être arrêté, et celui du tournage sur le plateau où ont lieu ces rencontres, qui nous ramène à une réalité et à un présent en devenir. Différents personnages évoluent dans le Palasport : le gardien du camping visionnaire qui a découvert comment voyager dans l’espace-temps, un jeune tiktoker perdu dans les ronces, deux touristes musiciens américains et un géomètre radiesthésiste, ainsi que d’autres figurants (les garçons du village, un berger, la police). Chaque personnage incarne certains des caractères décrits par Alterazioni Video dans le Manifesto dell’Incompiuto : la beauté et la terreur (le tiktoker et le gardien), le passé maladroit et corrompu qui se perd (le géomètre), le public qui, comme le chœur dans les tragédies grecques, devient une partie active du processus de transformation du lieu (les touristes musiciens qui jouent parmi les ruines), la communauté locale (les garçons dans le bar).
La porte d’entrée du Palasport, le seul espace couvert du site, que les personnages traversent pour voyager dans l’espace-temps, devient le seuil multidimensionnel qui relie les différents bâtiments inachevés disséminés en Italie, comme dans un seul grand parc archéologique de l’inachevé, expression de la pensée visionnaire et magique des concepteurs.Avec ce film, Alterazioni Video raconte l’Inachevé à travers une nouvelle clé d’interprétation. Le phénomène est exploré dans sa complexité à travers une pluralité de registres, de l’épopée (les actes héroïques de la belle contre la bête) au conte de fées (le Palasport veut devenir un parc comme la marionnette aspire à devenir un enfant), en passant par le documentaire réaliste (la réalisation du Palasport Nuoro).
Le langage cinématographique mêle les classiques(La Tempête de Shakespeare, avec le Palasport/île qui trouve son Caliban dans la figure du gardien), le Pasolini tragicomique de La Ricotta (les doubles plans narratifs, la fiction et le tournage en décor réel, mais aussi le tiktoker qui mange les réserves de nourriture du gardien), le néo-réalisme à la Youtube qui rencontre les stéréotypes du western spaghetti et de la science-fiction. La bande sonore du film, créée en collaboration avec Travis McCoy Fuller et Rudi Fischerlehner, est composée de sons provenant des barres d’armature en béton du Palasport. Le projet au Musée Nivola est accompagné d’une installation réalisée par Alterazioni Video à l’aéroport d’Olbia, visible dans la zone des arrivées jusqu’en février 2022. Pour plus d’informations, visitez le site du Musée Nivola.
Le nouveau projet d'Alterazioni Video, sur les ruines du Palasport inachevé de Nuoro |
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