C’est le dernier portrait féminin que Gustav Klimt (Vienne, 1862 - 1918) a exécuté au cours de sa carrière : il s’agit de la méconnue mais merveilleuse Dame à l’éventail, qui est présentée pour la première fois après vingt-neuf ans (mais après plus de cent ans pour le public autrichien), dans une exposition qui retrace les dernières étapes de la carrière du peintre viennois. Intitulée Dame mit Fächer. Gustav Klimts letzte Werke (“Dame à l’éventail. Les dernières œuvres de Gustav Klimt”), l’exposition, dont le commissaire est Markus Fellinger, ouvre ses portes à la Galerie Belvédère de Vienne (où est conservé le célèbre Baiser) du 25 mars 2021 au 13 février 2022. Un an, donc, pour voir ce chef-d’œuvre rare, peint entre 1917 et 1918, et actuellement conservé dans une collection privée.
Le tableau est également l’une des deux œuvres photographiées dans l’atelier de Klimt juste après sa mort en 1918 (l’autre est une œuvre inachevée, La Mariée). La possibilité de voir La dame à l’éventail est une occasion importante d’enrichir notre connaissance de l’œuvre de Klimt, et la Galerie Belvedere la présente dans le cadre d’une exposition sur le dernier Klimt. L’artiste viennois a commencé à travailler sur la Dame à l’éventail en 1917 et, à l’exception de quelques détails laissés inachevés, a terminé le tableau l’année suivante. La plupart de ses tableaux représentent des femmes de la haute société, mais dans ce cas-ci, nous ne savons pas qui est le modèle, qui est présenté comme une femme belle et séduisante, très sûre d’elle (il s’agissait probablement d’une danseuse, d’après le commissaire de l’exposition). Il s’agit d’un portrait très naturaliste, présentant la jeune femme l’épaule découverte, une robe de soie orientale et un éventail couvrant ses seins nus.
Gustav Klimt, Dame à l’éventail (1917-1918 ; huile sur toile ; collection privée). Photo de Markus Guschelbauer |
L’atelier de Klimt en 1918 |
La Dame à l’éventail n’a été exposée qu’une seule fois dans l’histoire de l’Autriche, au Kunstschau de Vienne en 1920. Le public autrichien ne l’a donc pas vue depuis plus de cent ans, mais les expositions de la dernière œuvre de Klimt se comptent sur les doigts d’une main : outre celle de 1920, il y en a eu une à Tokyo en 1981, et une troisième, la dernière, à Cracovie en 1992. Il s’agit donc d’une occasion rare pour le public de voir la Dame à l’éventail avec un ensemble d’œuvres de Klimt, dont la Mariée, le portrait d’Amalie Zuckerkandl, Adam et Ève et la Dame en blanc. Le musée a d’ores et déjà annoncé une nouveauté pour le mois d’octobre : un chapitre sera consacré à l’intérêt de Klimt pour l’art extrême-oriental et à l’analyse de l’influence de cet art sur sa production.
L’exposition est accessible avec un billet plein tarif de 16 euros, des billets à tarif réduit pour les plus de 65 ans et les moins de 26 ans à partir de 13,50 euros, des billets à tarif réduit pour les détenteurs de la Vienna City Card 14,50 euros, des billets à tarif réduit pour les personnes handicapées 3 euros, gratuit pour les enfants de moins de 19 ans. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site web de la Galerie Belvedere.
Le dernier portrait féminin de Klimt exposé pour la première fois à Vienne après 100 ans |
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