À partir du 26 avril, le Congo arrive à Florence: l’Andito degli Angiolini du Palazzo Pitti accueille la première exposition en Italie de Sammy Baloji (Lubumbashi, 1978), figure de proue de l’art africain contemporain: des objets congolais historiques provenant de collections florentines et d’autres musées dialoguent avec les œuvres de l’artiste dans une exposition in situ intitulée K(C)ongo, Fragments of Interlaced Dialogues. Classifications subversives. Le projet d’exposition, dont le commissariat est assuré par Lucrezia Cippitelli, Chiara Toti et le collectif BHMF, constitue l’aboutissement d’un projet de recherche initié par l’artiste depuis 2016 dans les collections de différents musées à travers le monde, dont le palais Médicis. Dans l’exposition - enrichie par la production de deux nouvelles œuvres in situ pour les salles de l’Andito degli Angiolini, Palazzo Pitti - des motifs et des récits sont entrelacés à partir d’objets arrivés des royaumes Kongo (l’actuelle République démocratique du Congo, la République du Congo et l’Angola) à partir du XVIe siècle, aujourd’hui conservés au Palazzo Pitti et dans divers musées.
Les œuvres de l’artiste dialoguent avec des documents d’archives et d’importantes œuvres du Kongo prêtées par le musée d’anthropologie et d’ethnologie de Florence et le musée des civilisations de Rome, ainsi que par les galeries des Offices. Le fil rouge de tout le parcours, qui serpente à travers sept salles, est un tapis de 88 mètres de long(La Traversée), produit et réalisé pour les salles de l’Andito degli Angiolini, dont la décoration traduit les motifs géométriques et les bandes circulaires de quatre précieux oliphants Kongo (trompettes cérémonielles en ivoire incrusté) exceptionnellement rassemblés dans l’exposition: trois d’entre eux proviennent du Trésor des Grands Ducs du Palais Pitti, un a été prêté pour l’occasion par le Musée des Civilisations de Rome. Ces splendides objets, dont deux font partie des collections Médicis depuis le XVIe siècle, marquent l’aboutissement d’un parcours qui met en lumière, salle après salle, la complexité des “dialogues entrelacés” entre le Kongo, l’Europe de la Renaissance et l’Europe moderne.
Avec l’installation immersive Gnosis, inspirée de la Sala delle Carte Geografiche du Palazzo Vecchio, Sammy Baloji explore le concept de Wunderkammer (salle des merveilles) en encadrant les collections de mirabilia et de naturalia de la Renaissance et la naissance des musées anthropologiques et ethnographiques italiens modernes. Certaines sculptures prêtées par le musée d’anthropologie et d’ethnologie de Florence provenaient du Congo colonial et sont arrivées en Italie au début du XXe siècle. Les lettres du roi Afonso Ier de Kongo au souverain portugais Manuel Ier, ainsi que les plaques de cuivre et de bronze, sont des témoignages de l’histoire du Congo. ainsi que les plaques de cuivre et de bronze de Baloji Negative of Luxury Cloth et la sculpture-cadre Goods Trades Roots (dont les motifs géométriques rappellent les précieux textiles en raphia arrivés en Italie entre le XVIe et le XVIIe siècle par l’intermédiaire de marchands portugais), parlent d’une relation égale et horizontale entre l’Europe et l’Afrique, qui renverse le récit “exotique” qui est devenu prédominant par la suite.
L’exposition met en évidence le profil “subversif” des œuvres Kongo, qui dépassent les classifications modernes “exotiques” ou “ethnographiques”, un héritage de la traite transatlantique des esclaves et de la " Scramble for Africa" (conquête de l’Afrique) de la fin du 19e siècle, dont les implications entrent en conflit avec les perceptions et les valeurs culturelles contemporaines. L’exposition ferme pendant les mois les plus chauds de l’année et sera donc ouverte en deux périodes distinctes: du 26 avril au 26 juin et du 6 septembre au 27 novembre.
“Les recherches historiques révèlent que notre perception des objets et des œuvres appartenant à des cultures différentes a été - et est encore dans de nombreux cas - entachée d’un sens négatif”, explique Eike Schmidt, directeur des Offices. “L’art de Sammy Baloji nous montre au contraire une autre voie, à travers la découverte de la vérité du passé et le rétablissement de relations horizontales entre les cultures: dans cette perspective, ses œuvres deviennent politiques au sens le plus élevé du terme”.
Sammy Baloji vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Son parcours, qui a commencé en 2005 par une documentation photographique des bâtiments modernes de sa ville, s’est également développé sous forme de recherche et de production visuelle avec Picha, un collectif d’artistes et de professionnels de la culture avec lequel il a fondé la Biennale de Lubumbashi et le centre d’art Picha en 2008. Son travail explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo en relation avec l’histoire mondiale, faisant ressortir dans le réseau dense des relations une complexité qui touche profondément et révise l’histoire moderne de l’Europe. À partir d’une recherche sur le patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, le travail de Baloji relit l’impact de la colonisation, mettant en évidence comment, dans la perspective contemporaine des récits coloniaux, l’impérialisme économique de notre présent imprègne l’imaginaire et renforce les relations de pouvoir. Sa vision critique embrasse les premières relations entre l’Afrique et l’Europe au XVe siècle et nous montre comment les clichés culturels qui ont façonné et modelé les mémoires collectives continuent à jouer un rôle central dans la perception du monde d’aujourd’hui. Nommé Chevalier des Arts et Lettres en France, il a reçu de nombreuses bourses, prix et récompenses, notamment aux Rencontres africaines de photographie de Bamako et à la Biennale de Dakar. Il a été lauréat du Programme Rolex de mentorat artistique. En 2019-2020, il a été résident à l’Académie de France à Rome - Villa Médicis. Depuis 2018, il enseigne à la Sommerakademie de Salzbourg. Il a exposé dans de grands musées, galeries et expositions à travers le monde, notamment: Beaux-Arts de Paris (2021) ; Biennale de Sydney (2020) ; Documenta 14 (Kassel/Athènes, 2017) ; Biennale de Lyon (2015) ; Biennale de Venise (2015) ; Festival Photoquai au Musée du Quai Branly (2015). En 2020, il fait partie du Power 100, le classement des “personnalités les plus influentes du monde de l’art” établi par le magazine britannique ArtReview.
Le Congo au Palazzo Pitti: inauguration de l'exposition de Sammy Baloji, la première en Italie |
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