Le 14 novembre 2024, à l’occasion de l’édition 2024 de Book City Milano, l’exposition Metafisica Concreta a été inaugurée chez Still Fotografia Milano, présentant une sélection de photographies, toutes en noir et blanc, issues du livre du même nom Metafisica Concreta de Giovanni Maria Sacco (édition Contrasto, 2024). L’exposition - qui se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2025 - se compose de 30 photographies : un corpus qui couvre une longue période de recherche de Giovanni Maria Sacco (Rome, 1954) autour du concept, cher à l’auteur, de l’étude globale de toutes les choses qui existent (l’être). Une étude qui s’articule autour de lieux, de paysages et d’architectures à travers lesquels l’appareil photo de Sacco établit un lien sous-jacent, “restituant une synthèse raffinée entre la pensée métaphysique et le fait de savoir voir au-delà de la réalité telle qu’elle apparaît. J’aime à penser que chaque photographie est une scène qui témoigne d’un lien d’appartenance à l’ensemble”, écrit Benedetta Donato, commissaire de l’exposition, dans l’introduction du livre.
Il en ressort, tant dans l’exposition que dans le livre, une exploration visuelle très complète de certains points clés de l’identité italienne, dont le paysage architectural - objet de la réflexion théorique de Sacco dans cet ouvrage - porte les signes d’une longue stratification de culture et de pensée, qui devient, dans les photographies de l’auteur, une matrice pour comprendre le “corrélatif objectif”, ce procédé poétique initialement identifié par T. S. Eliot, selon lequel “le processus poétique du poète italien” doit “être compris comme un tout”.Il s’agit d’un procédé poétique identifié initialement par T . S. Eliot selon lequel “à travers certains objets concrets, capables de susciter chez le lecteur ce que l’artiste veut et ressent sans besoin de médiation ou d’explication, on parvient à évoquer une ”émotion particulière“”, comme le souligne Flavia Concina dans sa contribution à l’ouvrage.
“Avec cette œuvre de Giovanni Maria Sacco, nous observons des prolongements de la pensée, où la photographie devient le moyen de révéler un long processus de réflexion et d’interprétation dans le domaine de la métaphysique”, poursuit Benedetta Donato. Rapporter par l’image une manière de sentir et de voir la réalité est un exercice que l’auteur réalise en projetant sur le monde son propre espace mental, dont il restitue ce qu’il définit lui-même dans la postface comme des “métaphores”. Sa recherche est donc une invitation permanente à regarder la réalité au-delà de ce que l’on en voit, à pénétrer dans une dimension autre et inconnue que les images de ce livre et de l’exposition rendent perceptible et palpable dès l’instant où on les observe".
La métaphysique de Sacco est composée d’indétermination et de sens autre et accompagne le regard du visiteur le long du caractère concret et de la rigueur minimaliste de certains des bâtiments rationalistes les plus importants d’Italie, photographiés sur plusieurs années et filmés en grand format, et à travers l’intemporalité des archétypes architecturaux, où l’on découvre l’immunité contre le passage du temps. Elle amène également le spectateur à réfléchir à une condition humaine dense en “solitude de l’existence”. Les images de Sacco sont silencieuses et dépourvues de personnes : l’humanité est perçue dans l’absence, soulignant, comme l’écrit le photographe, que “la réalité des choses est indépendante de la présence d’observateurs et, j’en suis convaincu, absolument indifférente à l’humanité”.
“La métaphysique traite de ce qui se trouve au-delà de l’univers physique que nous percevons. Dans ce contexte, l’un des aspects pertinents, et celui qui m’intéresse le plus dans ma production photographique, concerne l’essence des choses, c’est-à-dire comment les choses sont réellement au-delà de l’apparence. Il est évident que cela ne peut pas être décrit avec des mots, mais seulement avec des métaphores. C’est donc avec des métaphores que j’ai essayé de décrire ce qui, pour moi, est une métaphysique, et comme le titre l’indique, une métaphysique concrète. Un oxymore, car la métaphysique transcende la perception et ne peut donc pas être concrète. La traduction anglaise du titre, Concrete Metaphysics, présente un autre aspect de ces métaphores. Concrete, en effet, signifie à la fois béton et ciment. Métaphysique de la pierre, donc”, poursuit Sacco dans la postface.
L’itinéraire des métaphores concrètes proposé dans le livre et dans la sélection d’images de l’exposition documente des territoires et des œuvres tels que Borgo Schirò(Palerme), le Cretto de Burri à Gibellina Nuova, la Pyramide du 38e parallèle à Motta d’Affermo(Messine). Mais aussi Livourne, La Scarzuola, Modène, Cesenatico et Turin; et encore Tresigallo, Altivole, Varigotti, Latina, Rome, Bomarzo, Tirrenia et bien d’autres lieux, sujets de cette concrétude architecturale et métaphysique qui permet au photographe d’offrir “une image de la réalité transcendante et des émotions qu’elle suscite en moi, et peut-être en vous aussi : éloignement, mystère, beauté, harmonie”. Une réflexion théorique sur la nature des choses, évoquant une réflexion sur l’acte même de voir.
À côté d’une narration cohérente et linéaire, dans laquelle la composition est étudiée et parfaitement équilibrée, Sacco trace un chemin clair d’intentions, laissant émerger son sentiment personnel d’auteur grâce à un noir, un blanc et un contraste étudiés et contrôlés jusque dans les moindres détails.
L’exposition accompagne la sortie du livre Metafisica Concreta (146 pages, 102 images) publié par Contrasto, avec des textes de Benedetta Donato, Flavia Concina et Giovanni Maria Sacco.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de Still Fotografia Milano.
Giovanni Maria Sacco (né en 1954 à Rome) a été professeur d’informatique à l’université pendant trente ans, jusqu’à ce qu’il démissionne pour suivre sa passion pour la photographie. Il prend des photos depuis l’âge de huit ans. Sa devise est celle de Walt Whitman: “Je suis grand. Je contiens des multitudes”. Ses photographies abordent des thèmes très variés : ruines modernes (grandes usines surtout), architecture, natures mortes, portraits, nus, etc. Dans tous ces thèmes, Sacco recherche la beauté, qu’il trouve aussi bien dans l’impermanence et le déclin des choses humaines que dans l’impassibilité des constructions architecturales. De par sa formation, il applique le rasoir d’Ockham à ses images : tout et seulement ce qui est nécessaire, rien de plus, rien de moins. La composition de ses photographies est également profondément influencée par son intérêt pour la peinture, de Duccio aux peintres contemporains.
Depuis 2015, il a reçu plus d’une centaine de prix dans les plus importants concours internationaux : Architecture Master Prize, International Photo Awards (IPA), Fine Art Photography Awards (FAPA), Prix de la Photographie Paris (PX3), entre autres. Ses œuvres ont été exposées à Turin, Milan, Rome, Trieste, Venise, Arles, Glasgow, New York, Miami, Dali (Chine), Dubaï, Tokyo et Zurich.
En 2023, il a publié le livre Silent Theaters chez Kehrer Verlag. Metafisica Concreta est sa dernière publication, publiée par Contrasto (2024).
La métaphysique concrète de Giovanni Maria Sacco exposée à Milan |
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