L’exposition “Dentro il cielo appare un isola. Le arti povere in Italia fra disegno e fotografia (1963 - 1980)”, organisée au Palazzo Bisaccioni à Jesi(Ancône), sous la direction d’Andrea Bruciati. Cette exposition présente les œuvres de trente-deux artistes pour raconter d’un point de vue particulier, celui du graphisme et de la photographie, un mouvement artistique italien qui a eu un écho international au cours des cinquante dernières années, en raison de son succès critique et commercial : l’Arte Povera.
Depuis l’époque du futurisme, l’art italien n’avait pas dépassé les frontières nationales, provoquant une résonance culturelle qui a touché tous les pays occidentaux. Ainsi, l’Arte Povera puis la Transavanguardia ont marqué un changement profond du langage artistique qui influencera le développement des courants artistiques à venir.
Les œuvres exposées, dessins et photographies réalisés en un peu plus d’une décennie, de 1963 à 1980, représentent un acte de rébellion contre une société éblouie par le boom économique et imprégnée de consumérisme : À travers la recherche, l’expérimentation et l’utilisation de médias pauvres, mais à forte connotation communicationnelle, des artistes comme Alighiero Boetti et Vincenzo Agnetti visent à récupérer l’action, le contingent, l’archétype comme seule possibilité de l’art.
De l’analyse de cette décennie émerge une nouvelle génération d’artistes, capables de réduire le signe au minimum, mais où la donnée visuelle reste toujours fondamentale et incontournable pour une narration possible de la réalité.
Cela commence par le dessin qui, pour Francesco Clemente, Sandro Chia et Nicola De Maria, n’est pas une préparation à l’œuvre, comme dans la pratique minimaliste, mais un langage autonome qui permet de retrouver le plaisir de l’habileté manuelle ; ou par la photographie qui, pour Luigi Ghirri, Mario Giacomelli et Michele Zaza, est une narration personnelle en temps réel. Dans le nouveau climat des années de plomb, l’artiste se veut le porte-parole d’un code alternatif capable de mettre en lumière les contradictions de la technique et l’arbitraire mystificateur de son langage, qui est donc itéré, sérialisé, dans un paroxysme scientifique où transparaît une intention quasi prométhéenne de dépasser la donnée sensible pour révéler les structures connotatives sous-jacentes à l’œuvre".
La fragilité des supports, dessin et photographie, devient le signe d’une nouvelle sensibilité qui ne nie pas l’histoire, et encore moins la tradition figurative de la Renaissance qui considérait la pratique du dessin comme une procédure mentale, mais qui la réinvente en la chargeant d’un sens émotionnel et conceptuel à la fois qu’elle n’avait pas auparavant.
Ainsi, à la fin du boom économique, se fraye un chemin un “faire artistique” qui se veut entre le contingent et le compromis avec l’existant : dans son recours à des matériaux pauvres, l’art se pose comme une prise de conscience des possibilités expressives inhérentes à la matière elle-même et, parallèlement à une radicalisation progressive des signes, il passe du faire à la pensée, de la chose à l’Idée. Depuis l’effervescence de 1968, une génération d’artistes, les représentants de l’Arte Povera qui ont le plus incarné l’esprit de ces années, a expérimenté une liberté d’action liée à la structure du langage visant à redéfinir un monde jusqu’alors inacceptable.
Dans cette logique, les œuvres des artistes de l’exposition se révèlent comme une sorte de tâtonnement : le dessin et la photographie répondent de manière nouvelle et sans concession à une volonté documentaire et militante, en tant qu’instruments démocratiques d’accès facile, et en même temps primordiaux dans l’“enregistrement” de la réalité telle qu’elle est, sans fiction. L’exposition présente des œuvres de Vincenzo Agnetti, Adriano Altamira, Enrico Baj, Alighiero Boetti, Sandro Chia, Francesco Clemente, Mario Cresci, Gino De Dominicis, Nicola De Maria, Mario Giacomelli, Luigi Ghirri, Ugo La Pietra, Elio Mariani, Aldo Mondino, Luigi Ontani, Mimmo Paladino, Claudio Parmiggiani, Pino Pascali, Luca Maria Patella, Michele Perfetti, Robert Pettena, Lamberto Pignotti, Michelangelo Pistoletto, Concetto Pozzati, Emilio Prini, Francesco Radino, Sandra Sandri, Mario Schifano, Gianni Emilio Simonetti, Franco Vaccari, Luigi Viola, Michele Zaza.
Heures d’ouverture : du lundi au dimanche de 9h30 à 13h00 et de 15h30 à 19h30. Entrée gratuite. Pour toute information, veuillez appeler le +39 0731 207523, envoyer un courriel à info@fondazionecrj.it ou visiter le site www.fondazionecrj.it.
L'Arte Povera à l'honneur dans une exposition à Jesi |
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