Du 16 mars au 30 juin 2019, la Fondazione Magnani-Rocca di Traversetolo (Parme) accueille une exposition consacrée à Giorgio De Chirico (Volos, 1888 - Rome, 1978) et Alberto Savinio (pseudonyme d’Alberto De Chirico, Athènes, 1891 - Rome, 1952), intitulée De Chirico et Savinio. Une mythologie moderne. Les deux frères repensent le mythe, l’antique, la tradition classique à travers la modernité de l’avant-garde et de la citation, en les traduisant et en les réinterprétant pour tenter de répondre aux grandes énigmes de l’homme contemporain, donnant vie à ce que Breton appelait une véritable “mythologie moderne”. L’exposition, présentée à la Villa dei Capolavori, siège de la Fondation à Mamiano di Traversetolo près de Parme, présente plus de cent trente œuvres, parmi lesquelles des peintures célèbres et des œuvres graphiques surprenantes, dans un parcours qui, de la naissance de l’aventure métaphysique, se concentre sur une refonte moderne de la mythologie pour arriver à une production théâtrale extrêmement riche, documentée également par de précieux costumes pour l’opéra.
Les Dioscures de l’Art (c’est le surnom des deux frères) “sont l’explication l’un de l’autre”, écrivait Jean Cocteau. Proches voisins au début de leurs carrières respectives, De Chirico et Savinio ont travaillé en étroite collaboration au cours de leurs premières années parisiennes. André Breton a défini leur travail comme “inséparable en esprit” : les visions conçues par Giorgio dans ces années-là ont trouvé une contrepartie littéraire dans la poétique de son frère ; bien que le mérite en ait été historiquement attribué au génie de De Chirico, le rôle de Savinio dans l’élaboration de l’esthétique métaphysique est aujourd’hui reconnu. L’exposition, organisée par Alice Ensabella de l’Université de Grenoble et Stefano Roffi, directeur scientifique de la Fondation Magnani-Rocca, vise à reconstruire de manière critique les sources communes des frères De Chirico afin de mettre en évidence leurs affinités, leurs contrastes et leurs interprétations de l’univers fantastique qui prend forme dans leurs traductions picturales, littéraires et théâtrales.
Giorgio et Andrea De Chirico sont nés en Grèce, où ils ont passé toute leur enfance. Issus d’un milieu bourgeois et cosmopolite, ils reçoivent une éducation solide et internationale, influencée par le romantisme et le nihilisme allemands, l’avant-garde parisienne et la culture méditerranéenne classique, grecque bien sûr, mais aussi profondément italienne. Cette empreinte philosophique, artistique et littéraire très particulière, qui a forgé l’esprit des frères De Chirico dans leurs années de formation et de jeunesse, a donné naissance à l’un des moments les plus originaux et les plus élevés de la culture figurative italienne du XXe siècle.
Malgré leur parcours intellectuel commun, De Chirico et Savinio ont manifesté dès leur plus jeune âge des caractères et des approches différentes de la pratique artistique. Savinio, personnage aux multiples facettes, a commencé comme musicien et compositeur, puis est devenu écrivain et ne s’est tourné vers la peinture qu’à l’âge de trente-cinq ans. De Chirico, avec sa personnalité plus décidée et granitique, a identifié sa voie dans la peinture dès l’adolescence. Bien que les œuvres des deux frères soient caractérisées par des thèmes d’intérêt commun tels que le voyage, le mystère du détachement, l’émotion poignante du retour, l’interrogation sur la condition humaine, l’appel au mythe et à l’antiquité, les interprétations qu’ils en donnent ne sont pas les mêmes, aboutissant souvent à des résultats stylistiquement et iconographiquement éloignés. Plus froid, plus mental et conceptuel, de Chirico, même après la grande saison métaphysique, ne renoncera pas à des représentations encore empreintes d’énigmes, qui caractériseront ses paysages rappelant les mythes de l’antiquité, les chevaux au milieu des ruines de la civilisation grecque, les gladiateurs sur le point de vivre ou de mourir, les autoportraits et les natures mortes redondantes. Le jeu et l’ironie sont au contraire les pierres angulaires autour desquelles s’articule l’esthétique d’Alberto Savinio. Contrairement à son frère, en effet, Savinio fait preuve d’une capacité innée à injecter dans les profonds silences métaphysiques la légèreté habile de l’ironie, qui se déploie à travers une nature fantastique et visionnaire. Dans ses œuvres, les objets inanimés et les êtres animés sont réunis en une seule représentation colorée et vivante, dans laquelle les formes humaines et animales sont confondues et décontextualisées, placées dans des perspectives impossibles et une atmosphère aussi improbable que ludique.
Les contributions du catalogue se concentrent sur l’approche des frères vis-à-vis de leurs sources (Nicol Mocchi), ainsi que sur leurs parcours respectifs dans les différentes disciplines artistiques dans lesquelles ils se sont engagés : la peinture (Alice Ensabella), bien sûr, mais aussi le livre d’artiste et le théâtre (Mauro Carrera). L’inspiration à l’origine de la construction de cette mythologie moderne étant au cœur de ce projet, deux contributions du catalogue portent sur des aspects plus spécifiques de l’iconographie savinienne (Gerd Roos) et dechirienne (Daniela Ferrari).
L’exposition est ouverte tous les jours, y compris les jours fériés. Horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 18h (fermeture de la billetterie à 17h), samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 19h (fermeture de la billetterie à 18h). Ouvert également le lundi de Pâques, le 25 avril, le 1er mai et le 2 juin. Fermé le lundi (ouvert le lundi de Pâques). Entrée : € 12,00 également valable pour les collections permanentes - € 10,00 pour les groupes d’au moins vingt personnes - € 5,00 pour les écoles. Renseignements et réservations pour les groupes : tél. 0521 848327 / 848148 info@magnanirocca.it www.magnanirocca.it Le samedi à 16h30 et les dimanches et jours fériés à 11h30, 16h00, 17h00, visite de l’exposition avec un guide spécialisé ; les réservations peuvent être faites par e-mail à segreteria@magnanirocca.it , ou se présenter à l’entrée du musée dans la limite des places disponibles ; coût 17,00 € (entrée et guide).
Image : Alberto Savinio, Tombeau d’un roi maure (1929 ; huile sur toile)
Giorgio De Chirico et Alberto Savinio exposés à la Fondazione Magnani Rocca de Traversetolo |
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