Franco Cardinali protagoniste de l'exposition anthologique "Inquietudine necessaria" à Lecco


Du 29 juin au 1er septembre 2019, le Palazzo delle Paure de Lecco accueille l'exposition "Inquietudine necessaria", une exposition anthologique consacrée à Franco Cardinali.

Pendant tout l’été à Lecco, les visiteurs pourront admirer l’importante exposition anthologique Franco Cardinali. Inquietudine necessaria, sous la direction de Raffaella Resch, au Palazzo delle Paure du 29 juin au 1er septembre 2019.

Après le succès de l’exposition milanaise de janvier dernier, l’approfondissement de la figure de Franco Cardinali (Gênes, 1926 - Vence, 1985), artiste ligure d’une profondeur considérable, se poursuit avec une exposition qui lui est consacrée et qui retrace son activité fervente à travers une sélection de plus de quarante œuvres, allant des travaux du milieu des années 1950 aux grandes toiles énigmatiques de ses dernières années, précédant sa mort en 1985.



L’exposition suit un développement chronologique et thématique visant à illustrer de manière exhaustive la personnalité de l’artiste. Comme le souligne le commissaire, les œuvres du tournant des années 1950 et 1960, comme l’huile sur toile Saint Hilaire de 1955, qui révèlent d’abord des influences picassiennes et modigliennes, "sont conditionnées par la recherche d’une figuration originale, avec des résultats qui font apparaître l’aspect du bas-relief, de la statuaire paléochrétienne, aussitôt abandonnés au profit d’une étude plus attentive de la matière. L’expérimentation semble encore hybrider la toile avec la tridimensionnalité de la sculpture, mais elle déplace irréversiblement le centre de la représentation : l’œuvre n’est plus un objet placé pour en simuler un autre, mais elle en devient le protagoniste.

C’est là que les surfaces deviennent épaisses, composites et expérimentées, traitées avec des interventions profondes, des lacérations ou des cratères, imaginant que sur le “corps” de la peinture, les éléments peuvent se déchaîner : le feu peut incinérer comme dans Fleur incinérée de 1968, l’eau peut laver comme dans Linge sale pour laver en familie de 1982, l’air peut soulever des nuages de poussière irisée comme dans Site cosmique aux reflets d’aurore de 1983. “Ses toiles, poursuit Resch, creusent au-delà de la dimension du visible, avec des blessures profondes qui semblent percer la surface, comme les entailles de Fontana ; le matériau dense avec lequel il commence à travailler à la fin des années 1960, qui devient aussitôt du sable traité avec de la caséine et des pigments, passe d’un état inerte à un état actif, expérimental, avec des combustions (qui, à la différence de Burri, sont ”reproduites“ avec de la peinture), des dessiccations, des mues d’épiderme, des empreintes. L’œuvre devient un organisme vivant et participe au mystère d’un cosmos de plus en plus complexe”.

À ce processus matériel correspond une simplification des images qui tend fortement vers l’abstractionnisme et rappelle le symbolisme privé de l’artiste comme les cercles, les ondes sinusoïdales, les croix ; Fossile lunaire de 1967, Trames liguriennes de 1968 et Segnale propiziatorio de 1977 sont significatives à cet égard, de même que les œuvres inspirées par le monde naturel, composées d’environnements et d’animaux qui créent un bestiaire curieux et inquiétant, comme s’il s’agissait de fossiles imprimés sur la toile, et révèlent une insatisfaction personnelle et artistique qui se manifeste dans les hachures profondes, les paysages agités et les surfaces ondulantes. Les dimensions des toiles augmentent également, de même que leur poids : elles sont comme de “nouveaux dolmens” dans un temple que Cardinali dédie à son art inquiet, qui semble exiger une rédemption ou un sacrifice.

Organisée par la municipalité de Lecco - Sistema Museale Urbano Lecchese, la chambre de commerce de Como-Lecco et l’association culturelle Franco Cardinali, l’exposition met en lumière la poétique d’un artiste dont les œuvres appartiennent à d’importantes institutions publiques et collections privées en Italie, en Europe et aux États-Unis. L’exposition bénéficie du patronage de la municipalité de Chiusi della Verna et du Club UNESCO d’Aquileia.

L’exposition est enrichie d’un catalogue exhaustif en italien et en anglais publié par Scalpendi Editore, avec toutes les œuvres exposées ainsi qu’une riche sélection de la production de l’artiste, avec une introduction et un texte critique de Raffaella Resch et un témoignage de son ami Benito Boschetto.

Franco Cardinali (1926-1985) est né en Ligurie, à Rapallo, en 1926 et s’est installé à Paris en 1950, se formant dans le milieu parisien de Montparnasse au sein de l’École de Paris, le grand groupe d’artistes et d’intellectuels qui travaillait à Paris entre les deux guerres. En 1953, il fait ses débuts à Milan avec une exposition personnelle à la Galleria San Babila et deux ans plus tard, il expose avec les artistes de la Cité Vercingétorix, sous le patronage de Jean Cocteau, avec qui il noue une solide amitié et entretient de fréquents échanges de correspondance ; il rencontre ensuite Jacques Prévert, qui dédie un poème à l’une de ses toiles. Cocteau et Prévert le font connaître dans les milieux artistiques de Paris et de la Côte d’Azur. Cardinali participe ensuite pendant les étés 1955 et 1956 à l’activité artistique exubérante de Vallauris et expose à la galerie Charpentier dans le groupe de l’École de Paris, avec des œuvres sélectionnées par Raymond Nacenta. Il rencontre alors le grand Pablo Picasso, qui le pousse à travailler la céramique. Il partage son temps entre Vallauris et Paris jusqu’en 1968, date à laquelle un profond besoin de solitude l’amène à se retirer dans un village de montagne en Toscane, La Rocca della Verna, où il construit sa maison et son atelier, et poursuit ses recherches pendant douze ans. En novembre 1980, toujours tiraillé par l’insatisfaction, il entreprend un voyage sur la Côte d’Azur pour retrouver son ami Jean Haechler, qui deviendra son mentor et son mécène. Il s’installe ensuite à Saint Paul de Vence en 1982 et réalise en décembre une exposition personnelle à Nice, puis en février 1983 à Genève, en mars à Paris et en avril à Sion en Suisse. Sa dernière exposition a lieu en juin avec une exposition personnelle à Saint Paul de Vence. Il se suicide le 12 avril 1985, à l’âge de 59 ans. En 1989, l’Académie des beaux-arts de Brera lui a consacré une exposition posthume, sous la direction d’Osvaldo Patani.

L’association culturelle Franco Cardinali, fondée en 2018, a initié la création d’une archive des œuvres de l’artiste, devenant ainsi un point de référence pour les collections publiques et privées européennes et américaines.

Inauguration le 28 juin à 18 heures.

Pour toute information, veuillez appeler le +39 0341 286729 ou envoyer un e-mail à segreteria.museo@comune.lecco.it.

Photo : Franco Cardinali, Astre incinéré (1983 ; huile de caséine et sable sur toile, 80 x 100 cm). Crédit photo : Luca Maccotta

Source : communiqué de presse

Franco Cardinali protagoniste de l'exposition anthologique
Franco Cardinali protagoniste de l'exposition anthologique "Inquietudine necessaria" à Lecco


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