Florence, le Museo Novecento consacre une exposition à la relation entre Arturo Martini et Carrara.


Arturo Martini et Carrare" est le titre de l'exposition que le Museo Novecento de Florence consacre, du 10 septembre au 14 novembre 2021, à la relation entre le grand sculpteur vénitien et la ville apuane, capitale mondiale du marbre.

Du 10 septembre au 14 novembre 2021, le Museo Novecento de Florence consacre une exposition à la relation entre Arturo Mart ini (Trévise, 1889 - Milan, 1947). Intitulée Arturo Martini et Carrara. Donna che nuota sott’acqua, organisée par Lucia Mannini avec Eva Francioli et Stefania Rispoli, est installée dans les salles du rez-de-chaussée du musée et, comme indiqué, est consacrée à la relation particulière que Martini, comme beaucoup d’autres sculpteurs, entretenait avec les Alpes Apuanes, où le marbre statuaire, favori des artistes pour sa pureté et sa brillance, est extrait depuis l’Antiquité romaine. Le lien entre les sculpteurs du XXe siècle et le territoire apuanais et versilien est donc renouvelé dans ce nouveau projet d’exposition, qui suit idéalement celui qui vient de s’achever et qui était destiné à étudier le rapport entre Henry Moore et la Toscane. En effet, c’est précisément en Versilia que le sculpteur britannique est entré en contact avec cette énorme tradition d’artisanat et de sagesse artistique conservée dans les mains des tailleurs de pierre et des carriers. La fascination pour le paysage des carrières des Alpes Apuanes et la sérénité salubre du littoral entre Forte dei Marmi et Carrara ont contribué à une association durable entre Moore et la communauté artistique et intellectuelle locale.

Le rapport de Martini avec Carrare et avec le marbre a un caractère de découverte et d’aventure: le sculpteur trévisan débarque dans les Alpes Apuanes à la mi-1937, à la suite du contrat pour le grand bas-relief La Giustizia corporativa (Justice corporative), destiné au Palais de Justice de Milan, et y retourne à plusieurs reprises, en travaillant dans l’atelier de Nicoli. Entre 1939 et 1940, Martini éprouve également une profonde insatisfaction à l’égard de lastatuaire monumentale, ce qui l’amène à abandonner temporairement la sculpture pour se consacrer à la peinture, comme en témoigne le tableau Le cave del marmo (Les carrières de marbre), présenté dans l’exposition. En 1941, cependant, l’université de Padoue lui commande le célèbre monument à la mémoire de l’historien latin Tite-Live. On raconte que d’un éclat du grand bloc de Tite-Live est née la Femme nageant sous l’eau, fruit d’une longue gestation intellectuelle. Ce n’est en effet qu’à ce moment-là que le sculpteur a trouvé les moyens linguistiques de donner corps à l’impression qu’il avait eue, des années auparavant, en regardant le film de 1928 Ombres blanchesdes mers du Sud, dont l’action se déroulait en Polynésie et qui mettait en scène la mexico-tahitienne Raquel Torres. Martini décide de compléter la sculpture en la décapitant et, d’un coup net et impitoyable, transforme ainsi “l’œuvre de ”datée“ à ”éternelle“”, comme l’a observé Carlo Nicoli. Les recherches extrêmes menées par Martini dans les années 1940 trouvent ainsi une synthèse dans Femme nageant sous l’eau, flottant en suspension, flottant dans l’espace, sur trois tiges métalliques conçues par l’architecte Carlo Scarpa pour la première présentation de l’œuvre à la Biennale de Venise en 1942.



Le prêt exceptionnel accordé par la Fondation Cariverona représente l’extrême recherche de Martini dans les années 1940 et est accompagné du film Ombre bianche (Ombres blanches ) et du précieux volume Una scultura (Une sculpture ) publié par le marchand d’art Roberto Nonveiller en 1944 pour présenter l’œuvre, dans lequel se succèdent de nombreuses vues de l’œuvre capturées sous différents angles. La couverture est particulièrement significative, avec un montage de deux vues et la transcription d’un quatrain de l’Air de Sémiramis de Paul Valéry, où l’Aurore invite la légendaire reine de Babylone à réveiller sa volonté créatrice avec la force avec laquelle le nageur émerge des eaux.

“Le Museo Novecento”, explique Sergio Risaliti, directeur du Museo Novecento, "a acquis ces dernières années une position scientifique de premier plan grâce à une série de projets qui, l’un après l’autre ou en même temps, se parlent. Après Medardo Rosso, par exemple, qui a fait l’objet d’une belle exposition il y a trois ans, nous avons inauguré en juin une exposition consacrée à Arturo Martini. Deux artistes d’une importance fondamentale pour reconstituer l’évolution du langage de la sculpture entre le XIXe et le XXe siècle. Aujourd’hui, en annexe à l’exposition Arturo Martini et Florence, nous ajoutons un chapitre très significatif qui présente l’un des chefs-d’œuvre du sculpteur, cette Femme nageant sous l’eau, considérée par l’auteur lui-même comme la fleur de sa recherche. Preuve d’un programme qui enchaîne thèmes sur thèmes, sujets sur sujets, l’accent est mis cette fois-ci sur le rapport particulier de Martini avec Carrare. Un aspect du lien entre les artistes et le territoire qui rappelle que même Henry Moore avait choisi les Alpes Apuanes comme atelier, où il trouvait la matière première pour ses créations. Cette ligne éditoriale distingue la nôtre qui poursuit un parcours scientifiquement satisfaisant, avec l’objectif de sensibiliser la communauté florentine et au-delà, en offrant la possibilité d’élargir la connaissance de l’art du XXe siècle avec des aperçus sur des territoires et des protagonistes considérés peut-être comme moins spectaculaires mais dont le protagonisme dans l’histoire est indéniable. Il y a des lacunes à combler et des pièces manquantes à récupérer, et le musée remplit cette fonction civique. Un profil préparatoire qui se transforme en épiphanie poétique avec la présence d’œuvres comme la Femme nageant sans eau, prêtée par la Fondazione Cariverona, et grâce à des présentations évocatrices comme celle d’aujourd’hui, qui recrée le moment auroral d’une inspiration fertile.Nous avons voulu les présenter dans leur intégralité, en plongeant les visiteurs dans cette atmosphère magique qui a enflammé l’intelligence créatrice de notre grand sculpteur".

De même que le volume publié par Nonveiller proposait, avec une riche séquence d’images, une observation attentive de plusieurs points de vue de la Femme nageant sous l’eau", explique Lucia Mannini, commissaire de l’exposition, “nous offrons ici l’occasion rare d’observer, avec le calme qui s’impose, cette réponse retentissante de Martini à la statuaire de son temps”. En effet, deux œuvres emblématiques ont été choisies pour commémorer la saison de Carrare : une peinture, Le cave del marmo (Les carrières de marbre), qui témoigne de la crise créative vécue par Martini dans les années 1940 et de son approche de la peinture, et une sculpture, Donna che nuota sott’acqua (Femme nageant sous l’eau), que l’artiste lui-même définissait comme “la fleur de ma recherche”. À l’appui de ce choix, une page de “Stile” dans laquelle Gio Ponti, en avril 1947, peu après la mort prématurée du sculpteur, publie quelques réflexions que Martini avait exprimées sur papier dans La scultura lingua morta et reproduit les deux œuvres côte à côte".

L’exposition Arturo Martini et Carrare, conformément à la vision scientifique du musée en tant qu’atelier de recherche et de formation, est le fruit d’une collaboration entre le Museo Novecento et le département SAGAS de l’Université de Florence. Dans le cadre du projet Dall’Aula al Museo (De la salle de classe au musée), lancé en 2019 avec le professeur Giorgio Bacci, deux jeunes étudiantes du master Histoire de l’art contemporain, Margherita Scheggi et Valentina Torrigiani, ont collaboré avec Lucia Mannini et les conservateurs du musée à l’organisation de l’exposition. Avec ce projet, le musée entend rapprocher le domaine de la recherche académique de celui de l’éducation muséale et de la diffusion auprès du grand public, tout en offrant une occasion unique d’approfondir l’étude des grands maîtres du XXe siècle italien et de valoriser notre patrimoine.

Florence, le Museo Novecento consacre une exposition à la relation entre Arturo Martini et Carrara.
Florence, le Museo Novecento consacre une exposition à la relation entre Arturo Martini et Carrara.


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