Farsetti consacre une exposition aux Italiens de Paris, de De Chirico à Severini


Du 1er août au 15 septembre, Farsetti Arte à Cortina d'Ampezzo consacre une exposition aux Italiens de Paris, les Italiens qui ont travaillé à Paris au début du XXe siècle, de De Chirico à Severini, de Tozzi à Campigli.

Paris, début du 20e siècle. Sept Italiens font irruption sur la scène artistique : ce sont Les Italiens de Paris. Le groupe est composé de Massimo Campigli, Giorgio de Chirico, Filippo de Pisis, René Paresce, Alberto Savinio, Gino Severini et Mario Tozzi. Ensemble, ils constituent l’un des points les plus avancés de l’expérimentation picturale et iconographique en Europe entre les deux guerres. Leur expérience commune a été courte : de 1928, avec la première exposition dans le foyer d’un théâtre, à 1933. Mais certains d’entre eux sont à Paris depuis le début du siècle. Puis la crise économique et politique du milieu des années 1930 les oblige à retourner dans l’Italie du fascisme. Leur dernière exposition, leur chant du cygne, aura lieu à Florence en 1942 avec un texte d’Alberto Savinio. Les Italiens, comme les appelaient les Français et comme ils s’appelaient eux-mêmes en Italie, forment un groupe hétérogène qui se consacre à un nouveau classicisme et propose la peinture comme pure imagination dans la voie indiquée par de Chirico avec la Métaphysique. Ce sont des “Sognatori svegli” (rêveurs éveillés), leurs toiles sont une nouvelle mythologie contemporaine qui prend en compte les angoisses et les perturbations de l’homme du XXe siècle.

Avec cette exposition,Farsettiarte, qui fête cette année ses 60 ans d’activité à Cortina, propose une sélection d’œuvres de l’époque où ces auteurs ont fait rayonner la tradition de la peinture italienne à Paris, capitale artistique de la nouvelle ère, rapide, excentrique et technologique, où pour tout artiste ou écrivain, de Modigliani à Picasso en passant par Arthur Miller et Ernest Hemingway, vivre à Paris signifiait aussi être “heureux comme Dieu en France”.

Au début du siècle dernier, les artistes quittaient Montmartre pour Montparnasse, où ils dînaient à la Closerie des Lilas avec des poètes : Guillaume Apollinaire, Paul Fort, Max Jacob et un jeune Alberto Savinio qui n’avait pas peur des performances sonores aux Soirées de Paris, la destination des jeunes talents du monde entier. Il y a d’autres “metechi” (comme les étrangers sont appelés par les Parisiens) : Chagall, Brancusi, Miró, Dali, Juan Gris, Diego Rivera et Frida Kahlo; les dadaïstes de Tristan Tzara, plus tard les surréalistes d’André Breton. Et en 1919, la jeune Antoinette Raphaȅl arrive dans la ville où Joséphine Baker domine et où Édith Piaf fait ses débuts. Dans les années folles, Paris est un lieu incontournable pour les artistes. Gino Severini arrive en 1906, avec lui seulement Modigliani. Giorgio de Chirico arrive pour la première fois au cours de l’été étouffant de 1911, précédé par Andrea au cours de l’hiver de l’année précédente. De Chirico reviendra en 1924 et verra naître le surréalisme d’André Breton. Filippo de Pisis arrive à Paris en 1925. Massimo Campigli, Mario Tozzi et René Paresce sont des peintres qui écrivent. Campigli est correspondant du “Corriere della Sera”, Tozzi arrive après la guerre pour épouser Marie Terèse, mais devient l’organisateur du groupe. Renato Paresce, quant à lui, est à Paris depuis 1912. Il est physicien, peintre et journaliste. Il a abandonné la science pour l’art, mais pas le journalisme. À Paris, Renato devient René, change d’idées politiques et de vision du monde.

L’exposition raconte l’histoire extraordinaire de ces peintres visionnaires, non pas des étrangers, mais de grands Italiens conscients de leur tradition et déterminés à se faire un nom dans le Paris des années folles : à partir de la première exposition en 1928 dans le foyer du théâtre Louis Jouvet sur les Champs-Elysées, Les Italiens montreront au public international que leur diversité toute méditerranéenne est un atout : les artistes parisiens sont prêts à les reconnaître. Cette exposition est l’occasion de confronter les thèmes et les iconographies, de mettre en évidence les points communs entre les œuvres des Italiens. Ce qui ressort de ces toiles, c’est la richesse hétérogène, l’éclectisme des sujets, métaphysiques ou oniriques, méditerranéens, classiques, revisités par chaque auteur. Des thèmes qui ont attiré l’attention de Léonce Rosenberg qui en a voulu quelques-unes pour les murs de sa maison à Paris, aujourd’hui en partie conservées au Museo delle Regole de Cortina, qui collabore à cette exposition et célèbre cette année le 50e anniversaire de la collection Rimoldi. En effet, un lien sera établi entre les œuvres exposées dans la galerie et certaines de celles du Museo delle Regole, une sorte d’itinéraire idéal qui se déroulera dans les deux lieux, offrant aux visiteurs une reconstitution large mais opportune de ce qu’ont représenté Les Italiens de Paris.

L’exposition est également l’occasion de réfléchir sur Les Italiens et sur la politique culturelle italienne des années 1920 et 1930, toujours d’actualité. Depuis Paris (sans jamais abandonner complètement leur patrie), ils attirent l’attention du régime, qui les courtise et les reconnaît d’emblée comme utiles à la propagande culturelle. Ils sont soutenus par l’appareil des expositions syndicales organisées par le sculpteur Antonio Maraini et Margherita Sarfatti, première femme critique d’art en Europe, engagée dans la promotion de son idée de l’art du XXe siècle. Les Italiens participent aux expositions syndicales du Novecento Italiano et sont soutenus par le critique d’art polonais Waldermar George, qui les présente à la Biennale de Venise en 1930. En 1933, Les Italiens - alors à l’épilogue de l’affaire parisienne - sont protagonistes de la Triennale de Milan, qui rend les murs aux peintres comme à la Renaissance. La saison des interventions voulues par le régime pour peindre à fresque les murs des lieux publics a été inaugurée. C’est le chant du cygne des Italiens, contraints de quitter Paris en raison de la crise économique. Les expositions itinérantes se poursuivent mais l’épilogue a déjà eu lieu le 22 septembre 1933, lorsque lors de l’inauguration à la Galerie Charpentier Antonio Maraini, secrétaire de l’Union Nationale des Artistes, sanctionne officiellement le nouveau cadre voulu par Rome.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de Farsetti.

Image : Alberto Savinio, Nature morte avec coquillage (Fiore Marino) (1934 ; tempera, 59.5x49.5 cm)

Farsetti consacre une exposition aux Italiens de Paris, de De Chirico à Severini
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