Du 13 février au 28 mars 2025, la Still Gallery de Milan accueille l’exposition Light and Silence. Greenland du photographe Paolo Solari Bozzi (Rome, 1957), sous le commissariat de Denis Curti. L’exposition, composée de quarante clichés grand format strictement en noir et blanc, retrace un voyage de six ans, de 2016 à 2022, dans les terres inhospitalières et fascinantes du Groenland. La singularité des clichés de Solari Bozzi réside dans la technique : des photographies analogiques sur pellicule, puis tirées dans la chambre noire de l’auteur. Un processus qui demande du temps, de la patience et du dévouement, mais qui permet de capturer chaque détail du paysage arctique avec une profondeur d’expression intense. Le contexte géopolitique rend l’histoire visuelle de Solari Bozzi encore plus actuelle. Le Groenland est en effet au centre des débats internationaux en raison de son importance stratégique et de ses ressources naturelles. Des gisements d’hydrocarbures aux terres rares en passant par les nouvelles routes polaires ouvertes par le réchauffement climatique, l’île est un symbole de la fragilité de la planète. La Première ministre danoise Mette Frederiksen a récemment rappelé que “le Groenland n’est pas à vendre” en réponse aux déclarations controversées de Donald Trump, braquant les projecteurs sur l’île et ses particularités. Les images de Solari Bozzi ne se limitent toutefois pas au paysage.
“Mon voyage a commencé à l’ouest de l’île, grâce à Roberto Peroni et à sa Maison rouge, à Tasiilaq, puis, expédition après expédition, il s’est poursuivi jusqu’à Qaanaaq, au nord”, explique Solari Bozzi. “Ici, il est possible de suivre les Inuits avec une caméra pendant la chasse quotidienne au phoque ou au narval, toujours vêtus de peaux d’ours, ce qui reste encore aujourd’hui le moyen traditionnel - et peut-être le meilleur - de lutter contre les températures arctiques. Je note avec fierté l’invitation de Konrad Steffen, professeur et chercheur suisse de renommée internationale, fondateur de Swiss Camp, une base de recherche au milieu de l’île, qui collecte des données météorologiques et climatiques depuis plus de trente ans et que j’ai eu l’honneur de suivre lors d’une de ses expéditions”.
Solari Bozzi est l’un des rares photographes, avec Ragnar Axelsson et Carsten Egevang, à raconter l’histoire du Groenland de manière professionnelle et à restituer, par leur travail, ce monde de lumière et de glace, où l’homme est une présence très rare : une photographie lente, avec seulement quelques clichés par séance (de 4 à 10), qui est réalisée dans des contextes environnementaux difficiles (en hiver, au Groenland, on atteint des températures de -60 degrés). Certaines des photographies exposées font partie du volume Greenland Into White, publié en 2017 par Electa, où Solari Bozzi a recueilli ses premières impressions sur l’île. “On traverse le fjord avec des chiens et des traîneaux seulement quand il est gelé, sinon il faut des bateaux. Chaque année, les eaux fondent plus tôt et gèlent plus tard, ce qui limite considérablement l’accès des hommes et des animaux à leurs terrains de chasse. Je recherche des scènes et des moments uniques : des tempêtes de neige spectaculaires, des chiens au poil hirsute, des personnes titubant sous les rafales de vent, des Inuits, des cabanes en rondins. C’est fascinant, mais on ne peut pas s’attarder, car le corps, les mains et le visage gèlent. C’est un défi : physique et mental, mais aussi photographique”, explique l’artiste.
“Sans jamais se complaire dans la seule composante esthétique de l’image, le travail de Solari Bozzi rappelle le modus operandi des grands photographes de paysage de l’histoire de la photographie”, écrit Denis Curti dans le texte de présentation. "Il s’agit d’une photographie encore analogique, lente, réfléchie et planifiée (Solari Bozzi utilise des pellicules noir et blanc et réalise ses tirages en chambre noire). Ces paysages, collectés par Solari Bozzi de 2016 à 2022, commencent certes par un geste mécanique, mais intègrent ensuite dans la narration les possibilités expressives infinies du symbolisme romantique et de la plasticité du paysage. En gardant toujours fixée à l’horizon, comme dans le célèbre cliché d’Adams Moonrise over Hernandez (1941), la menace moderne de la disparition de ces lieux ancestraux".
L’exposition est ouverte du mardi au vendredi de 14 h à 19 h. Entrée libre. Pour plus d’informations, visitez le site web de Still Fotografia.
Paolo Solari Bozzi, photographe et avocat de profession, a une longue expérience derrière l’objectif. Dès son plus jeune âge, il a exploré le monde avec un appareil photo autour du cou, poussé par la curiosité et le désir de capturer sur pellicule la beauté des lieux qu’il a visités. Après avoir étudié dans plusieurs villes européennes, dont Venise, et voyagé en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, Solari Bozzi s’est tourné vers la photographie en noir et blanc, installant une chambre noire dans sa maison de l’Engadine. Ses principaux travaux, outre le Groenland, comprennent des reportages réalisés en Zambie et en Namibie, rassemblés dans les volumes Zambian Portraits (Skira, 2015) et Namibia Sun Pictures (Tecklenborg, 2013).
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Entre fragilité et beauté : le Groenland de Paolo Solari Bozzi exposé à Milan |
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