Deux générations s'affrontent à Merano : Gina Klaber Thusek et Elisabeth Hölzl


Du 5 mars au 5 juin 2022, Merano Arte confronte deux artistes de deux générations différentes : Gina Klaber Thusek et Elisabeth Hölzl, cette dernière étant une artiste vivante et la première une artiste à redécouvrir.

Du 5 mars au 5 juin 2022, Merano Arte, l’espace installé dans le bâtiment de la Cassa di Risparmio à Merano, confronte les œuvres de Gina Klaber Thusek (1900-1983) et d’Elisabeth Hölzl (1962) dans le cadre de l’exposition Eliografie, incomplète, qui met en relation leurs pratiques artistiques respectives. La première rencontre entre les deux artistes a eu lieu en 1973 à Merano : à cette époque, Thusek était un artiste d’âge mûr qui avait survécu à deux guerres mondiales, connu l’enfermement à Merano et vécu 16 ans en tant qu’apatride, tandis que Hölzl était encore une enfant curieuse d’expérimenter et d’apprendre de son professeur de dessin. Bien que les deux artistes appartiennent à des générations différentes et aient été façonnés par des circonstances de vie totalement différentes, la richesse des liens entre leurs œuvres, que l’exposition vise à mettre en évidence, est surprenante.

Leur relation entre professeur et élève devient, près de cinquante ans plus tard, une nouvelle occasion de comparaison : l’héritage de Gina Thusek, conservé dans les archives du musée Palais Mamming de Merano, se transforme ainsi en une occasion pour Elisabeth Hölzl de se souvenir et de s’inspirer. La production multiforme de Hölzl, placée côte à côte avec l’œuvre de Thusek, prend une nouvelle dimension et remplit l’espace d’exposition. L’exposition dépasse ainsi le cadre de la double exposition solo pour acquérir une unité dans l’entrelacement des deux productions artistiques. Héliographies, incomplètes retrace les nombreux points de contact entre les deux artistes à de multiples niveaux. Le titre même de l’exposition, tiré d’une note trouvée dans les archives de Thusek, fait référence au concept de “manque”, caractéristique de l’univers artistique de Hölzl. Au cours des derniers mois, la remise en lumière de l’œuvre de Gina Thusek est également devenue pour Elisabeth Hölzl un moyen de réinterpréter son propre travail, de réexaminer ses propres œuvres de jeunesse et de créer un dialogue entre ses créations les plus récentes et les œuvres de sa professeure. Les différentes sections de l’exposition retracent des thèmes et des situations de vie qui jouent un rôle important dans le travail des deux artistes. L’amour, la nostalgie, le désir, la photographie en tant que méthode narrative et forme d’introspection, l’expérimentation de matériaux sculpturaux et une affinité marquée dans l’utilisation des textiles ne sont que quelques-uns des points de contact mis en évidence par l’exposition.



Ces dernières années, des recherches dans le domaine de l’histoire de l’art et le travail d’archive d’Ursula Schnitzer sur Gina Thusek avaient déjà donné naissance à l’idée de ce projet, mais c’est la confrontation intense d’Elisabeth Hölzl avec l’héritage de son professeur qui a généré une interaction encore plus forte entre les deux productions artistiques, visible dans un certain nombre d’installations spécifiques qui unissent concrètement leurs œuvres d’une manière sans précédent. L’initiative est accompagnée de Diary, une édition d’artiste réalisée par Elisabeth Hölzl à partir des photos et journaux intimes de Gina Thusek, qui représentent un moment central de l’exposition, entre lesquels se greffent des images des œuvres exposées : les nombreuses pages laissées vierges, incomplètes, invitent les lecteurs à entrer dans le dialogue entre les deux artistes en y ajoutant des dessins et des notes personnelles. Un glossaire rédigé par Anne Brannys, auteure et commissaire d’exposition basée à Berlin, met l’accent sur certains thèmes essentiels du projet d’exposition, qu’elle interprète comme des expériences existentielles. Le terme " legs“ en est un exemple éclairant : ”Que ressentons-nous lorsque nous entrons en relation avec un legs ? Ce dernier adieu est bien plus qu’un “adieu”. C’est un “à toi”. L’invitation à la confrontation, quelle qu’elle soit (même ne pas s’en soucier est une décision énergivore), qui évite en même temps la confrontation directe avec l’autre, est un signe de confiance, un don mais aussi une provocation" (Anne Brannys pour Héliographies incomplètes, 2022, traduit par Donatella Trevisan).

Gina Klaber Thusek est née en Moravie en 1900 (son nom est Regina Klaber), où elle passe son enfance dans la ville de Rýmařov, puis s’installe à Vienne ; elle y fréquente la Wiener Graphische Lehranstalt, qui lui donne une solide formation artistique. Son talent extraordinaire se manifeste dès cette époque par de nombreux dessins d’inspiration réaliste. En 1921, elle épouse Oskar Thusek (1893-1973) et s’installe avec lui à Teplitz-Schönau. En 1936, l’artiste s’installe à Londres pour travailler dans l’industrie de la mode en tant que styliste de tricots, tandis que son mari trouve du travail en Italie. En 1939, le couple perd sa nationalité italienne, raison pour laquelle l’artiste, à moitié juive, est confinée à Merano jusqu’en 1946, date de la fin de la guerre ; en 1955, après 16 ans d’apatridie, le couple reçoit enfin la nationalité italienne. Gina Thusek approfondit ses études de sculpture en s’inscrivant d’abord à l’Académie de Florence, puis à l’Académie de Brera à Milan, où elle est particulièrement influencée par l’enseignement de Marino Marini. Au cours d’une vie caractérisée par une grande agitation et d’innombrables voyages, Merano est restée sa maison jusqu’à sa mort, le 11 avril 1983. Thusek a confié son héritage au musée Palais Mamming (musée municipal de Merano) qui, grâce à la richesse et à la variété de son contenu, offre un aperçu extraordinairement détaillé de sa vie et de son œuvre. Sa production artistique se caractérise par le développement cohérent d’une créativité influencée à l’origine par le naturalisme, qui a ensuite migré vers une abstraction croissante et, enfin, vers diverses formes d’expression d’avant-garde. Jusqu’à un âge avancé, il a produit des sculptures, des dessins, des assemblages et des croquis pour des articles de mode et des bijoux. Sa signature artistique est précisément une tension vers une évolution constante, qu’elle a maintenue jusqu’aux dernières années de sa vie, ainsi qu’une observation attentive de ce qui se passe sur la scène artistique internationale. À ce jour, Gina Thusek n’a pas encore été suffisamment appréciée au niveau local et international, un sort qu’elle partage avec de nombreux artistes de sa génération.

Elisabeth Hölzl est née à Merano en 1962 et a grandi dans une famille culturellement ouverte et mélomane. Après avoir obtenu son baccalauréat classique, elle a étudié l’histoire de l’art à Innsbruck, puis la sculpture à l’Académie des beaux-arts de Bologne. Il a également suivi une formation en céramique à Faenza. Au cours des années suivantes, il a vécu près de Milan avant de revenir définitivement à Merano en 1991, où il vit et travaille actuellement. Dans les années 1990, il a présenté au public des sculptures et des installations minimalistes ; par la suite, ses œuvres se sont éloignées de la matière et se sont tournées vers d’autres médias tels que le verre et la lumière. Dans cette production, l’accent n’est plus mis sur les volumes, mais précisément sur ce qui les rend visibles : la lumière. Ces dernières années, le moyen d’expression privilégié est la photographie, qui accompagne son travail depuis le début. Ses projets photographiques, souvent élaborés sur une longue période, se concentrent principalement sur les situations de transition qui créent des espaces architecturalement et socialement incomplets. Il en résulte les œuvres photographiques Roma Camp Bozen (2004/05), Hotel Bristol (2008), Libera Viva (2012), Absolute Eye, (2016), Sommer im Winter (2019), dont certaines sont documentées dans des publications. Il a participé à de nombreuses expositions dans des musées et institutions en Italie et à l’étranger, notamment Museion - Musée d’art moderne et contemporain de Bolzano, Mart - Musée d’art moderne et contemporain de Trente et Rovereto, Quadriennale di Roma, Museo d’Arte Contemporanea Villa Croce à Gênes, Italienisches Kulturinstitut à Hambourg. L’exposition Eliografie, incomplet est la première rétrospective de l’œuvre de l’artiste qui offre un large aperçu de son travail à l’occasion de son 60e anniversaire.

Pour plus d’informations, visitez le site web de Merano Arte.

Sur la photo : à gauche, Elisabeth Hölzl, more (links), 2022. À droite, Gina Thusek, Akt en plain air / Nude en plain air, vers 1940. Avec l’aimable autorisation d’Elisabeth Hölzl et du musée Palais Mamming.

Deux générations s'affrontent à Merano : Gina Klaber Thusek et Elisabeth Hölzl
Deux générations s'affrontent à Merano : Gina Klaber Thusek et Elisabeth Hölzl


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