Jusqu’au 5 septembre 2021, l’exposition Racconti sospesi (Récits suspendus) se tient dans les bois de Malosco, dans le Val di Non, l’un des endroits les plus verts et les moins contaminés de ce coin du Trentin. L’exposition en plein air consiste en une série de portraits réalisés par Christian Tassoau cours de sa résidence d’un mois à Val di Non. Les œuvres du photographe et documentariste sont le fruit de ses rencontres avec les habitants : il a filmé une série de portraits intenses, dans lesquels les éléments naturels jouent souvent un rôle prépondérant. Des tirages géants ont été accrochés entre les troncs et les branches de conifères et d’autres plantes, traçant ainsi un chemin pour des images visuellement saisissantes. Suspendues entre les arbres, les quinze œuvres matérialisent une harmonie extraordinaire avec la nature environnante et confèrent à l’atmosphère de la forêt une spatialité dédoublée.
Les portraits sont insérés dans un espace inhabituel où il n’y a presque pas de continuité entre le vert des tirages et celui des arbres, évoquant une triangulation très forte entre le paysage forestier, le territoire et les personnes représentées, qui partagent un grand amour pour la montagne. “L’installation est un acte symbolique”, a déclaré le photographe, “dans de nombreuses situations, on ne sait pas très bien où finit la forêt et où commence la photographie, qui semble flotter dans l’air au milieu des arbres, créant un effet très évocateur qui porte immédiatement aux yeux du spectateur le message de fusion entre les êtres humains et la nature”.
L’élément commun qui caractérise tous les personnages représentés par Tasso est un style de vie centré sur un contact étroit avec la nature, et l’indice que l’installation entend offrir, grâce également au sentiment de liberté véhiculé par un espace d’exposition ouvert et sans limites, est de nous faire réfléchir sur l’importance de préserver le lien avec la nature, mais aussi avec le territoire dans lequel nous vivons.
Connu pour sa sensibilité aux questions sociales, le photographe est parti précisément de ces liens et a passé beaucoup de temps avec des agriculteurs, des montagnards et des jeunes bergers dans le Val di Non, où le phénomène du “retour” est apparu récemment : il y a beaucoup de gens qui, après avoir vécu loin de la vallée, avec des expériences d’études et de travail dans les grandes villes italiennes et étrangères, sont retournés à leur lieu d’origine pour réactiver une interaction profonde avec le territoire, souvent aussi avec la récupération d’activités liées à la tradition.
Dans les forêts du Val di Non, des gonflables suspendus... dans les arbres |
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